Veuillez vous asseoir, Chères et Chers Collègues, nous allons commencer.
Madame la Secrétaire générale,
Monsieur le Secrétaire général adjoint,
Madame la Secrétaire générale de l'Assemblée, Mme Despina CHATZIVASSILIOUS-TSOVILIS, permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue car c'est votre première partie de session. J'espère que tout se passera bien. Je suis sûr que ce sera le cas. Je voudrais dire à nos collègues qu'il est très agréable de travailler avec Mme Despina CHATZIVASSILIOU-TSOVILIS et son équipe car nous avons beaucoup de travail à faire, et cela se passe de très bonne manière.
Chères et Chers membres de l'Assemblée, collègues, ambassadeurs, pour ceux qui ont choisi d'être avec nous, Mesdames et Messieurs, je voudrais commencer par ce qui suit : Dame Cheryl GILLAN, une grande Européenne et une collègue très appréciée nous a quittés le 5 avril. Défenseuse infatigable de la démocratie, Dame Cheryl GILLAN était une membre remarquable de la délégation britannique à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe depuis 2013. Elle était également membre du Bureau de l'Assemblée et vice-présidente du groupe des conservateurs européens et de l'Alliance démocratique, et présidente de la commission des questions politiques et de la démocratie.
Au sein de la commission, elle était une défenseuse de la démocratie, de l'État de droit et des droits de l'homme, mais aussi une femme inspirante pour nous toutes et tous. Une collègue compatissante et attentionnée, et une grande compagne avec un grand sens de l'humour, Dame Cheryl GILLAN nous manquera à toutes et tous.
Je vous invite toutes et tous à observer une minute de silence pour honorer sa mémoire.
Merci.
Mesdames et Messieurs,
Mes chers collègues,
Permettez-moi de commencer par remercier toutes et tous qui sont ici présents avec nous dans l'hémicycle. C'est toujours bien de se voir en présentiel. Évidemment, je souhaite la bienvenue à toutes et tous qui nous ont rejoint à travers leur petit ou grand écran. Je suis content qu'il y ait plus de 100 collègues qui aient accepté de venir dans cette session qui, pour moi, principiellement, est en présentiel parce que si tous les collègues étaient venus, chère Despina, on ne serait pas en hybride. Mais comme malheureusement il y a des collègues qui sont dans l'impossibilité de nous rejoindre, la session en présentiel s'est automatiquement convertie en session hybride.
Je voudrais profiter de l'occasion pour remercier les autorités françaises et leur ambassadrice, Marie Fontanel, pour tout le travail qu'elles ont fait ; vous l'avez vu dehors, ils sont vraiment experts pour organiser des sessions de notre Parlement, ici à Strasbourg. C'est vraiment avec beaucoup de plaisir que nous travaillons ensemble avec les autorités françaises et, évidemment, nous respectons pleinement les mesures sanitaires. J'espère que toutes et tous êtes allés dehors pour faire votre petit test et si jamais il y en a un ou une qui ne l'a pas fait, je vais vous envoyer dehors, je vous le dis déjà. Je vous demande quand même de respecter toutes les mesures sanitaires et de distanciation. Je sais bien que souvent, après une heure ou deux, c'est embêtant d'avoir ce masque sur le nez mais, quand même, si j'en vois un ou une qui n'a pas le masque sur le nez, je vous avertirai. Je vous demande vraiment de respecter toutes les mesures sanitaires qui ont été mises en place grâce aux autorités françaises et au bon travail de nos propres services, avec la coopération, évidemment, de la Secrétaire générale et des collègues ambassadeurs. Cela fait une année que nous vivons toutes et tous ensemble cette crise COVID-19 qui n'est pas facile à surmonter mais nous faisons de notre mieux pour le faire.
Pour des fins de traduction, je vais continuer à mener la réunion en anglais, comme je vous l'ai déjà dit avant. Ainsi, ce sera plus facile pour nos traducteurs de me suivre.
Chers collègues,
En guise de brève remarque préliminaire, la COVID-19 a évidemment affecté la vie quotidienne de tous nos citoyens.
Nous souhaitons que les vaccinations se passent vite et bien afin que nous puissions accueillir encore plus de nos collègues dans l'hémicycle dans un futur proche, mais elle a aussi affecté le quotidien des gens et des citoyens.
Nous déplorons les décès, malheureusement, dus à cette crise. Nous espérons que la science médicale évolue rapidement afin d'administrer des vaccins à tous. Non seulement tous les citoyens de nos États membres, mais tous les citoyens de la planète, car comme vous le savez tous, tant que tout le monde ne sera pas vacciné, le problème persistera.
Cela a également affecté d'autres questions de la vie quotidienne telles que les libertés fondamentales. Parfois, dans certains de nos États membres et au-delà, l'abus de ne pas avoir de libertés fondamentales est une question que la Secrétaire générale a abordé. À plusieurs reprises, nous l'avons fait aussi. Lois sur les pandémies, lois spécifiques, lois d'urgence. Nous constatons que lorsqu'il est nécessaire de restreindre les libertés fondamentales en raison de la situation sanitaire, certains abus sont constatés, des abus présumés de ces lois à des fins autres que sanitaires.
Cela affecte également notre travail. Je suis très heureux que nous ayons un certain nombre de collègues ici maintenant. Mais pour vous donner un exemple de comment cela affecte notre travail, je ne sais pas si vous vous en rendez compte mais les présidents et vice-présidents de nos commissions n'ont pas eu une seule réunion avec leurs collègues, pas même de manière hybride, depuis janvier de l'année dernière. Cela fait 15 mois que nos présidents et vice-présidents de commission ainsi que nos membres de commission n'ont pu se voir physiquement. C'est évidemment extrêmement important. Il en va de même, en partie, pour les rapporteurs. Heureusement, nous avons essayé de nous reprendre en décidant que, dans une certaine mesure, nous rentrons dans une logique d'observation des élections. C'est aussi pour cette raison qu'en janvier déjà, je vous avais dit que nous devions redémarrer en prenant un risque calculé pour passer en mode hybride, ce que nous faisons à nouveau aujourd'hui.
C'est ce que nous faisons à présent en avril. En fait, nous progressons, car aujourd'hui nous avons eu la première visite physique d'un chef d'État, la Présidente de la Moldova.
Nous avons un ordre du jour chargé, chers collègues, et nous avons des personnes très importantes qui s'adresseront à cette Assemblée, ce qui vous permettra de leur poser des questions. Nous avons évidemment la Présidente de la Moldova, Mme SANDU, mais aussi la Chancelière allemande Mme MERKEL, le Président SASSOLI, le Secrétaire général de l'OCDE, M. GURRÍA, le Ministre des Affaires étrangères, M. ROTH, notre propre Secrétaire général, la Commissaire aux droits de l'homme, Mme MIJATOVIĆ. Il y a donc beaucoup de travail qui nous attend et nous aurons en plus, si cela est accepté bien sûr, deux débats d'urgence et deux débats d'actualité sur des questions très importantes. Cela montre bien que le travail que nous accomplissons, sous l'égide de la présidence entre autres, consiste à rendre cette Assemblée aussi pertinente que possible sur le plan politique. Je pense que nous atteignons en partie cet objectif, même si les conditions ne sont pas faciles.
Le contact physique est essentiel. Nous le savons. Les personnes que nous avons ici avec nous aujourd'hui nous permettront, à moi et à vous, d'avoir des contacts entre nous. Comme je l'ai déjà dit, pour convaincre des collègues ou être convaincu par des collègues, il suffit de se rencontrer physiquement. Ce n'est pas possible à travers un écran et cela affecte le résultat de notre travail, même si nous travaillons dur.
Un autre effet de cette situation est que l'on constate une sorte de tendance à s'écarter, si je puis dire, de l'essence même de ce que représente notre organisation. Le fait de ne pas pouvoir se réunir avec des collègues a pour effet que l'on tourne en vase clos et que, dans un certain nombre de pays, les intérêts nationaux deviennent plus importants que les valeurs communes. J'ai tendance à dire que ce n'est pas anormal mais que cela ne doit pas devenir normal. En fait, cela ne devrait même pas exister. Je sais que c'est difficile à travers les écrans et l'absence physique de rencontres rend cette tendance visible. S'il y a un grand exemple de cela, c'est le retrait de la Convention d'Istanbul, Madame la Secrétaire générale.
Je pense que c'est aussi en partie à cause de cela que nous constatons que les agendas nationaux ont tendance à prendre le pas sur les valeurs internationales multilatérales partagées, les normes communes et les agendas que nous défendons. Nous constatons même que dans le cas des conventions, et dans ce cas précis, il se pourrait que cette Convention soit utilisée comme un outil politique, pour d'autres fins. C'est une honte. J'espère que cela ne va pas continuer et, bien que nous puissions en comprendre la raison, disons que nous sommes d'accord de ne pas être d'accord. Je ne suis pas d'accord et j'espère que cette tendance ne se poursuivra pas et j'espère, avec vous tous évidemment et certainement avec notre Secrétaire générale, que nous essaierons d'aller à l'encontre de cette tendance. En fait, avec plus de 100 de nos collègues présents ici, j'espère que nous pourrons aller à contre-courant de cette tendance et nous assurer que les valeurs priment sur les intérêts, dans un contexte, comme je l'ai déjà dit, d'égalité des normes. Je ne tolérerai pas de double standard. Je ne défends que l'égalité des normes et la primauté des valeurs sur les intérêts.
L'APCE, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, comme nous le savons tous, est la voix politique de l'organisation. Nous devons soulever des questions. Nous devons dénoncer les problèmes. Nous devons exprimer clairement notre opinion et nous pouvons le faire de manière féroce. Bien sûr, dans les limites de la décence, si je puis dire.
Mais en même temps, j'ai eu cette réflexion la nuit dernière à ce propos : est-ce suffisant de soulever les problèmes ? Pourquoi est-ce que je dis cela ? Parce qu'il y a une grande différence entre soulever un problème et aborder un problème. Il y a un monde de différence. Si je fais une comparaison, c'est un peu comme parler d'un pays ou parler avec un pays et ses responsables politiques de la majorité et de l'opposition. C'est une chose très différente et cela donne lieu, en ce qui me concerne, à une question fondamentale qui devient très pressante en partie à cause de cette situation de COVID-19 qui ne nous permet pas d'être physiquement les uns avec les autres.
La question, d'une manière ou d'une autre, serait la suivante : devons-nous, en tant qu'Assemblée, faire partie de la solution aux problèmes que nous soulevons ou devons-nous, en tant qu'Assemblée, en rester au stade où nous ne faisons que soulever le problème ? C'est une question fondamentale. Devons-nous faire partie de la solution ou devons-nous faire partie du problème ou rester une partie du problème ? C'est vraiment fondamental.
Moi, en tant que Président de l'Assemblée, et j'espère que beaucoup d'entre vous pensent de même, je souhaite faire partie de la solution après avoir évidemment soulevé la question de manière très claire, après avoir soulevé le problème. Maintenant, la diplomatie parlementaire, en ce qui me concerne, devrait ouvrir la voie pour faire partie de la solution, car c'est ce qui compte.
Chers collègues, aux 830 millions de citoyens européens que nous nous sommes engagés à défendre dans cet espace juridique unique de 47 États membres, nous nous sommes engagés à faire respecter, à défendre et même à étendre leurs droits, leurs libertés fondamentales dans le contexte de l'État de droit et de la démocratie. C'est ce que nous nous engageons tous à faire. Non seulement nos pays, mais chacun d'entre nous, individuellement, est censé s'y être engagé.
Par conséquent, permettez-moi une fois de plus, comme je l'ai dit il y a plus d'un an dans mon discours inaugural, de citer M. Spaak, notre premier président il y a 70 ans, quand il a dit : "si je dois choisir entre un monde parfait et un monde meilleur, je choisirai le monde meilleur". Pourquoi ? Parce que nous pouvons créer ce monde meilleur nous-mêmes. Encore faut-il que nous ayons l'ouverture d'esprit, la volonté et surtout le courage de le faire. Je défends donc cette citation. Essayons tous ensemble de créer un monde meilleur. Faisons tous partie de la solution et ne restons pas seulement du côté de la résolution du problème.
Comme vous le savez, je suis un homme très optimiste, et je pense donc, d'un point de vue optimiste, que nous pouvons et que nous devons le faire. Car je pense que c'est notre devoir. Je cite quelqu'un d'autre, Karl Popper, que la plupart d'entre vous connaissent peut-être. Il a dit "l'optimisme est un devoir moral". Je le crois vraiment. L'optimisme est notre devoir moral.
Merci et mettons-nous au travail.
Chers collègues, le premier point de notre ordre du jour est l'examen des pouvoirs des nouveaux membres, les noms des représentants et des suppléants figurent dans le document 15264. Si aucun pouvoir n'est contesté, les pouvoirs seront ratifiés.
Mme Despina CHATZIVASSILIOU-TSOVILIS, y a-t-il une contestation ?
Non, d'accord. Alors ils sont ratifiés.
Je dois passer en revue mes papiers car nous sommes préparés à tout en permanence.
Nous passons ensuite à l'élection du vice-président de l'Assemblée. Dans ce cas, il s'agit de la République de Moldova.
C'est le point suivant de notre ordre du jour.
La candidature que j'ai reçu est celle de M. Vlad BATRÎNCEA. Y a-t-il une demande de vote sur cette candidature ?
Je n'en vois pas. Je vois quelque chose ici sur la liste des demandes.
M. Emanuelis ZINGERIS.
Y a-t-il une demande de parole dans l'hémicycle ?
Je n'en vois pas.
Je vois M. Emanuelis ZINGERIS qui demande la parole.
Pouvez-vous donner la parole à M. Emanuelis ZINGERIS ?
Merci beaucoup.
Cher orateur,
Nos demandes sont accompagnées d'un retard technique humoristique et bien sûr les sujets changent et je soutiens tous les sujets que vous venez d'annoncer allant dans le sens d'un vote unanime. Je n'accuse personne parmi les candidats et je ne fais pas la demande de voter dans la salle, mais je voudrais... Au début, j'ai soulevé cette question pour faire nos remarques et nos discours et je voudrais utiliser cela pour dire que tout ce que vous avez fait était bien, mais dans ce cas, nous devrions élargir nos sujets et le débat actuel pour avoir deux débats. Si vous avez des sujets plus importants et que le vendredi nous avons trois possibilités, nous devrions changer nos règles et avoir au moins trois sujets, comme par exemple, vous créez...
[L'orateur est interrompu]
Monsieur ZINGERIS, je vous remercie, mais vous pourrez revenir sur ce point lorsque nous traiterons le débat d'urgence et d'actualité. Vous pourrez alors demander la parole. Et je me permets de demander à tous nos collègues d'essayer de ne pas dépasser le point de l'ordre du jour car, comme vous le savez, nous avons un ordre du jour très chargé et le temps peut être un facteur essentiel.
Puis-je demander à nouveau s'il y a une demande de vote au vice-président de l'Assemblée en ce qui concerne la République de Moldova ? Je n'en vois pas. Par conséquent, elle est acceptée.
Nous avons ensuite des modifications dans la composition des commissions. L'ordre du jour appelle l'examen des modifications proposées dans la composition des commissions. Elles figurent dans le document de la commission 2021 04 et Add. 1. Les modifications proposées dans la composition des commissions de l'Assemblée sont-elles acceptées ? Je dois faire attention car, bizarrement, pour lire, je dois enlever mes lunettes. Alors je ne peux pas voir qui pourrait demander la parole dans l'hémicycle. Non ? Alors c'est d'accord.
Nous en venons ensuite à la proposition de débat d'urgence et d'actualité. Avant de pouvoir examiner le projet d'ordre du jour, l'Assemblée doit examiner les demandes de débats sur les procédures d'urgence et les questions d'actualité. Le Bureau a reçu des cinq groupes politiques les demandes suivantes de débat selon la procédure d'urgence sur "L'arrestation et la détention d'Alexei Navalny en janvier 2021". Une demande de débat selon la procédure d'urgence sur "Le fonctionnement des institutions démocratiques en Turquie" de la part des cinq groupes politiques. Une demande de débat d'actualité "Passeports ou certificats COVID-19 : protection des droits fondamentaux et implications juridiques" demandée par le groupe politique Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe (ADLE), une demande de débat d'actualité sur "Prisonniers de guerre arméniens, autres captifs et personnes déplacées" demandée par le groupe politique Parti populaire européen, une demande de débat d'actualité sur "Certificats de vaccination COVID-19 : comment protéger la santé publique et les droits de l'homme ?" demandée par la commission des affaires sociales, de la santé et du développement durable, et une demande de débat d'actualité sur "La menace russe pour la poursuite de la paix en Europe" demandée par la délégation ukrainienne.
Or, lors de sa réunion de vendredi, le Bureau a accepté les deux débats d'urgence et les deux premières demandes de débat d'actualité.
Je rappelle que l'Assemblée peut tenir au maximum deux débats d'actualité dans une même partie de session. Il y a beaucoup de demandes. Nous allons d'abord examiner les demandes de débats d'urgence. Puis, lorsque cela sera terminé, nous examinerons les demandes de débat d'actualité.
Nous entrons maintenant dans les demandes de débat sur la procédure d'urgence.
La première est "L'arrestation et la détention d'Alexei Navalny en janvier 2021". Vendredi, le Bureau a accepté cette demande. L'Assemblée est-elle d'accord avec la recommandation du Bureau ?
Je ne vois pas de demande de parole, donc je considère que c'est accepté. Fait.
Je dois vérifier mes pages, s'il vous plaît. Nous en venons à la demande de débat selon la procédure d'urgence "Le fonctionnement des institutions démocratiques en Turquie". Vendredi, le Bureau a accepté cette demande.
Je m'excuse. J'ai juste sauté une page. Je propose que le sujet du débat que nous venons d'approuver, "L'arrestation et la détention d'Alexei Navalny en janvier 2021", soit renvoyé à la commission des affaires juridiques pour rapport. D'accord ? Pas d'objection ? Merci.
Ensuite, nous passons à la demande de débat sur la procédure d'urgence concernant le fonctionnement des institutions démocratiques en Turquie. Vendredi, le Bureau a accepté cette demande. L'Assemblée est-elle d'accord avec la recommandation du Bureau ? Je crois que oui. Je vous remercie.
Nous devons donc voir. Je propose que le sujet de ce débat soit... Je m'excuse, mais vous êtes si loin ! Vous êtes debout, donc vous avez la parole.
Merci, Monsieur le Président.
Bien que je sois toujours ouvert à tout dialogue – et votre visite dans mon pays sera un tournant à cet égard –, je dois informer cette assemblée que les débats fréquents dans mon pays ne servent à rien. Ils se retournent parfois contre vous. C'est pourquoi je demande instamment à l'Assemblée de reporter cette question à une autre session, car les questions qui se posent ici ne peuvent être traitées en une semaine, deux semaines ou un mois ; certaines d'entre elles nécessitent des changements systémiques. Lorsqu'il s'agit de questions judiciaires, nous devrions attendre les décisions du pouvoir judiciaire. Parfois, ces débats suscitent l'incohérence de l'opinion publique, par exemple, sur la Convention d'Istanbul, lorsque les représentants de la majorité des pays n'ont toujours pas ratifié la Convention depuis 10 ans. Quand ils critiquent, cela provoque beaucoup d'incohérence et de questions. C'est pourquoi je pense que ce n'est pas le moment. Cela ne mérite pas un débat sur mon pays maintenant. Je vous remercie.
Merci Ahmet, qui est le président de la délégation turque pour notre Assemblée.
Qui souhaite s'exprimer ?
Je vois M. Tiny KOX. Tiny, tu as la parole.
Merci beaucoup, Monsieur.
Monsieur le Président, oui, il serait préférable que nous n'ayons pas à discuter sans cesse de l'évolution des institutions démocratiques en Turquie, mais la réalité est que les circonstances l'exigent. Il suffit d'effectuer une visite en Turquie pour aborder ces questions importantes concernant l'État de droit, la démocratie pluraliste, le respect des verdicts de notre Cour et de la Convention d'Istanbul. Je pense donc que c'est la raison pour laquelle cinq groupes politiques demandent à cette Assemblée d'avoir ce débat urgent cette semaine.
Merci beaucoup.
Merci, Tiny.
Nous avons eu quelqu'un contre Ahmet YILDIZ et quelqu'un en faveur.
Ahmet YILDIZ, demandez-vous un vote sur la question ?
D'accord. M. YILDIZ demande un vote.
J'informe l'Assemblée que le Bureau était favorable et j'informe également que pour faire changer la décision du Bureau, il faut une majorité des deux tiers.
Les membres présents dans l'Assemblée doivent utiliser le système de vote de l'hémicycle, qui se trouve devant vous, comme vous le savez. Les membres participant à distance doivent voter en utilisant le système de vote à distance.
Ceux qui sont en faveur de la tenue de ce débat d'urgence doivent voter OUI, afin qu'il n'y ait pas de malentendu. Ceux qui sont contre la tenue de ce débat doivent voter NON.
Sommes-nous prêts, Madame Despina CHATZIVASSILIOU-TSOVILIS, avec nos systèmes ? Parce que c'est le premier que nous allons avoir.
Le vote dans l'hémicycle et le vote à distance sont maintenant ouverts. S'il vous plaît, votez.
Veuillez voter, en particulier ceux d'entre vous qui sont connectés à distance.
Le vote est clos.
Mme Despina CHATZIVASSILIOU-TSOVILIS, pouvons-nous avoir les résultats après qu'ils aient été compilés ? Vous savez que vous avez ce système complexe de vote sur place et à distance. J'ai sur mon écran : "compilation des résultats en cours".
Nous avons 87 membres pour, 32 contre et 13 abstentions. En gros, il n'y a pas les deux tiers pour renverser le débat.
Merci beaucoup.
Je propose que le sujet de ce débat sur lequel nous venons de nous mettre d'accord soit renvoyé à la commission de suivi pour rapport. Est-ce que cela vous convient ?
Merci.
Ensuite, nous en venons au débat d'actualité, pour lequel nous avons un accord du Bureau ou une proposition du Bureau. Nous en venons à la demande de débat d'actualité sur "Passeports ou certificats COVID-19 : protection des droits fondamentaux et implications juridiques". Lors de sa réunion de vendredi, le Bureau a approuvé cette demande et recommande donc à l'Assemblée de débattre de cette question au cours de cette partie de session.
L'Assemblée approuve-t-elle cette recommandation ?
Elle l'accepte, et la demande de premier débat actuel est donc approuvée. Le débat sera ouvert par M. Damien COTTIER.
Nous passons ensuite à la deuxième demande, qui est la demande d'un débat d'actualité sur les "Prisonniers de guerre arméniens, autres captifs et personnes déplacées". Lors de sa réunion de vendredi, le Bureau a approuvé cette demande et recommande donc à l'Assemblée de débattre de cette question au cours de la présente partie de session, comme le prévoit le projet d'ordre du jour tel qu'il a été publié.
L'Assemblée approuve-t-elle cette recommandation ?
Je vois des demandes de prise de parole. Je vois un, deux, trois collègues qui demandent la parole. Comment cela se passe-t-il ? Est-ce que c'est comme un pour, un contre, ou est-ce que tout le monde peut prendre la parole dans le débat sur les affaires courantes ? Je ne peux prendre qu'un pour et un contre. Je vais donc donner la parole à M. Samad SEYIDOV, qui demande la parole à distance, je crois. Est-ce que j'ai raison ? D'accord, alors donnez la parole à M. Samad SEYIDOV, s'il vous plaît.
Merci beaucoup, Monsieur le Président, de me donner la parole. Et je tiens à vous exprimer ma gratitude pour votre excellent discours d'ouverture dans lequel vous avez mentionné, à juste titre, que nous ne devrions pas seulement parler du pays, mais que nous devrions parler avec le pays. Et c'est essentiel.
De ce point de vue, il me semble que ce genre de sujet est une tentative d'utiliser l'Assemblée parlementaire dans une direction qui n'est pas la bonne. L'Azerbaïdjan parle de paix. L'Azerbaïdjan fait déjà de son mieux pour la paix et toute tentative de présenter la question d'une manière absolument incompréhensible ne fait qu'exagérer la situation et créer davantage d'obstacles à la paix. C'est pourquoi, bien sûr, en tant que chef de la délégation, je suis contre ce genre de débat d'actualité.
Merci beaucoup, Monsieur le Président.
Merci, Monsieur SEYIDOV. Je rappelle à nos collègues que le Bureau est favorable à la tenue de ce débat d'actualité. J'en déduis que M. SEYIDOV demande un vote. Nous allons donc voter sur la recommandation du Bureau de tenir ce débat d'actualité : "Prisonniers de guerre arméniens, autres captifs et personnes déplacées".
Je rappelle à l'Assemblée que cette décision requiert une majorité simple. Les membres présents dans l'hémicycle doivent utiliser le système de vote de l'hémicycle, les membres participant à distance doivent utiliser le système de vote à distance. Pour être encore une fois clair, ceux qui sont en faveur de la tenue du débat d'actualité doivent voter OUI. Ceux qui s'opposent à la tenue de ce débat d'actualité doivent voter NON.
Le vote est ouvert. Veuillez voter.
Le vote est clos. Pouvons-nous avoir les résultats, s'il vous plaît ?
Compilation en cours. C'est un peu comme le festival de la chanson Eurovision, non ?
Et les votes sont : 93 collègues ont voté pour, 21 ont voté contre, et 18 abstentions.
Le débat d'actualité est donc accepté.
Le premier intervenant, m'a-t-on dit, est M. Alain MILON.
Je vous en remercie.
Chers collègues, passons maintenant à l'ordre du jour suivant qui est l'adoption de l'ordre du jour de la deuxième partie de la session ordinaire 2021 : Document 15241 disposition 2. Le projet d'ordre du jour soumis à l'approbation de l'Assemblée a été établi par le Bureau le 18 mars 2021 et il a été mis à jour vendredi dernier.
Je vous rappelle que nous venons de décider de tenir deux débats d'urgence et deux débats d'actualité.
Il est proposé que les affaires courantes... Je vous rejoins dans un instant, s'il vous plaît. J'apprécierais de ne pas être coupé en plein milieu alors que j'essaie d'informer nos collègues.
Je vous rappelle donc que nous venons de nous mettre d'accord pour organiser deux débats d'urgence et deux débats d'actualité. Il est proposé que les débats d'actualité aient lieu le mardi matin et le mardi après-midi et que les débats d'urgence aient lieu le jeudi, comme indiqué dans le projet d'ordre du jour.
Je voudrais également attirer votre attention sur la prolongation de la séance du mardi après-midi qui durera désormais, si je comprends bien, de 14h à 18h.
Enfin, compte tenu du grand nombre d'intervenants inscrits, et afin de permettre au plus grand nombre d'entre eux de s'exprimer, le Bureau demande aux rapporteurs de limiter leur temps de parole à 7 minutes pour présenter un rapport et à 3 minutes pour répondre au débat.
Avant d'accepter l'ordre du jour, j'ai une demande de parole. Vous avez la parole.
Merci, Monsieur le Président.
Je suis vraiment désolée. J'ai essayé de lever la main mais il semble que personne ne m'ait vu. J'essaie toujours de respecter les règles et les procédures.
Mon rappel au règlement concernait la demande de la délégation ukrainienne à propos de l'un des sujets du débat actuel qui s'intitule "La menace russe pour la poursuite de la paix en Europe".
Nous n'avons pas l'intention de le soumettre à un vote. Le Bureau a pris une décision. Mais je voudrais saisir cette occasion pour que l'Assemblée sache qu'actuellement les troupes russes, à savoir plus de 100 000 soldats, encerclent les frontières de l'Ukraine et que le cessez-le-feu a été rompu. Il ne s'agit donc pas d'une menace uniquement pour le territoire ukrainien et l'indépendance de l'Ukraine...
Je m'excuse de vous interrompre, mais dans le cadre d'une motion de procédure, nous n'entrerons pas dans le vif du sujet. Cependant, je pense que ce que vous avez à dire est important.
Absolument, cher Président, je voulais juste profiter de cette occasion pour demander aux collègues de signer une déclaration plutôt que d'avoir ce débat.
Merci beaucoup.
Avec tout le respect que je vous dois, nous avons une session très chargée. Je comprends pourquoi vous avez demandé la parole, mais je vous prie de vous en tenir à ce que nous avons l'habitude de faire et qui est conforme au règlement. Lorsque vous demandez la parole pour une motion d'ordre, ce doit être pour une motion d'ordre. Vous aurez de nombreuses occasions dans d'autres débats, peut-être aussi en marge des débats, de soulever ces questions, vous et n'importe qui d'autre. Mais je vous prie, chers collègues, de vous abstenir d'abuser des motions de procédure pour faire une déclaration politique.
Ceci étant dit, y a-t-il une remarque sur le projet d'ordre du jour ?
Non. Alors l'ordre du jour est approuvé.
Comme je l'ai dit, la COVID-19 est quelque chose qui nous rend un peu plus nerveux. Je comprends cela, alors s'il vous plaît, calmez-vous et faisons tous notre possible pour continuer dans de bonnes conditions.
Nous avons maintenant l'adoption du procès-verbal de la réunion de la Commission permanente. Le procès-verbal de la réunion de la Commission permanente à Strasbourg le 19 mars 2021 a été distribué. C'est un per 2021 PV01, je lis juste ce qu'il y a sur mon papier ici, je ne le comprends pas vraiment, mais bon.
J'invite l'Assemblée à prendre note de ce procès-verbal.
Des remarques ?
Non ? Bien.
L'ordre du jour appelle le débat sur le rapport d'activité du Bureau de l'Assemblée et de la Commission permanente, document 15263 et addendum 1 et 2, qui sera présenté par M. Aleksander POCIEJ.
Le débat doit s'achever à 12 h 30, car c'est à cette heure que se tiendra la cérémonie de remise du Prix Václav Havel des droits de l'homme. J'espère que vous resterez présents lors de cette cérémonie.
Je poursuivrai donc cet après-midi à 17 heures, n'est-ce pas ? Après avoir entendu le Président de la République de Moldova à 16 heures.
Puis-je donner la parole à M. Aleksander POCIEJ pour présenter le rapport d'activité ?
Je ne sais pas si vous êtes dans la salle. Vous l'êtes. Vous avez sept minutes pour présenter votre rapport. Ensuite, nous aurons encore trois minutes pour répondre au débat à la fin.
Monsieur Aleksander POCIEJ, vous avez la parole.
Merci, cher Président.
Si vous me le permettez, je resterai assis ; déjà que parler dans un masque, ce n'est pas rigolo mais, si je reste debout, ça peut mal se terminer.
Monsieur le Président, mes chers collègues,
Je suis très heureux de vous présenter le dernier rapport d'activité du Bureau et de la Commission permanente de notre Assemblée qui couvre la période de janvier à avril 2021. Je n'entrerai pas ici dans le détail de toutes les activités qui figurent dans le rapport ; je concentrerai mes propos sur les actions principales et les cinq priorités politiques.
La première priorité a été, naturellement, l'impact de la pandémie de la COVID-19 sur le fonctionnement de la démocratie et sur celui de notre Assemblée. Le virus a changé nos habitudes et nos modes de vie et cela a eu un impact sur le fonctionnement de nos institutions démocratiques. Grâce aux nouvelles technologies, comme la visioconférence, les parlements ont su s'adapter et continuer à exercer leur rôle législatif et de contrôle. C'est le cas aussi pour notre Assemblée, qui joue un rôle essentiel en Europe, pour la défense et la promotion de ses valeurs, de la démocratie, de l'État de droit et des libertés fondamentales. Je tiens à cet égard à rendre hommage à notre Président, à notre Secrétaire générale et à toutes les personnes de l'Assemblée parlementaire qui ont participé à l'organisation de cette session en format hybride. On ne confine pas la démocratie mais on la fait vivre, y compris en pleine pandémie.
La deuxième priorité concerne l'affaire Navalny. Je vais ici parler de l'empoisonnement de l'opposant politique Alexei Navalny, puis de son arrestation et de sa détention dans un centre pénitentiaire dans des conditions inhumaines, et des inquiétudes concernant son état de santé. Nous devons nous montrer exigeants vis-à-vis de la Russie pour lui rappeler ses engagements internationaux, notamment au titre de la Convention européenne des droits de l'homme, et exiger la libération immédiate et sans condition d'Alexei Navalny.
La troisième priorité va concerner l'évolution préoccupante de la Turquie, du président Recep Tayyip Erdoğan, notamment l'arrestation de plusieurs députés de l'opposition et son retrait de la Convention d'Istanbul. Ce sujet a donné lieu à plusieurs rapports et débats au sein de notre Assemblée. Là aussi, en tant que parlementaires membres de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, nous devons appeler les autorités d'Ankara à respecter les conventions internationales et les valeurs de démocratie, de l'État des droits et des droits de l'homme.
La quatrième priorité porte sur la situation au Bélarus et la répression des autorités à la suite des manifestations de citoyens contestant l'élection du président Loukachenko dans des conditions douteuses. Nous appelons les autorités biélorusses à la libération immédiate des milliers de personnes arrêtées à la suite de ces manifestations et à engager un véritable dialogue avec l'opposition.
La cinquième et dernière priorité concerne la situation des prisonniers arméniens à la suite du conflit du Haut-Karabakh. Le 1er février dernier, le Bureau de notre Assemblée a été saisi par un courrier du Président de la commission juridique et des droits de l'homme sur la base d'un rapport au sujet du manque de coopération des autorités d'Azerbaïdjan, au sujet de la situation des prisonniers politiques en Azerbaïdjan.
Je pourrais évoquer aussi de nombreuses autres activités menées par le Bureau et la Commission permanente, notamment les mission d'observation électorale menées en Bulgarie et celles prévues en Albanie et en Palestine. Mais je ne vais pas trop entrer dans les détails : vous trouverez le récapitulatif complet dans le rapport écrit.
Je vous remercie pour votre attention.
Merci, Monsieur le Rapporteur.
Pour commencer le débat, j'ai ma liste devant moi. Je donne d'abord la parole à Mme Petra BAYR. Place 74. La dernière fois, je n'avais pas vu que vous étiez là, alors je m'excuse encore. Vous avez la parole.
Merci beaucoup.
Je voudrais aborder trois questions, en commençant par la Convention d'Istanbul. Aleksander POCIEJ l'a déjà mentionné, ce qui est vraiment très préoccupant car je considère qu'une sorte de guerre par procuration a lieu en ce moment et qu'elle est façonnée par une simple idéologie et une mauvaise compréhension intentionnelle du terme « genre ». Permettez-moi de clarifier et de démystifier ce concept de genre. Pour ce faire, permettez-moi de citer le célèbre et emblématique philosophe David Bowie. Je cite : « Le genre se trouve entre vos oreilles et non entre vos jambes. »
Le retrait de la Convention d'Istanbul, la Turquie l'a déjà fait de manière illégale, à mon sens. Elle entrera en vigueur en juin, et la Pologne en débat actuellement au Parlement. Cela n'a, à coup sûr, qu'un seul résultat, celui d'affaiblir la position des femmes victimes de violence fondée sur le sexe ou de violence domestique. Aucun pays ne devrait avoir intérêt à s'en sortir au bout du compte. Alors, s'il vous plaît, je vous demande vraiment de repenser ces décisions, qui ont déjà été prises, ou qui sont en train de l'être. Je veux également encourager tous les pays qui ont déjà signé la Convention à la ratifier. Ceux qui ne l'ont pas encore signée sont invités à le faire également.
La deuxième question que je voudrais aborder est la représentation des différentes institutions au sein de l'APCE. Nous avons eu un document à ce sujet lors de plusieurs réunions du Bureau. La toute première version de la liste comportait un nombre ridiculement bas de femmes. Je suis vraiment très heureuse que nous ayons accepté de renvoyer la liste à toutes les commissions afin que celles-ci reconsidèrent la nomination de leurs représentants. Maintenant, c'est beaucoup mieux, en effet, mais nous ne gagnerons toujours pas de prix avec cette liste, pour être honnête.
Cela m'amène à mon premier, troisième et dernier point. Je dois espérer qu'au cours de cette année, nous modifierons les règles de procédure concernant la représentation des sexes, tant à l'Assemblée que dans les institutions connexes, de manière à ce que les règles soient sans ambiguïté et aident notre Assemblée à refléter la composition de nos circonscriptions. Mme Nicole TRISSE est la rapporteure de la commission du règlement. Je lui souhaite beaucoup d'énergie pour ce travail important, qui n'est ni plus ni moins que le fondement d'une politique équilibrée représentant les diverses expériences, connaissances et besoins que nous avons, que nos électeurs ont. Je pense que c'est une politique que nous devrions vraiment appeler de nos vœux.
Merci.
Merci, Petra.
Deuxième personne sur la liste et nous pourrons probablement en avoir deux de plus, dont M. Andreas NICK, car nous devons commencer à 12h30 précises avec la cérémonie de remise du prix des droits de l'homme Václav Havel. Mais veuillez noter qu'après la Présidente de la Moldova, nous poursuivrons ce débat à 17 heures. Je donne donc la parole pour trois minutes à M. Andreas NICK, qui se trouve à la place 393, m'a-t-on dit.
Andreas, vous avez la parole.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi tout d'abord de vous rappeler la triste nouvelle du décès tragique de Mme Dame Cheryl GILLAN, présidente du comité d'orientation, à Pâques. En tant que premier vice-président de cette commission, je me permets de vous rappeler une fois de plus au nom de mes collègues. J'ai eu l'honneur de travailler en étroite collaboration avec elle depuis le début de l'année dernière et de la remplacer à de nombreuses reprises pendant sa maladie. Aucun d'entre nous n'aurait pu deviner, je pense, que ce serait un adieu pour toujours.
Je voudrais poursuivre en disant que nous avons tenu notre première réunion hybride ici même en janvier, dans des conditions difficiles dues à la pandémie de COVID-19, et que nous avons poursuivi le travail intensif au sein de nos commissions au cours des derniers mois, et nous continuons à le faire maintenant.
Je crois que c'est une question centrale, non seulement pour nous ici au Conseil de l'Europe, mais aussi pour tous nos États membres, que de démontrer que les démocraties libérales, que les États de droit respectant les droits de l'homme, sont aussi en mesure de protéger leurs citoyens mieux que d'autres face au défi d'une pandémie et de préserver les droits et les comportements élémentaires de base, même dans des processus de pondération difficiles.
Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, Mesdames et Messieurs, dans l'ordre du jour de cette période de session, nous constatons à nouveau que les questions du respect des arrêts et de l'exécution des arrêts de la Cour européenne des droits de l'homme sont au cœur de notre débat politique. Nous venons de programmer deux débats pour jeudi concernant des États membres importants, la Fédération de Russie et la Turquie.
Mesdames et Messieurs, nous ne pourrons pas tout résoudre ici, dans cette Assemblée, mais la question du respect des arrêts de la Cour des droits de l'homme est au cœur des obligations des États membres du Conseil de l'Europe et nous devons y prêter attention. Deuxièmement, étant donné que nous avons également entendu des rapports sur l'élection des juges, nous devons également être très attentifs à l'intégrité de la Cour de justice européenne et à l'élection des juges, et c'est pourquoi il est indispensable que la procédure de présélection des propositions qui nous sont faites par les États membres réponde également aux exigences procédurales nécessaires.
Permettez-moi de conclure en disant une fois encore, en tant que chef de la délégation allemande, que nous sommes bien sûr un peu tristes que la présidence allemande soit rendue un peu plus difficile par les conditions de la pandémie, mais je crois que nous sommes néanmoins heureux et très reconnaissants d'avoir pu fixer certaines priorités en termes de priorités politiques, notamment en ce qui concerne le respect des arrêts, mais aussi sur d'autres questions. Demain, la chancelière Angela Merkel s'adressera à nous - c'est aussi l'anniversaire de la 70e adhésion de l'Allemagne au Conseil de l'Europe, une date qui est toujours un motif particulier de joie et de gratitude pour nous en Allemagne. Le Conseil de l'Europe a été la première institution à réadmettre mon pays dans la communauté internationale après 1945.
À la demande de l'ambassadeur d'Allemagne, je voudrais vous inviter à une exposition dans le hall d'entrée sur les 70 ans d'adhésion de l'Allemagne, dont je serais heureux que vous puissiez prendre connaissance ces jours-ci.
Merci beaucoup.
On a encore le temps pour un intervenant, M. Jacques MAIRE.
Jacques, vous avez la parole trois minutes et après, on enchaîne directement avec la cérémonie.
Les collègues pourront ensuite continuer le débat sur ce rapport à partir de 17 heures cet après-midi.
Jacques, vous avez la parole.
Ravi d'avoir l'occasion de conclure cette matinée sur ce sujet.
Je crois que ce qui est très important, effectivement, dans ce qu'a énoncé notre collègue Aleksander POCIEJ, ce sont ces cinq axes importants. De ce point de vue, ce qui n'a pas été dit dans le rapport mais ce que je voudrais souligner, c'est l'importance de vos déplacements, à la fois à Moscou et à Ankara. Vous l'avez fait avec l'accord de tous les groupes. Vous l'avez fait justement, mais je reprends ce qu'a dit tout à l'heure notre collègue M. SEYIDOV, pas uniquement pour parler de ces pays mais pour parler avec ces pays. Effectivement, il ne s'agit pas de négocier nos principes, il ne s'agit pas de négocier nos valeurs et l'application de la décision de la Cour européenne : il s'agit de voir avec chacun d'entre eux comment on peut avancer concrètement. Il est clair qu'avec le COVID, les relations humaines étant absolument impossibles, les murs ne peuvent que s'élever quand on ne parle pas. J'espère réellement qu'il sera possible de faire la même démarche avec la Pologne, avec laquelle nous avons aussi des difficultés, comme nous l'avons fait très récemment avec ces deux autres pays.
Je voulais simplement aussi indiquer de façon très rapide que, parmi les sujets très importants qui ont été évoqués, le Bélarus nous pose effectivement une difficulté particulière. Il est très important là aussi que ce dialogue puisse avoir lieu. Ils ne sont pas membres, c'est difficile et c'est pour cela que nous appelons vraiment à ce que notre collègue rapporteur sur le sujet, M. Kimmo KILJUNEN, puisse réellement aussi aller en Bélarus pour parler de ce pays mais pour parler avec ce pays.
Je voudrais dire deux mots également concernant l'annonce du retrait de la Turquie de la Convention d'Istanbul : c'était d'autant plus malheureux et douloureux que ça a été fait pratiquement le jour de notre dernier débat d'actualité. Cela a été perçu, franchement, pour nous, comme une véritable provocation. Je pense que votre mission, là encore, permettra – j'en suis sûr – d'éviter à la Turquie que des mesures extrêmement fortes, voire définitives, soient prises à son encontre. Je pense qu'il est dans l'intérêt particulier des Turcs, du gouvernement, mais aussi de la population des hommes et des femmes turques que de faire en sorte que ces garanties leur soient tout à fait consolidées.
Et puis, pour terminer, je voudrais vous dire mon inquiétude concernant le regain des tensions à la frontière entre la Russie et l'Ukraine. Nous n'avons effectivement pas eu le temps d'avoir la possibilité d'un débat d'actualité sur le sujet ; c'est néanmoins un sujet de préoccupation très important, qui ne fait que croître jour après jour. De ce point de vue, effectivement, nous appelons à ce qu'une déclaration du plus grand nombre soit signée par les uns et par les autres.
J'en terminerai naturellement pour évoquer le sujet de la semaine : la situation d'Alexei NAVALNY, qui est pour nous une situation absolument inacceptable. Sa situation sanitaire se dégrade jour après jour. Je suis sûr que ce sujet sera regardé en détail pendant notre session mais il me semblait important de le mentionner à nouveau ici.
Je vous remercie.
Merci beaucoup, Jacques.
Nous entamons maintenant nos travaux concernant la cérémonie du prix Václav Havel.
Il y a une question pour une motion de procédure. Nous la prendrons au début de l'après-midi, car nous devons vraiment respecter le calendrier de ce prix très important. Donc, après la Présidente de la Moldova, nous prendrons en compte cette motion d'ordre.
Alors Chères et Chers Collègues, je déclare ouverte la cérémonie de remise du Prix Václav Havel des droits de l'homme.
Avant de vous inviter à regarder une courte vidéo sur le prix, je voudrais souhaiter la bienvenue à nos trois nominés présélectionnés. Nous vivons une époque inhabituelle et, en raison de la crise actuelle, ce sera la première fois, et nous espérons sincèrement la seule, que cette cérémonie se déroulera en ligne.
Cependant, je suis très heureux que les nominés puissent se joindre à nous à distance et communiquer avec ceux d'entre nous qui sont à Strasbourg, ainsi qu'avec leurs collègues, les parlementaires des 47 États membres qui ont choisi d'assister à la cérémonie à distance.
Pour que nous puissions voir les candidats, je les invite maintenant à appuyer sur le bouton « demande de parole » afin qu'ils puissent apparaître à l'écran.
S'il vous plaît, demandez la parole. Despina, si tu peux voir comment nous pouvons faire cela. Nous avons, voilà, un, deux... s'il vous plaît, demandez la parole.
Bon, espérons que tout cela fonctionne.
Madame LUSENGE, voilà. Donc maintenant nous avons encore une troisième personne que nous devons accueillir. Où est le troisième ?
Donc, nous essayons d'établir cette connexion parce que cette fois-ci, nous sommes allés assez loin dans certains cas pour que tout le monde soit à bord.
Puis-je demander aux nonnes de l'ordre Drukpa d'actualiser et de redemander la parole parce qu'apparemment il y a un hic ici. Donc, les nonnes de l'ordre Drukpa, si vous pouvez actualiser et demander la parole à nouveau.
Il semble que ce soit le cas, voilà.
Bienvenue à vous tous et évidemment nous avons la sœur de l'un des candidats. Je suis très heureux de vous avoir tous à bord, ce qui me permet maintenant d'inviter tous ceux qui sont présents ici et à distance, ainsi que nos trois candidats, à regarder la vidéo.
Veuillez commencer la vidéo.
Vidéo speaker >> Le 10 mai 1990, le Président de la République fédérale tchèque et slovaque est entré dans la salle de l'Assemblée du Conseil de l'Europe. C'est une Assemblée parlementaire émue qui accueille l'ancien dissident politique, figure de proue de la Révolution de velours. L'année 1989 a mis fin au régime communiste. Dans son discours de bienvenue, le Président de l'Assemblée a rendu hommage au courage de l'une des figures clés de l'opposition en République socialiste tchécoslovaque : « Monsieur le Président, vous êtes le symbole de la victoire de la liberté sur le totalitarisme. »
Dans son discours, le président philosophe et homme politique atypique a évoqué ses années d'opposition où le rêve a pris la place de l'espoir. « Tout semble indiquer que nous ne devons pas avoir peur de rêver de ce qui semble impossible, si nous voulons que quelque chose d'impossible devienne un fait et une réalité. Sans rêver d'une Europe meilleure, nous ne pourrons jamais la construire ».
Après l'invasion de la Tchécoslovaquie en 1968, qui a marqué la fin du processus de libéralisation du Printemps de Prague, Václav Havel est resté fidèle à ses convictions. En tant que président du Cercle des écrivains indépendants, son engagement a conduit à l'interdiction de ses pièces de théâtre. La communauté internationale prend rapidement conscience de l'existence de ce dissident. En 1977, Václav Havel cofonde la Charte 77, une organisation de défense des droits de l'homme en Tchécoslovaquie. En raison de ses activités, il est emprisonné à trois reprises, pendant près de cinq ans. En 1989, la foule place spontanément Václav Havel à la tête du Forum civique, une association regroupant les mouvements d'opposition. Il devient une figure clé de la Révolution de velours.
Près d'un quart de siècle plus tard, en mars 2013, le prix a été lancé à Prague pour honorer ce que Václav Havel était et ce qu'il a fait. Depuis, le prix est décerné chaque année par l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, en partenariat avec la bibliothèque Václav Havel et la fondation Charte 77, pour récompenser une action exceptionnelle de la société civile en faveur de la défense des droits de l'homme.
Pour la huitième édition du prix, les trois candidats présélectionnés sont : Loujain Alhathloul, éminente militante des droits des femmes, connue pour avoir défié l'interdiction faite aux femmes de conduire en Arabie saoudite et pour s'être opposée au système saoudien de tutelle masculine ; les nonnes de l'ordre Drukpa, un groupe de jeunes nonnes bouddhistes qui promeuvent l'égalité des sexes, la durabilité environnementale et la tolérance interculturelle dans leurs villages d'origine dans l'Himalaya, elles sont connues pour leur livraison de fournitures après le tremblement de terre qui a frappé Katmandou en 2015 ; et Julienne Lusenge, une militante congolaise des droits de l'homme qui a documenté les abus sexuels et les actes de violence contre les femmes au Congo. Elle a contribué à obtenir la condamnation d'auteurs qui ont enrôlé des enfants soldats et recueilli des preuves d'esclavage sexuel.
En 1990, M. Havel a parlé à Strasbourg de l'immense force incarnée par les idéaux du Conseil de l'Europe. Se référant à l'emblème de l'organisation, il a déclaré que, pour lui, les 12 étoiles n'exprimaient pas l'idée que le Conseil de l'Europe parviendrait à construire un paradis sur terre, car il n'y aurait jamais de paradis sur terre. « À mon avis, ces 12 étoiles sont un rappel que le monde peut devenir meilleur si nous avons le courage de lever les yeux vers les étoiles ».
Le prix Václav Havel pour les droits de l'homme rend hommage à cet éminent Européen, et il rend également hommage à tous ceux qui, par leur travail déterminé et inlassable, nous rapprochent de l'idéal d'un monde meilleur.
Saudi Arabia, on behalf of Loujain Alhathloul, Prize-winner of the Václav Havel Human Rights Prize
12:44:08
Merci beaucoup.
Donc, tout d'abord, je veux juste dire que je respecte profondément les Nonnes Kung Fu et le travail de Julian Assange et maintenant je continue avec mon discours.
Bon après-midi à tous. Je suis Lina, et je parle aujourd'hui au nom de toute ma famille, car Loujain al-Hathloul ne peut pas être présente pour vous remercier elle-même.
Loujain ne peut pas être présente car, bien qu'elle ait été libérée de prison, elle est toujours réduite au silence dans le pays. Ma sœur Loujain a passé mille et un jours en prison. Son crime : s'être battue pour les droits des femmes en Arabie saoudite. Loujain s'est sacrifiée pour lutter en faveur d'une vie meilleure pour les femmes saoudiennes. Elle a fait campagne pour notre droit de conduire, pour protéger les femmes maltraitées et pour mettre fin au système de tutelle masculine. En raison de son militantisme, Loujain a été enlevée, privée de la possibilité de terminer ses études, emprisonnée illégalement, brutalement torturée, mise à l'isolement pendant des mois et maintenant, condamnée en tant que terroriste.
Depuis des années, le régime saoudien tente de ternir son image, d'effacer tout soutien et de la faire oublier. Mais plus le temps passe, plus Loujain prouve au monde entier à quel point elle est incroyablement courageuse, résistante et attachée à ses valeurs. Elle est désormais devenue un symbole des défenseurs des droits de l'homme en Arabie saoudite. Un symbole parce qu'il y a des milliers de détenus qui vivent ce qu'elle a vécu. Mais le silence est devenu la norme dans notre pays. Un État policier qui va jusqu'à interdire de voyager aux familles des détenus et les contraindre au silence. Heureusement, certains d'entre nous ont quitté le pays et sont libres de parler. Libres de devenir la voix silencieuse de Loujain. Mais notre voix seule ne suffit pas, le monde doit reconnaître ses sacrifices et savoir qui est Loujain.
Nous tenons donc à remercier le comité des prix Václav Havel d'avoir choisi Loujain cette année. Le soutien international est le seul moyen pour nous de dénoncer les injustices et de protéger les victimes. Nous sommes vraiment honorés par votre soutien. Merci de nous donner la force de poursuivre le combat.
Merci.
Merci beaucoup pour ces mots, et surtout pour le courage de votre sœur et son engagement dans la défense de la cause des droits de l'homme et des droits des femmes.
Merci beaucoup d'avoir prononcé ces mots aimables et importants au nom de votre sœur Loujain.
Mesdames et Messieurs, ceci conclut notre cérémonie.
Merci de vous être joints à nous.
Chères et Chers Collègues, je termine maintenant cette cérémonie.
J'ai été très heureux de vous avoir tous les trois à l'écran.
Félicitations évidemment à Loujain qui a reçu le prix Václav-Havel, mais comme je l'ai dit au début, vous le méritez tous.
Merci beaucoup, Mesdames et Messieurs.
Ceci conclut notre cérémonie.
Nous nous réunirons à nouveau à 16 heures avec la Présidente de la Moldova.
J'espère vous voir tous après le COVID-19 que ce soit en Arabie Saoudite ou au Congo, je serai très heureux de pouvoir vous rencontrer en personne.
Merci d'être là et merci pour tout le travail que vous faites.