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Gestion de la pandémie H1N1 : l’APCE demande des garanties contre « l’influence d’intérêts particuliers »

Strasbourg, 24.06.2010 – Au terme d’un débat sur la gestion de la pandémie H1N1, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) a aujourd’hui fait siennes les conclusions de sa Commission de santé, qui avaient été publiées le 4 juin dernier.
 

Selon l’Assemblée, la gestion de la pandémie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les institutions sanitaires de l’UE et les gouvernements nationaux a conduit à un « gaspillage de fonds publics importants » et à des « peurs injustifiées relatives aux risques de santé encourus par la population européenne ». Le texte adopté fait état de « l’évidence écrasante que la gravité de la pandémie a été largement surestimée par l’OMS », ce qui a provoqué une distorsion des priorités en matière de santé publique.
 

Les parlementaires ont constaté, tout comme le rapporteur Paul Flynn (Royaume-Uni, SOC), « un grave manque de transparence » dans les processus décisionnels, qui amène à se demander quelle influence l’industrie pharmaceutique a pu exercer sur les décisions prises. La perte de confiance des citoyens dans les avis des grands organismes de santé publique pourrait se révéler « désastreuse » en cas de future pandémie grave, ont-ils dit.
 

L’OMS et les institutions sanitaires européennes, souligne le texte adopté, se sont montrées réticentes à publier les noms et les déclarations d’intérêts des membres du Comité d’urgence de l’OMS et des organes consultatifs européens directement impliqués dans la préparation des recommandations relatives à la pandémie. L’OMS a eu une attitude « défensive » et n’était pas disposée à reconnaître que la définition de la notion de pandémie avait été modifiée ni à revoir son pronostic concernant l’ampleur de l’épidémie de grippe porcine.
 

L’Assemblée a formulé une série de recommandations urgentes, en faveur d’une plus grande transparence et d’une meilleure gouvernance en matière de santé publique. Elle a préconisé de mettre en place des garanties contre « l’influence d’intérêts particuliers » et d’envisager l’établissement d’un fonds public pour soutenir des études, des essais et des avis d’experts indépendants, qui pourraient être financés par le biais d’une contribution obligatoire de l’industrie pharmaceutique. Elle a lancé un appel aux médias afin d’éviter « le sensationnel et les discours alarmistes » dans le domaine de la santé publique.