17/03/2022 Questions sociales, santé et développement durable
Selon la Commission des questions sociales, la pauvreté extrême des enfants est loin d’être éradiquée, et a même repris son expansion avant la pandémie de covid-19, confirmant l’échec collectif des politiques publiques de lutte contre ce phénomène.
Le rapport de Pierre-Alain Fridez (Suisse, SOC), adopté aujourd’hui par la commission, rappelle que près de 385 millions d’enfants dans le monde, soit 19,5 % des enfants de la planète, vivent en situation d’extrême pauvreté, pour 9,2 % des adultes. L’UNICEF estime que 22 millions d’enfants vivent sous le seuil de pauvreté en Europe et en Asie centrale, le rapport évoquant notamment la situation en Arménie, Roumanie, Serbie et Turquie.
« Tous les enfants d’Europe devraient profiter d’une protection sociale universelle et gratuite –permettant de fournir des soins adaptés – et disposer d’un droit à l’alimentation », a déclaré la commission, qui a proposé aux États membres de supprimer la TVA sur les aliments de première nécessité. En outre, le texte adopté préconise de mettre en place dans les quartiers défavorisés, « des structures et programmes nécessaires à l’épanouissement éducatif, sanitaire, culturel, sportif » des enfants en situation de pauvreté et d’adopter « des mesures financières d’aide à la sortie de la pauvreté telles que des allocations pour enfants suffisantes ».
L’intérêt supérieur, le bien-être et le droit à être entendu des enfants doivent être placés au cœur des politiques publiques de lutte contre la pauvreté extrême d’ici 2030, ont souligné les parlementaires. Ils ont rappelé la nécessité de mettre en place l’équité environnementale tout en luttant contre les effets néfastes des facteurs environnementaux sur l’enfant (« son exposome »).
La commission a également salué l’initiative récente de l’UE d’instaurer une « garantie européenne pour l’enfance ».
Elle a proposé de faire le point à mi-parcours, en 2026, sur la mise en place de l’équité environnementale dans les politiques publiques et l’avancement des mesures publiques de lutte contre la pauvreté extrême des enfants en Europe, afin de réaliser l’objectif de développement durable n° 1.2 d’ici 2030.