Mister Deputy Secretary General, Madam Secretary General of the Parliamentary Assembly, ambassadors, members of the Parliamentary Assembly, all those who are following our meeting online, or from the public gallery,

We are just coming from the opening of a very moving exhibition dedicated to the solidarity with the people who suffered and died as a result of the horrible earthquake in Türkiye and Syria in February of this year. I wish once again to convey my sincere condolences to the families and friends of those who died in this horrific natural disaster that took the lives of more than 50 000 people.

I also wish to express my deep gratitude to those who worked relentlessly to rescue people, and to all countries and all our member states who provided generous assistance. Thank you very much for your solidarity. 

Dear colleagues,

Today we are meeting for the first time in the chamber of the European Parliament while our hemicycle undergoes substantial renovation and modernisation.

I am grateful to the European Parliament for offering us its premises this year, which allows our Parliamentary Assembly to continue its work in an effective manner.

Unfortunately this temporary move means that we will only have five plenary sittings during the week instead of the normal nine, but our agenda, I assure you, will still remain relevant and busy, and we will continue to address the subjects that are most important for Europeans in the coming year.

I hope that we will be back in our hemicycle in a year's time, in April. 

And I promise that you will have there the modern equipment that we all need, and that the chairs we will give you will be even better than the ones we have now, perhaps even better than the ones you are now sitting on! So no complaints about the chairs in this hemicycle.

Dear colleagues,

This part-session is also the last one before the Fourth Summit of Heads of State and Government of the Member States of the Council of Europe will take place, where many important decisions for the future of this organisation, and of Europe – it's the place of the Council of Europe and the European multilateral architecture – will be taken.

We have called as a Parliamentary Assembly for this summit for many years. It is now most satisfactory to see that it is indeed taking place and has a relevant and meaningful agenda.

I want to thank the Secretary General for all the good work done to make it possible. The same thanks goes to the Secretary General of the Parliamentary Assembly. I also wish to thank the Committee of Ministers for their excellent cooperation, given the proposals to the proposals formulated by our Parliamentary Assembly in the report prepared by our colleague Ms Fiona O'LOUGHLIN, adopted during our previous session in January.

Later this week, we will have another exchange on the state of play in the preparation for the Summit with the Committee of Ministers in the form of a joint committee. We will also have the chance to discuss this with the President of Iceland, Mr Guðni Jóhannesson, and the Minister of Foreign Affairs of Iceland, Ms Thórdís Gylfadóttir, who also chairs the Committee of Ministers, as well as during a possible current foreign affairs debate this week on the "Road to Reykjavík".

Dear colleagues,

I wish to stress that although the Fourth Summit will by and large be an intergovernmental event, a serious parliamentary dimension will also be ensured. Our Standing Committee will hold its extraordinary meeting on 15 May in Reykjavík, and the Parliamentary Assembly delegation which has been approved by the Bureau this morning will attend the Fourth Summit itself.

Dear colleagues,

Understandably, the Russian aggression against Ukraine, and its implication for Europe and the wider world will be in the focus of this summit's debate. This also remains at the centre of our Parliamentary Assembly debates. The war continues, and so does the suffering of the Ukrainian people. This war that should never have started and should end as soon as possible should, as I said several times, never become a normality.

Therefore, I would like to invite you again to join in a moment of silence for all the victims in this brutal war of aggression by the Russian Federation against our member state, Ukraine.

[Moment of silence observed]

Thank you so much.

Mr Vladimir VARDANYAN: a point of order.

Monsieur le Secrétaire Général adjoint, Madame la Secrétaire générale de l'Assemblée parlementaire, Mesdames et Messieurs les ambassadeurs, Mesdames et Messieurs les membres de l'Assemblée parlementaire, tous ceux qui suivent notre réunion en ligne ou depuis la tribune du public,

Nous venons d'inaugurer une exposition très émouvante consacrée à la solidarité avec les personnes qui ont souffert et sont mortes à la suite de l'horrible tremblement de terre qui a frappé la Türkiye et la Syrie en février de cette année. Je souhaite une fois de plus présenter mes sincères condoléances aux familles et aux amis des personnes décédées lors de cette horrible catastrophe naturelle qui a coûté la vie à plus de 50 000 personnes.

Je souhaite également exprimer ma profonde gratitude à ceux qui ont travaillé sans relâche pour secourir les gens, ainsi qu'à tous les pays et à tous nos États membres qui ont apporté une aide généreuse. Merci beaucoup pour votre solidarité.

Chers collègues,

Aujourd'hui, nous nous réunissons pour la première fois dans l'hémicycle du Parlement européen, alors qu'il fait l'objet d'une rénovation et d'une modernisation substantielles.

Je remercie le Parlement européen de nous avoir offert ses locaux cette année, ce qui permet à notre Assemblée parlementaire de poursuivre ses travaux de manière efficace.

Malheureusement, ce déménagement temporaire signifie que nous n'aurons que cinq séances plénières en semaine au lieu des neuf habituelles, mais notre ordre du jour, je vous l'assure, restera pertinent et chargé, et nous continuerons à aborder les sujets les plus importants pour les Européens au cours de l'année à venir.

J'espère que nous serons de retour dans notre hémicycle dans un an, en avril.

Et je vous promets que vous y trouverez l'équipement moderne dont nous avons tous besoin, et que les chaises que nous vous donnerons seront encore meilleures que celles que nous avons aujourd'hui, peut-être même meilleures que celles sur lesquelles vous êtes assis en ce moment ! Je ne me plains donc pas des fauteuils de cet hémicycle.

Chers collègues,

Cette partie de session est également la dernière avant le 4e Sommet des chefs d'État et de gouvernement des États membres du Conseil de l'Europe, au cours duquel de nombreuses décisions importantes pour l'avenir de cette Organisation et de l'Europe – c'est la place du Conseil de l'Europe et de l'architecture multilatérale européenne – seront prises.

En tant qu'Assemblée parlementaire, nous demandons ce sommet depuis de nombreuses années. Il est maintenant très satisfaisant de voir qu'il a effectivement lieu et qu'il a un ordre du jour pertinent et significatif.

Je tiens à remercier la Secrétaire Générale pour tout le travail accompli afin de rendre ce sommet possible. Les mêmes remerciements s'adressent à la Secrétaire générale de l'Assemblée parlementaire. Je tiens également à remercier le Comité des Ministres pour son excellente coopération, compte tenu des propositions formulées par notre Assemblée parlementaire dans le rapport préparé par notre collègue Mme Fiona O'LOUGHLIN, adopté lors de notre précédente session en janvier.

Plus tard dans la semaine, nous aurons un autre échange sur l'état d'avancement de la préparation du sommet avec le Comité des Ministres sous la forme d'un comité mixte. Nous aurons également l'occasion d'en discuter avec le Président de l'Islande, M. Guðni Jóhannesson, et la Ministre des Affaires étrangères de l'Islande, Mme Thórdís Gylfadóttir, qui préside également le Comité des Ministres, ainsi qu'au cours d'un éventuel débat d'actualité sur les affaires étrangères cette semaine sur « #EnRoutePourReykjavik ».

Chers collègues,

Je tiens à souligner que, bien que le 4e Sommet soit dans l'ensemble un événement intergouvernemental, une dimension parlementaire sérieuse sera également assurée. Notre Commission permanente tiendra sa réunion extraordinaire le 15 mai à Reykjavik, et la délégation de l'Assemblée parlementaire qui a été approuvée par le Bureau ce matin assistera au sommet lui-même.

Chers collègues,

L'agression russe contre l'Ukraine et ses conséquences pour l'Europe et le reste du monde seront naturellement au cœur des débats de ce sommet. Cette question reste également au centre des débats de notre Assemblée parlementaire. La guerre se poursuit, tout comme les souffrances du peuple ukrainien. Cette guerre qui n'aurait jamais dû commencer et qui devrait prendre fin dès que possible ne devrait jamais, comme je l'ai dit à plusieurs reprises, devenir une normalité.

C'est pourquoi je vous invite à nouveau à observer une minute de silence pour toutes les victimes de cette guerre d'agression brutale menée par la Fédération de Russie contre notre État membre, l'Ukraine.

[Minute de silence observée]

Merci beaucoup.

M. Vladimir VARDANYAN : rappel au règlement.

Today is 24 April.

Worldwide, we are commemorating the victims of the Armenian genocide, which happened between 1915 to 1923.

I would like to request another minute of silence, to pay tribute to the victims of this international outrage, taking into account that it is quite symbolic that in 1987 the European Parliament adopted a resolution recognising it as genocide. Afterwards, the vast majority of our colleagues from different parliaments and members of the Council of Europe adopted such a resolution.

I would like to request another minute of silence, please.

Nous sommes aujourd'hui le 24 avril.

Dans le monde entier, nous commémorons les victimes du génocide arménien, qui s'est déroulé entre 1915 et 1923.

Je voudrais demander une autre minute de silence, pour rendre hommage aux victimes de ce scandale international, en tenant compte du fait qu'il est tout à fait symbolique qu'en 1987, le Parlement européen ait adopté une résolution reconnaissant qu'il s'agissait d'un génocide. Par la suite, la grande majorité de nos collègues de différents parlements et membres du Conseil de l'Europe ont adopté une telle résolution.

Je voudrais demander une autre minute de silence, s'il vous plaît.

Thank you very much for reminding us that today is also the day where many people think about what atrocities happened to Armenian people in the Ottoman Empire.

Your proposal to also have a minute of silence, I give it to the Parliamentary Assembly.

I think it is a fair proposal to have a moment of silence to think about those who died in these dark days.

[Minute of silence observed]

Thank you very much, Mr Vladimir VARDANYAN, for raising this issue.

Dear colleagues,

The Russian authorities wage war against Ukraine, but inside Russia they also fight, those people who are not afraid to publicly voice their opposition to the ongoing aggression against Ukraine.

Exactly one week ago, the Russian authorities sentenced the Václav Havel Human Rights Prize winner of the Council of Europe, Mr Vladimir Kara-Murza, to 25 years – a quarter of a century – of imprisonment for telling the truth and nothing but the truth about this horrible war. 

Earlier today, I and my colleagues, the leaders from the political groups of this Parliamentary Assembly, in the presence of the wife of Mr Vladimir Kara-Murza, Ms Evgenia Kara-Murza, made a public statement expressing, on behalf of the Parliamentary Assembly, our strong condemnation of this outrageous verdict, and demanded the immediate release of Mr Vladimir Kara-Murza. This statement was done also on your behalf.

Dear colleagues,

In our work we must continue to focus on the Russian aggression against Ukraine and its consequences. This week, provided you will agree to hold an urgent affairs debate, we will examine this situation of Ukrainian citizens, notably children, abducted by the Russian forces in Ukraine, and forcibly moved to Russia. We expect that this debate will be preceded by a statement by the First Lady of Ukraine, Ms Olena Zelenska, who will join us via video link.

Merci beaucoup de nous avoir rappelé qu'aujourd'hui est aussi le jour où de nombreuses personnes pensent aux atrocités commises contre le peuple arménien dans l'Empire ottoman.

Je transmets à l'Assemblée parlementaire votre proposition d'observer une autre minute de silence.

Je pense que c'est une bonne proposition que d'avoir une minute de silence pour penser à ceux qui sont morts en ces jours sombres.

(Minute de silence observée)

Je remercie M. Vladimir VARDANYAN d'avoir soulevé cette question.

Chers collègues,

Les autorités russes mènent la guerre contre l'Ukraine mais, à l'intérieur de la Russie, elles combattent également les personnes qui n'ont pas peur d'exprimer publiquement leur opposition à l'agression en cours contre l'Ukraine.

Il y a exactement une semaine, les autorités russes ont condamné le lauréat du prix Václav Havel pour les droits de l'homme du Conseil de l'Europe, M. Vladimir Kara-Murza, à 25 ans – un quart de siècle – d'emprisonnement pour avoir dit la vérité et rien que la vérité sur cette horrible guerre.

Plus tôt dans la journée, mes collègues et moi-même, les chefs des groupes politiques de cette Assemblée parlementaire, en présence de l'épouse de M. Vladimir Kara-Murza, Mme Evgenia Kara-Murza, avons fait une déclaration publique exprimant, au nom de l'Assemblée parlementaire, notre ferme condamnation de ce verdict scandaleux, et demandé la libération immédiate de M. Vladimir Kara-Murza. Je pense que cette déclaration a également été faite en votre nom.

Chers collègues,

Dans notre travail, nous devons continuer à nous concentrer sur l'agression russe contre l'Ukraine et ses conséquences. Cette semaine, si vous acceptez de tenir un débat d'urgence, nous examinerons la situation des citoyens ukrainiens, notamment des enfants, enlevés par les forces russes en Ukraine et transférés de force en Russie. Nous espérons que ce débat sera précédé d'une déclaration de la première dame d'Ukraine, Mme Olena Zelenska, qui se joindra à nous par liaison vidéo.

Dear Colleagues,

Ladies and Gentlemen,

As we meet in the European Parliament, the number of our plenary sessions has been reduced but the possibilities for committee work have increased. This week we will have an extremely interesting programme in different committees, including several hearings on topical issues, such as a joint hearing of the Political Affairs and Legal Affairs Committees on responsibility in the context of the Russian aggression against Ukraine, or the public hearing of the Committee on Culture on the participation of athletes from Russia and Belarus in the Olympic Games.

The Committee on Equality will also hold another hearing to mark the 25th anniversary of the entry into force of the European Charter for Regional or Minority Languages. This is a unique legal instrument, created in part at the initiative of the Parliamentary Assembly. Currently more than 80 regional and minority languages are protected in the 25 member States that have ratified it.

Of course, the growing tensions between Armenia and Azerbaijan in the Lachin corridor will not be overlooked by our Assembly either. The Committee on Migration is carefully examining the situation in this region.

Finally, colleagues, I would like to remind you that last week we celebrated the 80th anniversary of the Warsaw Ghetto Uprising, a unique event during the Second World War, in which extremely courageous people stood up against the oppressive Nazi regime in a hopeless battle to defend not so much their lives as their dignity.

I conclude my introductory remarks today by giving the floor to Mr Aleksander POCIEJ, chairman of the Group of the European People's Party, for a personal statement on this last subject.

Mister Aleksander POCIEJ, you have the floor.

Chers collègues,

Mesdames et Messieurs,

Étant donné que nous nous réunissons au Parlement européen, le nombre de nos séances plénières a été réduit mais les possibilités de travail des commissions se sont accrues. Cette semaine, nous aurons un programme extrêmement intéressant dans différentes commissions, notamment plusieurs auditions sur des sujets d'actualité, comme une audition conjointe des commissions des questions politiques et des questions juridiques sur la responsabilité dans le contexte de l'agression russe contre l'Ukraine, ou encore l'audition publique de la commission de la culture sur la participation des athlètes de la Russie et du Bélarus aux jeux Olympiques.

La commission sur l'égalité tiendra également une autre audition pour marquer le 25e anniversaire de l'entrée en vigueur de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. Il s'agit d'un instrument juridique unique, créé notamment à l'initiative de l'Assemblée parlementaire ; actuellement, plus de 80 langues régionales et minoritaires sont protégées dans les 25 États membres qui l'ont ratifiée.

Bien entendu, les tensions croissantes entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan dans le corridor de Latchine ne seront pas non plus négligées par notre Assemblée. La commission des migrations examine attentivement la situation dans cette région.

Enfin, chers collègues, je souhaite vous rappeler que la semaine dernière, nous avons célébré le 80e anniversaire du soulèvement du ghetto de Varsovie, un événement unique au cours de la seconde guerre mondiale au cours duquel des personnes extrêmement courageuses se sont dressées contre le régime oppressif du nazisme, dans une bataille sans espoir, pour défendre non pas tant leur vie que leur dignité.

Je conclus aujourd'hui mes remarques préliminaires en donnant la parole à M. Aleksander POCIEJ, président du Groupe du Parti populaire européen, pour une déclaration personnelle sur ce dernier sujet.

La parole est à vous, Monsieur POCIEJ. 

Dear colleagues,

19 April, 1943. Several hundred fighters from the Jewish combat organisation and the Jewish military union began the Warsaw Ghetto Uprising. Before the Uprising, nearly 300 000 Warsaw Jews had been murdered in Treblinka's gas chambers. 60 000 people were then hiding in the Ghetto. Only a few escaped death – a fate shared by 6 million European Jews. Out of several hundred Jewish fighters, only a few survived. Yet the fight was for something more important than life. They fought, as they said, to die in dignity. The dignity of the entire Jewish nation. And they won.

The action also conveyed a clear message to the Nazis: the extermination of and entire nation will be punished, and the murderers held accountable for the genocide.

Those responsible indeed did not go unpunished. The international community clearly said that everybody who commits genocide will be condemned. No more racism, no more anti-semitism. Daffodils, the yellow flowers that were distributed, are a symbol of remembrance, respect and hope. They are associated with the figure of Mr Marek Edelman, the last leader of the Jewish combat organisation, and guardian of the memory of the Uprising. He received these flowers from an anonymous person on each anniversary on 19 April.

After decades of peace, Europe is at war again. The aggressor commits war crimes. Remembering the heroes of the Warsaw Ghetto, we also say this to today's victims of war: you are not alone. The perpetrators will be brought to justice. 

Thank you. 

[Applause]

Chères et chers collègues,

Le 19 avril 1943 : plusieurs centaines de combattants de l'Organisation juive de combat et de l'Union militaire juive ont entamé le soulèvement du ghetto de Varsovie. Avant le soulèvement, près de 300 000 Juifs de Varsovie avaient été assassinés dans les chambres à gaz de Treblinka ; 60 000 personnes se cachaient alors dans le ghetto. Seuls quelques-unes échappaient à la mort, un sort partagé par 6 millions de Juifs européens. Sur plusieurs centaines de combattants juifs, seuls quelques-uns ont survécu. Pourtant, ils se sont battus pour quelque chose de plus important que la vie. Ils se sont battus, comme ils le disaient, pour mourir dans la dignité : la dignité de toute la nation juive. Et ils ont gagné.

L'action a également transmis un message clair aux nazis : l'extermination d'une nation entière sera punie. Les meurtriers devront répondre du génocide.

Les responsables ne sont pas restés impunis. La communauté internationale a clairement dit que tous ceux qui commettent un génocide seront condamnés ; fini le racisme, fini l'antisémitisme. Les jonquilles, ces fleurs jaunes qui ont été distribuées, sont un symbole de souvenir, de respect et d'espoir. Elles sont associées à la figure de M. Marek Edelman, dernier dirigeant de l'Organisation juive de combat et gardien de la mémoire de l'insurrection. Il a reçu ces fleurs d'un anonyme à chaque anniversaire, le 19 avril.

Après des décennies de paix, l'Europe est à nouveau en guerre. L'agresseur commet des crimes de guerre. En nous souvenant des héros du ghetto de Varsovie, nous devons également dire aux victimes actuelles de la guerre : vous n'êtes pas seules, les auteurs de ces crimes ne resteront pas impunis.

Je vous remercie.

(Applaudissements)

Thank you very much, dear Mr Aleksander POCIEJ.

It's good that we show our respect to those who died and suffered then, by wearing these yellow daffodils.

Now let's get to work.

As this is our first time meeting in the European Parliament, we will now carry out a short test of the voting system.

Please ensure that you are sitting in your designated seat – no one is seating in the wrong seat, no?

Then insert your voting card – which is distinct to your parliamentary badge – with the chip facing downwards, and leave your card in the slot throughout the vote.

If you insert the card incorrectly, the system will indicate that you need to reinsert it.

Up until now I do not see any panic...

For this test, the question is:

Are you satisfied with the transport links to travel to Strasbourg?

(In my opinion, this is kind of a political question, but nevertheless...!)

Now you can vote as you wish, either for, against, or abstain.

For as long as the vote is open, you can change the vote.

The vote is open.

We are still missing seven people who have inserted their voting cards, but did not cast a vote. It could be that for political reasons you do not want to vote, but if not, please use the opportunity to abstain, so that we can check that everybody is connected to the system. We are missing five.. we are missing three.... one is not working, ok.

Ok, we will check your voting machine, but I now close the vote and I call for the results to be displayed.

We have quite an interesting result of the vote, but the vote does not matter at all, I have to tell you.... It shows us that the system works. Those who have seen problems, please get in touch with members of staff and we will solve those problems.

I hope you are now all comfortable with using the voting system. If you have any concerns, please raise your hand and a member of the Secretariat will come to talk to you.

You can now remove your voting cards from the system.

The first item on the agenda is the examination of credentials of new members.

The names of the representatives and substitutes are in Document 15746. If no credentials are challenged, the credentials will be ratified.

Are any credentials challenged? I don't see any.

The credentials are ratified. I welcome our new colleagues.

The next item on the Agenda is the election of Vice-President of the Assembly in respect of Italy. The candidate from the Italian delegation is Ms Elisabetta GARDINI. If there is no request for a vote, Ms Elisabetta GARDINI will be declared elected.

I do not see a request for a vote.

So I declare Ms Elisabetta GARDINI elected as vice-president of the Assembly.

I congratulate her on her election.

[Applause]

Our next business is to consider the changes proposed to the memberships of committees. These are set out in Document Commissions (2023) 04 and Addendum 1.

Are the proposed changes in the membership of the Assembly’s committees agreed to?

I don't see any objections. They are agreed to. 

Before we examine the draft Agenda, the Parliamentary Assembly needs to consider requests for debates under urgent and current affairs procedures.

The Bureau has received the following: a request for a current affairs debate on the “Road To Reykjavík”, from the five political groups; a request for a debate under the urgent procedure on “The situation of Ukrainian civilians, including children, forcibly displaced or transferred to the Russian Federation or Ukrainian territories under the de facto control of the Russian Federation” from the Committee on Migration, Refugees and Displaced Persons; and a request for a current affairs debate on “Russia’s role in escalating tensions in the Republic of Moldova”, from Mr Emanuelis ZINGERIS and 20 other members.

At its meeting this morning, the Bureau decided to recommend the Assembly hold all three of these debates during this part-session.

We will first consider the requests for a debate on the urgent procedure.

Does the Assembly agree to the Bureau’s recommendation to hold an urgent debate on “The situation of Ukrainian civilians, including children, forcibly displaced or transferred to the Russian Federation or Ukrainian territories under the de facto control of the Russian Federation”?

I do not see any objection, so the Bureau’s recommendation is accepted, and the request for a debate under the urgent procedure is therefore approved. It is proposed that the debate will take place on Thursday as set out in the draft Agenda and be referred to the Committee on Migration, Refugees and Displaced Persons for a report, and to the Committee on Social Affairs, Health and Sustainable Development for opinion.

If that is OK, we now come to the consideration of the requests for a current affairs debate. Under Rule 53.1 the Assembly may hold one or two current affairs debates in a part-session.

The first request is for a current affairs debate on the “Road To Reykjavík” from the five political groups.

At its meeting this morning, the Bureau approved this request, and therefore recommends to the Assembly that this matter be debated during this part-session.

Does the Assembly agree to this recommendation?

I do not see any objection.

So I consider the Bureau’s recommendation is accepted. The request for a current affairs debate is therefore approved. The debate will take place tomorrow, as on the Agenda, and will be opened by Ms Fiona O’LOUGHLIN.

We now come to the second request for a current affairs debate on “Russia’s role in escalating tensions in the Republic of Moldova” from Mr Emanuelis ZINGERIS and 20 other members. 

At its meeting this morning, the Bureau approved this request, and therefore recommends to the Assembly that the matter be debated during this part-session.

Does the Assembly agree to this recommendation?

I do not see any objection. Therefore I consider the Bureau’s recommendation is accepted, and the request for a current affairs debate is therefore approved. The debate will be opened by Mr Aleksander POCIEJ.

The next item of business is the adoption of the Agenda for the second part-session of the 2023 Ordinary Session. You will find it in Document 15722 provision 2.

The draft Agenda submitted for the Assembly’s approval was adopted by the Bureau this morning.

Is the draft Agenda agreed to? I don't see any objections, it is agreed to.

The minutes of the meeting of the Standing Committee on 2 and 3 March 2023 in the Hague have been distributed in Document AS/per 2023 provision 1. I invite the Assembly to take note of these minutes.

The next item:

On the agenda is the debate on the progress report of the Bureau and the Standing Committee presented by Mr Ian LIDDELL-GRAINGER.

This will be combined with the consideration of the report of the ad hoc Committee of the Bureau on the observation of the presidential election in Montenegro, which took place on 19 March and 2 April this year. It will be presented by Mr Domagoj HAJDUKOVIĆ on behalf of Mr Joseph O'REILLY.

As the debate must conclude at 4 p.m., I will therefore interrupt the list of speakers at around five minutes to 4 p.m.

I remind members that speaking time is limited to 3 minutes, and 3 minutes means 3 minutes in all 46 member states of the Council of Europe.

I now invite Mr Ian LIDDELL-GRAINGER to present the progress report.

Mister Ian LIDDELL-GRAINGER, you have 7 minutes now, and 3 minutes at the end to reply.

You have the floor. Mr Ian LIDDELL-GRAINGER.

Merci beaucoup, cher Monsieur POCIEJ.

Il est bon que nous montrions notre respect à ceux qui sont morts et ont souffert à l'époque, en portant ces jonquilles jaunes.

Maintenant, mettons-nous au travail.

Comme c'est la première fois que nous nous réunissons au Parlement européen, nous allons maintenant tester brièvement le système de vote.

Veillez à vous asseoir à la place qui vous a été attribuée – personne ne se trompe de place, n'est-ce pas ?

Insérez ensuite votre carte de vote – distincte de votre badge parlementaire – avec la puce orientée vers le bas, et laissez votre carte dans la fente pendant toute la durée du vote. Si vous insérez la carte de manière incorrecte, le système vous indiquera que vous devez la réinsérer.

Jusqu'à présent, je ne vois pas de panique...

Pour ce test, la question est la suivante :

Êtes-vous satisfait des moyens de transport pour vous rendre à Strasbourg ? (À mon avis, c'est une question un peu politique, mais quand même… !)

Maintenant, vous pouvez voter comme vous le souhaitez, soit pour, soit contre, soit en vous abstenant.

Tant que le vote est ouvert, vous pouvez modifier le vote.

Le vote est ouvert.

Il manque encore sept personnes qui ont inséré leur carte de vote mais qui n'ont pas voté. Il se peut que, pour des raisons politiques, vous ne souhaitiez pas voter mais, si ce n'est pas le cas, veuillez profiter de l'occasion pour vous abstenir, afin que nous puissions vérifier que tout le monde est connecté au système. Il nous en manque cinq… il nous en manque trois… une pour laquelle cela ne fonctionne pas, d'accord.

Nous allons vérifier votre machine à voter, mais je clos maintenant le vote et je demande que les résultats soient affichés.

Le résultat du vote est assez intéressant, mais le vote n'a aucune importance, je dois vous le dire.... Cela nous montre que le système fonctionne. Ceux qui ont rencontré des problèmes sont priés de prendre contact avec les membres du personnel et nous les résoudrons.

J'espère que vous êtes maintenant tous à l'aise avec l'utilisation du système de vote. Si vous avez des inquiétudes, veuillez lever la main et un membre du secrétariat viendra vous parler.

Vous pouvez maintenant retirer vos cartes de vote du système.

Le premier point à l'ordre du jour est la vérification des pouvoirs des nouveaux membres.

Les noms des représentants et des suppléants figurent dans le document 15746. Si aucun pouvoir n'est contesté, les pouvoirs seront ratifiés.

Y a-t-il des contestations de pouvoirs ? Je n'en vois pas.

Les pouvoirs sont ratifiés. Je souhaite la bienvenue à nos nouveaux collègues.

L'ordre du jour appelle l'élection d'une Vice-Présidente de l'Assemblée au titre de l'Italie. La candidate de la délégation italienne est Mme Elisabetta GARDINI. S'il n'y a pas de demande de vote, Mme Elisabetta GARDINI sera déclarée élue.

En l'absence de demande de vote, je déclare Mme Elisabetta GARDINI élue Vice-Présidente de l'Assemblée. Je la félicite pour son élection.

(Applaudissements)

L'ordre du jour appelle l'examen des propositions de modification de la composition des commissions. Ces modifications figurent dans le document Commissions (2023) 04 et Addendum 1.

Y a t-il  des oppositions à ces propositions de modification de la composition des commissions de l'Assemblée ?

Aucune objection.

Avant d'examiner le projet d'ordre du jour, l'Assemblée parlementaire doit examiner les demandes de débat selon les procédures d'urgence et d'actualité.

Le Bureau a reçu les demandes suivantes une demande de débat d'actualité sur « #EnRoutePourReykjavik », émanant des cinq groupes politiques ; une demande de débat selon la procédure d'urgence sur « La situation des civils ukrainiens, y compris les enfants, déplacés de force ou transférés vers la Fédération de Russie ou les territoires ukrainiens sous le contrôle de facto de la Fédération de Russie », émanant de la commission des migrations, des réfugiés et des personnes déplacées ; et une demande de débat d'actualité sur « Le rôle de la Russie dans l'escalade des tensions en République de Moldova », de M. Emanuelis ZINGERIS et 20 autres membres.

Lors de sa réunion de ce matin, le Bureau a décidé de recommander à l'Assemblée de tenir ces trois débats au cours de la présente partie de session.

Nous examinerons d'abord les demandes de débat sur la procédure d'urgence.

L'Assemblée approuve-t-elle la recommandation du Bureau de tenir un débat d'urgence sur « La situation des civils ukrainiens, y compris les enfants, déplacés de force ou transférés vers la Fédération de Russie ou les territoires ukrainiens sous le contrôle de facto de la Fédération de Russie » ?

Je ne vois aucune objection. La recommandation du Bureau est acceptée et la demande de débat selon la procédure d'urgence est donc approuvée. Il est proposé que le débat ait lieu jeudi, comme indiqué dans le projet d'ordre du jour, et qu'il soit renvoyé à la commission des migrations, des réfugiés et des personnes déplacées pour rapport, et à la commission des questions sociales, de la santé et du développement durable pour avis.

Si tel est le cas, nous en venons à l'examen des demandes de débat d'actualité. Conformément à l'article 53.1 du Règlement, l'Assemblée peut tenir un ou deux débats d'actualité au cours d'une partie de session.

La première demande concerne un débat d'actualité sur le thème « #EnRoutePourReykjavik » émanant des cinq groupes politiques.

Lors de sa réunion de ce matin, le Bureau a approuvé cette demande et recommande donc à l'Assemblée de débattre de cette question au cours de cette partie de session.

L'Assemblée est-elle d'accord avec cette recommandation ?

Je ne vois pas d'objection.

Je considère donc que la recommandation du Bureau est acceptée. La demande de débat d'actualité est donc approuvée. Le débat aura lieu demain, comme prévu à l'ordre du jour, et sera ouvert par Mme Fiona O'LOUGHLIN.

L'ordre du jour appelle la deuxième demande de débat d'actualité sur « Le rôle de la Russie dans l'escalade des tensions en République de Moldova » déposée par M. Emanuelis ZINGERIS et 20 autres membres.

Lors de sa réunion de ce matin, le Bureau a approuvé cette demande et recommande donc à l'Assemblée de débattre de cette question au cours de la présente partie de session.

L'Assemblée est-elle d'accord avec cette recommandation ?

Je ne vois pas d'objection. Je considère donc que la recommandation du Bureau est acceptée et que la demande de débat d'actualité est donc approuvée. Le débat sera ouvert par M. Aleksander POCIEJ.

L'ordre du jour appelle l'adoption de l'ordre du jour de la deuxième partie de session de la session ordinaire de 2023. Cet ordre du jour figure dans le document 15722 disposition 2.

Le projet d'ordre du jour soumis à l'approbation de l'Assemblée a été adopté par le Bureau ce matin.

Le projet d'ordre du jour est-il adopté ? Il n'y a pas d'objection, il est adopté.

Le procès-verbal de la réunion de la Commission permanente des 2 et 3 mars 2023 à La Haye a été distribué dans le document AS/per 2023 disposition 1. J'invite l'Assemblée à prendre acte de ce procès-verbal.

L'ordre du jour appelle le débat sur le projet de résolution.

L'ordre du jour appelle le débat sur le rapport d'activité du Bureau et de la Commission permanente présenté par M. Ian LIDDELL-GRAINGER.

Ce débat sera combiné avec l'examen du rapport de la commission ad hoc du Bureau sur l'observation de l'élection présidentielle au Monténégro, qui s'est déroulée les 19 mars et 2 avril de cette année. Il sera présenté par M. Domagoj HAJDUKOVIĆ au nom de M. Joseph O'REILLY.

Le débat devant s'achever à 16 heures, j'interromprai la liste des orateurs à 15 h 55.

Je rappelle que le temps de parole est limité à 3 minutes, et que 3 minutes signifient 3 minutes dans les 46 États membres du Conseil de l'Europe.

J'invite maintenant M. Ian LIDDELL-GRAINGER à présenter le rapport d'activité.

Monsieur LIDDELL-GRAINGER, vous disposez de 7 minutes et de 3 minutes pour répondre.

Vous avez la parole. Monsieur LIDDELL-GRAINGER.

Mister President, thank you very much indeed.

I have just been talking to one of my British colleagues, who never thought that he would actually ever sit in this building. He then said, "Look at us now! You've got the Brits back into the European Parliament!"

[Laughter, applause]

Can I first of all please praise my friend and colleague for us all, Mr Aleksander POCIEJ. That was very a moving speech indeed. The irony of that terrible time in Warsaw was that the Soviet forces stopped short of Warsaw to allow the Germans to kill as many of the Poles that they could. It's somewhat ironic 70 years later that we are talking about Russia as opposed to the Soviets, but the same issue.

The war in Ukraine, as our President has said, is a sore on all of us.

All wars come to an end; all wars stop. At the end of the day, you have to go through the pain of a protracted, terrible situation. The longer the war goes on, as we have seen after war after war after war, the people that suffer the most are the civilians: the children, the women, the disabled, the elderly. They are the ones who are so easy to kill. You can launch a missile above, a shell, and you probably will hit something. This is what this terrible war shows: that these are the innocents. These are the bystanders in what they cannot control. Most, I suspect, cannot conceive that in the 21st century their country would be being ripped apart by an aggressor, whose sole aim, as far as I can make out, is now to kill as many people as they can, to abduct children and to remove people from the frontline and take them to... we don't know. 

Here we are, in the home of democracy, saying we're frightfully sorry. I don't disagree with what Mr Tiny KOX has said. It's hard to know what we can actually do. I do find what we can actually do quite frustrating. All of us are bound, collectively to our parliaments, internationally probably through this organisation, and some in others, but collectively it is hard.

I listen to my Ukrainian colleagues who not only are incredibly brave, but show us that democracy is worth fighting for, and I am afraid, in some cases, dying for. 

This brings me to the “#RoadToReykjavik", a debate that we are going to have. I have discussed this with the President. I have not been altogether happy as Mr Tiny KOX, the President, knows. I feel that we are the dog, and that the Council of Ministers should be the tail. We are the elected parliamentarians. We are the people who are sent by our respective parliaments here, to represent our countries and our creeds. Yet, when we go to Reykjavik, it is the Council of Ministers who will run everything. They are the ones that are setting the agenda. They are the ones that are allowing everybody to do what they are allowed to do. We are rather like, in English we would say, the little boy peeking through the curtains. We are not actually part of this, which I find almost offensive, because we are the elected bodies. Yes, we will have presidents there, and we will have prime ministers, and we will have foreign ministers, and we will have deputy prime ministers, we will other bodies. Surely, if we are to influence the future of the Council of Europe, the future of what we believe in, then surely we should be the ones having the say through our President and through the Presidential Committee, etc. 

I think this is a great missed opportunity that we are going to Reykjavik to sit and listen to what the great and the good wish to tell us from above. Talk about welcome to Valhalla! That is precisely where we are going to be. I worry about this. 

I want to, if I may, move on to what we stand for. It is ironic in a way, and I was flippant to start with, about my colleague getting into the European Union. As I have said already, we are the home of democracy. We were set up in 1948, after a terrible time, to which Warsaw was merely part of that terrible issue. Here we are, in the 21st century, the 23rd year, saying well where have we got to? We're in the middle of another war. We're in the middle of genocide. We're in the middle of starvation. We're in the middle of Sudan, where we're having to send troops to another country to get our own troops out. 

Have we moved on from where we were in 1948, when Sir Winston Churchill with many other great and good came here to set this organisation up? I would argue, yes, in certain respects we are. Of course we are. We've got countries, 47 of us that sit together, or 46 of us, whatever we are now. Actually, if you look at the wider picture, I wonder where we have got to. We stood together in silence now for a situation in Armenia, from 1915, but we can go back over the very times that this has all been an issue. We have to look at the lessons of history.

But this place, we need to decide what we stand for. I will come back. I've said this to Mr Tiny KOX and my friends in the Presidential Committee. We do too many reports. We are sometimes erring on the side of what is our relevance. It's very noble to do certain reports and certain things, but what does it matter? Why would a person in the middle of Latvia, or Britain, Ireland, or Spain, or Portugal, or Malta, or Greece, actually care? The answer is, probably they don't. Our legitimacy is over our ability to inspire the people of our nations, inspire the people of the Council of Europe, inspire, dare I say it, the world –you just have to look at America to see political meltdown– as to why we should we pushing democracy, the very thing that we were set up to do, the very thing that we need to do. Mister President, with your permission, it's the very thing that we should do: live, look forward, and we need to do it together.

Thank you.

(Applause)

Merci, Monsieur le Président.

Je viens de parler à l'un de mes collègues britanniques, qui n'aurait jamais pensé s'asseoir un jour dans ce bâtiment. Il m'a dit : « Regardez-nous, vous avez ramené les Britanniques au Parlement européen ! »

(Rires, applaudissements)

Permettez-moi tout d'abord de rendre hommage à mon ami et collègue, M. Aleksander POCIEJ. C'était un discours très émouvant. L'ironie de cette terrible période à Varsovie, c'est que les forces soviétiques s'étaient arrêtées avant Varsovie pour permettre aux Allemands de tuer autant de Polonais qu'ils le pouvaient. Il est quelque peu ironique que, soixante-dix ans plus tard, nous parlions de la Russie plutôt que des Soviétiques, mais le problème est le même.

La guerre en Ukraine, comme l'a dit notre Président, est une plaie pour nous tous.

Toutes les guerres ont une fin ; toutes les guerres s'arrêtent. En fin de compte, il faut supporter la douleur d'une situation terrible et prolongée. Plus la guerre dure, comme nous l'avons vu après chaque guerre, plus les personnes qui souffrent sont les civils : les enfants, les femmes, les handicapés, les personnes âgées. Ce sont eux qu'il est si facile de tuer. Vous pouvez lancer un missile, un obus, et vous toucherez probablement quelque chose. C'est ce que montre cette terrible guerre : ce sont les innocents qui sont touchés, les spectateurs d'une situation qu'ils ne peuvent pas contrôler. La plupart d'entre eux, je suppose, ne peuvent concevoir qu'au XXIe siècle, leur pays soit déchiré par un agresseur dont le seul objectif, pour autant que je sache, est de tuer autant de personnes que possible, de kidnapper des enfants et de retirer des gens de la ligne de front pour les emmener on ne sait où.

Nous voici, dans la patrie de la démocratie, en train de dire que nous sommes terriblement désolés. Je ne suis pas en désaccord avec ce qu'a dit M. Tiny KOX. Il est difficile de savoir ce que nous pouvons réellement faire. Je trouve ce que nous pouvons faire assez frustrant. Nous sommes tous liés, collectivement, à nos parlements, internationalement probablement à travers cette Organisation ou d'autres, mais collectivement, il est difficile de faire quelque chose.

J'écoute mes collègues ukrainiens qui non seulement sont incroyablement courageux, mais qui nous montrent aussi que la démocratie vaut la peine qu'on se batte pour elle et, je le crains, qu'on meure pour elle dans certains cas.

Cela m'amène au débat « #EnRoutePourReykjavik », un débat que nous allons avoir. J'en ai discuté avec le Président. Je n'ai pas été tout à fait satisfait, comme le sait M. Tiny KOX. J'ai le sentiment que nous sommes le « chien » et que le Comité des Ministres devrait être la « queue ». Nous sommes les parlementaires élus. Nous sommes les personnes envoyées par nos parlements respectifs ici, pour représenter nos pays et ce en quoi nous croyons. Pourtant, lorsque nous nous rendons à Reykjavik, c'est le Comité des Ministres qui dirige tout : c'est lui qui fixe l'ordre du jour, c'est lui qui permet à chacun de faire ce qu'il a le droit de faire. Nous sommes un peu comme, en anglais, nous dirions, un petit garçon qui observe derrière les rideaux. Nous n'en faisons pas partie, ce que je trouve presque offensant, parce que nous sommes les organes élus. Oui, nous aurons des présidents, des premiers ministres, des ministres des affaires étrangères, des vice-premiers ministres et d'autres organes. Si nous voulons influencer l'avenir du Conseil de l'Europe, l'avenir de ce en quoi nous croyons, nous devrions certainement être ceux qui ont leur mot à dire par l'intermédiaire de notre Président et du Comité présidentiel, etc.

Je pense que nous avons raté une belle occasion, en nous rendant à Reykjavik, de nous asseoir et écouter ce que les grands de ce monde souhaitent nous dire. Bienvenue au Valhalla ! C'est précisément là que nous allons nous trouver. Cela me préoccupe.

Je voudrais, si vous le permettez, passer à ce que nous défendons. Il est ironique d'une certaine manière, et j'ai commencé par le dire d'une manière légère, que mon collègue entre dans l'Union européenne. Comme je l'ai déjà dit, nous sommes la patrie de la démocratie. Nous avons été créés en 1948, après une période terrible, dont Varsovie n'était qu'un élément. Nous voici au XXIe siècle, en l'an 2023, et nous nous demandons où nous en sommes arrivés : nous sommes au milieu d'une nouvelle guerre, d'un génocide, de la famine. Nous sommes au milieu du Soudan, où nous devons envoyer des troupes d'autres pays pour faire sortir nos propres troupes.

Avons-nous progressé par rapport à 1948, lorsque Sir Winston Churchill et de nombreux autres grands hommes et femmes ont créé ici cette Organisation ? Je dirais que oui, à certains égards. Bien sûr que oui. Nous avons des pays, 47 ou 46 d'entre nous, peu importe le nombre actuel, qui siégeons ensemble. En fait, si vous regardez la situation dans son ensemble, je me demande où nous en sommes arrivés. Nous sommes restés ensemble en silence pour une situation en Arménie datant de 1915, mais nous pouvons remonter jusqu'à l'époque où cette question a été soulevée. Nous devons tirer les leçons de l'Histoire.

Mais ici, nous devons décider ce que nous défendons. Je reviendrai sur ce point. Je l'ai dit à M. Tiny KOX et à mes amis du Comité des Ministres. Nous faisons trop de rapports. Nous nous trompons parfois sur notre pertinence. Il est très noble de faire certains rapports et certaines choses, mais qu'est-ce que cela change ? Pourquoi un citoyen de la Lettonie, de la Grande-Bretagne, de l'Irlande, de l'Espagne, du Portugal, de Malte ou de la Grèce s'en soucierait-il ? La réponse est qu'ils ne s'en soucient probablement pas. Notre légitimité réside dans notre capacité à inspirer les citoyens de nos nations, les citoyens du Conseil de l'Europe, et, si j'ose dire, le monde entier – il suffit de regarder l'Amérique pour voir l'effondrement politique – sur la raison pour laquelle nous devrions pousser la démocratie, la chose même pour laquelle nous avons été créés.

Monsieur le Président, avec votre permission, c'est ce que nous devrions faire : vivre, regarder vers l'avenir. Et nous devons le faire ensemble.

(Applaudissements)

Thank you Mr Ian LIDDELL-GRAINGER.

I said you have 3 minutes at the end of the debate to reply. I can take care that you sleep well, Mr Ian LIDDELL-GRAINGER, we are in the building of the European Parliament but this is now the hemicycle of the Parliamentary Assembly of the Council of Europe. So you did not make it to the European Parliament, you are still in the Council of Europe Parliamentary Assembly, if that is helping you to sleep well, then I am happy to tell you that.

Before giving the floor to Mr Domagoj HAJDUKOVIĆ to present the report on the ad hoc committee, on the election observation of the presidential election in Montenegro, I want to share one interesting, peculiar event which one of the members of our election observation mission is now here with us. He did not only observe the elections, and we will hear the results of that observation from Mr Domagoj HAJDUKOVIĆ, but he was also brave enough, when he saw a baby falling into the water, he was brave enough to come to the baby's assistance and save its life.

[Applause]

Mr Adnan DIBRANI form the Swedish delegation is here with us. You did sign a declaration on how you should behave during the election observation – this was not included, but thank you very much on behalf of the relatives of this baby who is now looking quite well. Thank you very much for doing so.

Now I give the floor to Mr Domagoj HAJDUKOVIĆ to present the report of the ad hoc committee, on the presidential elections in Montenegro.

Merci, Monsieur LIDDELL-GRAINGER. 

Comme je l'ai dit, vous aurez 3 minutes à la fin du débat pour votre réponse. Je souhaite que vous dormiez bien, Monsieur LIDDELL-GRAINGER, donc je vous confirme que, bien que nous soyons dans le bâtiment du Parlement européen, il s'agit maintenant de l'hémicycle de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe. Vous n'êtes donc pas au Parlement européen, vous êtes toujours à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe ; si cela vous aide à bien dormir, j'en suis heureux.

Avant de donner la parole à M. Domagoj HAJDUKOVIĆ pour qu'il présente le rapport de la commission ad hoc sur l'observation de l'élection présidentielle au Monténégro, je voudrais vous faire part d'un événement intéressant et particulier que l'un des membres de notre mission d'observation des élections a vécu ici avec nous. Il n'a pas seulement observé les élections, dont les résultats seront exposés par M. Domagoj HAJDUKOVIĆ, mais il a également été assez courageux, lorsqu'il a vu un bébé tomber dans l'eau, pour venir en aide au bébé et lui sauver la vie.

(Applaudissements)

M. Adnan DIBRANI de la délégation suédoise est ici avec nous. Vous avez signé une déclaration sur le comportement à adopter lors de l'observation des élections. Une situation comme celle-ci n'était pas incluse, mais je vous en remercie au nom des parents de ce bébé qui a maintenant l'air d'aller bien. Merci beaucoup de l'avoir fait.

La parole est à M. Domagoj HAJDUKOVIĆ pour présenter le rapport de la commission ad hoc sur l'élection présidentielle au Monténégro.

Thank you Mister Chair, you already mentioned the highlight of the mission, I am sure.

My dear colleagues,

I am presenting this report, as mentioned before, on behalf of Mr Joseph O'REILLY of Ireland who, unfortunately, is not present in Strasbourg this week.

Our Parliamentary Assembly has been observing presidential and parliamentary elections, as well as referenda in Montenegro, since 2001, because Montenegro is under the post-monitoring dialogue procedure with the Parliamentary Assembly of the Council of Europe. 

First we were in Podgorica, with the pre-electoral delegation in February. Our attention was brought to a number of issues of concern about the election as a process. Our pre-electoral statement underlines a series of shortcomings, particularly: the crucial need to ensure the composition of the Constitutional Court is completed, or at least that it has a quorum in order to be able to validate the election results; the stagnation of the reform of the electoral legislative framework; the high level of corruption in the country; a highly politicised media environment; persistent doubts about the independence of the judiciary; a continued culture of procrastination and a lack of political will to take important decisions. 

We were happy to see that soon after our departure the first issue I mentioned has been finally dealt with: the Constitutional Court. 

The full PACE ad hoc committee, which observed the first round of the presidential election on 9 March, operated as part of the international election observation mission.

Mr Joseph O'REILLY returned to Montenegro to also observe the second round of the presidential elections, on 2 April, again in the framework of the IAOM. He concluded that the second round, as the first round, was competitive and free, but the tone in the second round was increasingly negative, and the gaps in the legal framework became even more apparent. 

It is important to stress that, already on election night, the incumbent gave a concession speech acknowledging the results and congratulating his opponent. 

The general conclusion is that the presidential elections in Montenegro were competitive and adequately managed. Fundamental freedoms were respected in the campaign. However, the legal framework has numerous gaps and ambiguities that undermine its effectiveness. The election administration worked transparently; nevertheless, politicisation and a lack of inclusiveness in the candidates registration process reduced public trust. 

The delegation feels that concrete measures should be taken by Montenegro in order to improve its electoral legal framework, starting with the electoral code, as well as certain electoral practices. 

Therefore, the delegation encourages the authorities in Montenegro to address all previous Venice Commission and ODIHR recommendations, and to make reforms in the legal framework regulating elections, starting with an electoral code; to review the permanent residence requirement of voters and candidates, and ensure its compatibility with international standards; to ensure the permanent functionality of the Constitutional Court; to improve the protection of journalists and to ensure the independence of the media as a crucial element for a balanced coverage of electoral campaigns; to ensure that all shortcomings observed on election day and mentioned in the report should be dealt with in an appropriate way. 

The work should be accomplished within the framework of the Assembly's post-monitoring dialogue, and in close cooperation with the Venice Commission.

Thank you very much.

Merci Monsieur le Président, vous avez déjà mentionné le point fort de la mission, j'en suis sûr.

Mes chers collègues,

Je présente ce rapport, comme je l'ai déjà dit, au nom de M. Joseph O'REILLY d'Irlande qui, malheureusement, n'est pas présent à Strasbourg cette semaine.

Notre Assemblée parlementaire observe les élections présidentielles et parlementaires, ainsi que les référendums au Monténégro, depuis 2001, car le Monténégro est soumis à la procédure de dialogue post-suivi avec l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe.

Nous nous sommes d'abord rendus à Podgorica, avec la délégation préélectorale, en février. Notre attention a été attirée sur un certain nombre de sujets de préoccupation concernant l'élection en tant que processus. Notre déclaration préélectorale souligne une série de lacunes, en particulier : la nécessité cruciale de veiller à ce que la composition de la Cour constitutionnelle soit achevée, ou du moins qu'elle dispose d'un quorum afin de pouvoir valider les résultats des élections ; la stagnation de la réforme du cadre législatif électoral ; le niveau élevé de corruption dans le pays ; un environnement médiatique hautement politisé ; des doutes persistants quant à l'indépendance du pouvoir judiciaire ; une culture continue de procrastination et un manque de volonté politique pour prendre des décisions importantes.

Nous avons été heureux de constater que, peu après notre départ, la première question que j'ai mentionnée a finalement été traitée : la Cour constitutionnelle.

La commission ad hoc de l'APCE au complet, qui a observé le premier tour de l'élection présidentielle le 9 mars, a travaillé dans le cadre de la mission internationale d'observation des élections.

M. Joseph O'REILLY est retourné au Monténégro pour observer le second tour des élections présidentielles, le 2 avril, toujours dans le cadre de la MIOE. Il a conclu que le second tour, comme le premier, a été compétitif et libre, mais que le ton du second tour a été de plus en plus négatif et que les lacunes du cadre juridique sont devenues encore plus apparentes.

Il est important de souligner que, dès le soir de l'élection, le président sortant a prononcé un discours de concession reconnaissant les résultats et félicitant son adversaire.

La conclusion générale est que les élections présidentielles au Monténégro ont été compétitives et gérées de manière adéquate. Les libertés fondamentales ont été respectées pendant la campagne. Toutefois, le cadre juridique présente de nombreuses lacunes et ambiguïtés qui nuisent à son efficacité. L'administration électorale a travaillé de manière transparente ; néanmoins, la politisation et le manque d'inclusivité dans le processus d'enregistrement des candidats ont réduit la confiance du public.

La délégation estime que le Monténégro devrait prendre des mesures concrètes pour améliorer son cadre juridique électoral, à commencer par le code électoral, ainsi que certaines pratiques électorales.

Par conséquent, la délégation encourage les autorités du Monténégro à tenir compte de toutes les recommandations antérieures de la Commission de Venise et du BIDDH et à réformer le cadre juridique régissant les élections, en commençant par un code électoral ; à revoir la condition de résidence permanente des électeurs et des candidats et à veiller à sa compatibilité avec les normes internationales ; à assurer le fonctionnement permanent de la Cour constitutionnelle ; à améliorer la protection des journalistes et à garantir l'indépendance des médias en tant qu'élément essentiel d'une couverture équilibrée des campagnes électorales ; à veiller à ce que tous les manquements observés le jour des élections et mentionnés dans le rapport soient traités de manière appropriée.

Ce travail devrait être accompli dans le cadre du dialogue post-suivi de l'Assemblée et en étroite coopération avec la Commission de Venise.

Je vous remercie de votre attention.

Thank you Mr President,

First of all, I would like to thank you on behalf of my group for several things that you did today.

Your clear compassionate words on the earthquake victims, your words on Karamusa, and together with Mr Aleksander POCIEJ on the Warsaw Ghetto uprising. Thank you very much for that.

If we read the report, there is also in the progress report the reference to our discussion on the Lachin Corridor. In the last few hours, this has become even more dramatic. The humanitarian and human disaster here has become greater, and I think we should definitely let June 2023 begin with a new debate on this.

But overall, I would strongly urge the rapporteur not to devalue the reports that we write here, that we prepare here. I believe that for many in civil society, in politics, in certain professional groups, the reports that are prepared here in the Council of Europe are extremely helpful and necessary and also give you a new identity and strengthening in your work.

I would also like to remind you today that exactly ten years ago, one of the biggest disasters happened - namely the collapse of the Rana Plaza in Bangladesh with 1 300 workers killed. I can only appeal to all Member States in this sense - let the supply chain law finally become reality. It is not acceptable that people who sew clothes for us work under these circumstances for a maximum of 70 euros a month. That is not acceptable.

The road to Reykjavík was also mentioned several times in this discussion - I think this is something very important, and I would like to make a request to the Secretary General: something very concrete must indeed come out of this and perhaps even a new member of this community called Kosovo.

Let me say two or three sentences on the report of my friend, Mr Domagoj HAJDUKOVIĆ, on Montenegro; I think this election has shown - and Mr Joseph O'REILLY, who chaired the ad hoc commission, also wrote it in his statement - that this election took place in an incredibly relaxed atmosphere and that this has reached a high level of democratic culture and he sincerely congratulated.

Especially when we think about the ups and downs that we heard again and again in Montenegro, we can say here from the bottom of our hearts - we congratulate the citizens of Montenegro.

In this sense, however, I also appeal to the rapporteurs who have taken on a reporting; not to prevent the missions - but also to make them a reality.

Thank you.

Merci, Monsieur le Président.

Je voudrais tout d'abord vous remercier au nom de mon groupe pour les différentes choses que vous avez faites aujourd'hui : vos paroles claires et pleines de compassion pour les victimes du tremblement de terre, vos paroles à propos de M. Kara-Murza et, avec M. POCIEJ, ce que vous avez dit en mémoire du soulèvement du ghetto de Varsovie. Nous vous en remercions vivement.

Lorsque nous lisons le rapport, ce rapport d'avancement, nous trouvons une référence à notre discussion sur le corridor de Latchine. Ces dernières heures, la situation s'est encore aggravée, la catastrophe humanitaire s'est amplifiée et je pense que le mois de juin devrait commencer par un nouveau débat à ce sujet.

Dans l'ensemble, je recommanderais toutefois vivement au rapporteur de ne pas dévaloriser les rapports que nous rédigeons – élaborons – ici. Je pense que pour beaucoup, dans la société civile, dans le monde de la politique, dans certains groupes professionnels, les rapports élaborés ici au Conseil de l'Europe sont extrêmement utiles et nécessaires. Ils contribuent à leur donner une nouvelle identité et un renforcement dans leur travail.

Je voudrais également rappeler aujourd'hui qu'il y a exactement dix ans, se produisait l'un des plus grands désastres, à savoir l'effondrement du Rana Plaza au Bangladesh, qui a coûté la vie à 1 300 ouvrières et ouvriers. Je ne peux que lancer un appel en ce sens à tous les États membres : faites enfin de la loi sur les chaînes d'approvisionnement une réalité. Il est inadmissible que des personnes qui cousent des vêtements pour nous travaillent dans ces conditions pour 70 euros maximum par mois. Ce n'est pas possible.

Au cours de cette discussion, il a également été question à plusieurs reprises de la route vers Reykjavik, vers le sommet. Je pense que c'est un point très important, et je demande à la Secrétaire Générale de faire en sorte qu'il en résulte quelque chose de très concret, et peut-être même un nouveau membre de cette communauté, à savoir le Kosovo.

Permettez-moi de dire encore deux ou trois phrases sur le rapport de mon ami Domagoj HAJDUKOVIĆ concernant le Monténégro ; je pense que cette élection a montré – et M. Joseph O'REILLY, qui a présidé la commission ad hoc, l'a d'ailleurs écrit dans sa déclaration – que cette élection s'est déroulée dans une atmosphère incroyablement détendue et qu'elle a atteint un niveau élevé de culture démocratique, qu'il a sincèrement félicité.

Si nous pensons aux hauts et aux bas que nous avons entendus à maintes reprises au Monténégro, nous pouvons dire du fond du cœur que nous félicitons les citoyens et les citoyennes du Monténégro.

En ce sens, j'en appelle également aux rapporteurs qui ont accepté de faire un rapport, non pas pour empêcher les missions mais pour qu'elles deviennent réalité.

Je vous remercie.

Dankeschön Herr Präsident,

zuerst möchte Ihnen ich im Namen meiner Gruppe danken für verschiedene Dinge, die sie heute gemacht haben.

Ihre klaren mitfühlenden Worte zu den Erdbebenopfern, Ihre Worte zu Karamusa und gemeinsam mit Mr POCIEJ zu dem Aufstand im Warschauer Ghetto. Herzlichen Dank dafür.

Wenn wir den Bericht lesen, da finden wir auch im Fortschrittsbericht den Hinweis auf unsere Diskussion über den Latschin-Korridor. In den letzten Stunden hat sich das weiter dramatisiert, das humanitäre und menschliche Desaster hier ist größer geworden und ich denke, wir sollten den Juni auf jeden Fall mit einer neuerlichen Debatte dazu beginnen lassen.

Insgesamt würde ich aber dem Berichterstatter sehr ans Herz legen, nicht unsere Berichte die wir hier verfassen – die wir hier erarbeiten, abzuwerten. Ich glaube, dass für viele – in der Zivilgesellschaft, in der Politik, in bestimmten Berufsgruppen – die Berichte, die hier im Europarat erarbeitet werden, extrem hilfreich und notwendig sind und Ihnen auch eine neue Identität und Stärkung in ihrer Arbeit geben.

Ich möchte auch heute an diesem Tag erinnern, das genau vor zehn Jahren eines der größten Desaster passiert ist – nämlich der Einsturz des Rana Plaza in Bangladesch mit 1300 getöteten ArbeiterInnen. Ich kann nur in diesem Sinne an alle Mitgliedstaaten appellieren – lassen sie endlich das Lieferkettengesetz Wirklichkeit werden. Es darf nicht sein, dass Menschen, die für uns Kleider nähen, unter diesen Umständen arbeiten für 70 Euro Maximum im Monat; das geht so nicht.

Mehrfach wurde in dieser Diskussion auch der Weg nach Reykjavík angesprochen – ich denke, das ist etwas ganz Wichtiges, und ich gebe der Generalsekretärin meine Bitte mit auf dem Weg: Es muss hier tatsächlich auch sehr Konkretes herauskommen und möglicherweise vielleicht sogar ein neues Mitglied dieser Gemeinschaft namens Kosovo.

Lassen sie mich noch zwei, drei Sätze zum Bericht meines Freundes, Herrn Domagoj HAJDUKOVIĆ zu Montenegro sagen; ich denke, diese Wahl hat gezeigt – und Herr Joseph O'REILLY, der die Ad-hoc-Kommission geleitet hat, hat es ja auch in seinem Statement geschrieben – dass diese Wahl in einer unglaublich relaxten Atmosphäre stattgefunden hat und dass das ein hohes Level an demokratischer Kultur erreicht hat und er aufrichtig gratuliert hat.

Gerade, wenn wir an das Auf und Ab denken, das wir immer wieder in Montenegro hörten, so können wir hier von vollem Herzen sagen – wir gratulieren den Bürgern und Bürgerinnen in Montenegro.

In diesem Sinne appelliere ich aber auch an die Berichterstatter, die eine Berichterstattung übernommen haben; nicht die Missionen zu verhindern – sondern sie auch Wirklichkeit werden zu lassen.

Dankeschön.

Danke schön [Thank you], Mister Stefan SCHENNACH.

As you see, colleagues, we do not have a bell that indicates that your speaking time has come to an end. If you look at the screens, they will indicate exactly when your time starts and when it is over.

Now I call Mr Davor Ivo STIER to the debate, from Croatia. He speaks on behalf of the Group of the European People's Party.

Mister Davor Ivo STIER, you have the floor.

Danke schön [Merci], Monsieur SCHENNACH.

Comme vous le voyez, chères et chers collègues, nous n'avons pas de cloche qui indique que votre temps de parole est terminé. Si vous regardez les écrans, ils vous indiqueront exactement quand votre temps de parole commence et quand il se termine.

La parole est à M. Davor Ivo STIER, de Croatie. Il s'exprime au nom du Groupe du Parti populaire européen.

Monsieur STIER, vous avez la parole.

Thank you, President.

Let me start also by thanking Mr Aleksander POCIEJ for his speech on the Warsaw Uprising.

Moving to this item of the agenda, let me also thank our two rapporteurs as well as our Group of the European People's Party colleague Mr Joseph O'REILLY, who led the observation mission in Montenegro.

Those were really elections that signalled a turning point. Of course I agree with our colleague Mr Stefan SCHENNACH that we need to commend Montenegro for organising elections and a change and a peaceful transition, which is, of course, very important for democracy.

Now, it is also important for democracy to live up to expectations, to honour promises and commitments. I say this because the winner of the election Mr Jakov Milatović won on a pro-European agenda.

It is true that these elections were unfortunately carried out, as our rapporteur Mr Ian LIDDELL-GRAINGER rightly said, in a context of Russian aggression toward Ukraine. There were, of course, geopolitical considerations and repercussions in these elections in Montenegro as well.

We noted that the pro-European agenda was supported. We also noticed that some forces that were anti-West and pro-Putin supported the winner also. However, I think that the clear expectations for president-elect Mr Jakov Milatović is to really walk the talk and not just to talk the talk. On that I think that a clear alignment with Western values and the geopolitical interests of the West is expected, as well as the respect of national minorities, good neighbourly relations, respecting the independence of all the countries in the western Balkans.

On that, I do believe that the president-elect and the authorities in Montenegro can really count and rely on the Council of Europe to support it with expertise in fostering a pro-European agenda.

It is a time where, of course, we are preparing for the Summit in Reykjavik. It's a time where this Council of Europe and the Parliamentary Assembly need to strengthen their ambition to support democracy, working together with the European Union, monitoring elections, and, of course, fostering democratic values.

I do believe that the example of our observer Mr Adnan DIBRANI in Montenegro could serve certainly as an example of how we are committed to all the citizens of the Council of Europe. I said this also having in mind that we have elections again in Montenegro in July. We do hope, of course, that this pro-European agenda and these democratic values will be strengthened also in that democratic process.

Thank you.

Je vous remercie, Monsieur le Président.

Permettez-moi de commencer par remercier M. Aleksander POCIEJ pour son discours sur le soulèvement de Varsovie.

En ce qui concerne ce point de l'ordre du jour, permettez-moi également de remercier nos deux rapporteurs ainsi que notre collègue du Groupe du Parti populaire européen, M. Joseph O'REILLY, qui a dirigé la mission d'observation au Monténégro.

Ce sont vraiment des élections qui ont marqué un tournant. Bien sûr, je suis d'accord avec notre collègue M. Stefan SCHENNACH pour dire que nous devons féliciter le Monténégro d'avoir organisé des élections et une transition pacifique, ce qui est, bien sûr, très important pour la démocratie.

Maintenant, il est également important pour la démocratie de répondre aux attentes, d'honorer les promesses et les engagements. Je dis cela parce que le vainqueur des élections, M. Jakov Milatović, a gagné avec un programme pro-européen.

Il est vrai que ces élections se sont déroulées dans un contexte que notre rapporteur, M. Ian LIDDELL-GRAINGER, a qualifié à juste titre de contexte d'agression russe à l'égard de l'Ukraine. Il y a également eu, bien sûr, des considérations et des répercussions géopolitiques dans ces élections au Monténégro.

Nous avons constaté que l'agenda pro-européen a été soutenu. Nous avons également remarqué que certaines forces hostiles à l'Occident et favorables à Poutine ont également soutenu le vainqueur. Cependant, je pense que ce que l'on attend clairement du Président élu, M. Jakov Milatović, c'est qu'il joigne le geste à la parole. À cet égard, je pense qu'un alignement clair sur les valeurs occidentales et les intérêts géopolitiques de l'Occident est attendu, ainsi que le respect des minorités nationales, les relations de bon voisinage, le respect de l'indépendance de tous les pays des Balkans occidentaux.

À cet égard, je pense que le Président élu et les autorités du Monténégro peuvent vraiment compter sur le Conseil de l'Europe pour les aider à promouvoir un programme pro-européen.

C'est un moment où, bien sûr, nous préparons le Sommet de Reykjavik. C'est un moment où le Conseil de l'Europe et l'Assemblée parlementaire doivent renforcer leur ambition de soutenir la démocratie, en collaborant avec l'Union européenne, en surveillant les élections et, bien sûr, en encourageant les valeurs démocratiques.

Je pense que l'exemple de notre observateur au Monténégro, M. Adnan DIBRANI, pourrait servir d'exemple de notre engagement envers tous les citoyens du Conseil de l'Europe. J'ai dit cela en gardant à l'esprit que des élections se tiendront à nouveau au Monténégro en juillet. Nous espérons, bien sûr, que ce programme pro-européen et ces valeurs démocratiques seront renforcés dans ce processus démocratique.

Je vous remercie de votre attention.

Thank you very much, Mister Davor Ivo STIER.

Now we go to your neighbour, Ms Petra STIENEN from the Netherlands. She is speaking on behalf of the Alliance of Liberals and Democrats for Europe.

You have 3 minutes, Ms Petra STEINEN.

Merci beaucoup, Monsieur STIER. Nous passons maintenant à notre voisine, Mme Petra STIENEN, des Pays-Bas. Elle s'exprime au nom de l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe.

Vous disposez de 3 minutes, Madame STIENEN.

Thank you, Mister President.

On behalf of the Alliance of Liberals and Democrats for Europe (ALDE) group, I would also like to commend both rapporteurs and the speakers who have commemorated the atrocities taking place on this continent, a hundred years ago, 75 years ago and [which] are still ongoing, because the past two years have seen a horrendous time for Europe, for peace, for democracy and for human rights.

Of course, Russia's war against Ukraine has revived the worst nightmares of all Europeans that war can come back to our continent. On behalf of the Alliance of Liberals and Democrats for Europe, I say we should not waiver in the support for Ukraine and the Ukrainian people, even if this is going to take longer than we would want it to take.

The war has also provoked a terrible human rights and democracy backlash in Russia itself. It has already been mentioned, that the sentence of 25 years of prison against our friend and our long-standing partner, Mister Vladimir Kara-Murza, is unacceptable. He spoke up for the truth and he is being imprisoned? We cannot let this happen. And we see this in other parts of the member States of the Council of Europe.

Now we, as the Alliance of Liberals and Democrats for Europe, have a side event on Wednesday 26th, where we will look into what this backlash against human rights defenders means for their family members. Women, children, and husbands; they are all fighting for the human rights of their loved ones. So I would like to invite you to come to our side event.

Now, as the the Alliance of Liberals and Democrats for Europe group, we are very pleased to learn that the European Union will ratify the Istanbul Convention in the coming months because for ALDE, gender equality, gender justice and LGBT rights are like canary-in-the-coal mine issues. When the atmosphere becomes toxic for minority groups, for human rights defenders, it will not take long before we will all be in danger.

So, yes, then the next one, Reykjavik, the Summit in Reykjavik. This is a unique opportunity for all of us to put the Council of Europe, the Parliamentary Assembly of the Council of Europe, on the agenda of all of our citizens. How can we show new generations that we can protect their rights? It is not only human rights, it is social rights, it is social justice and I would call this a better climate for everybody.

We would like to see a real push for the ad hoc international tribunal because we really have to fight for justice against those responsible for the crime of aggression.

Let me conclude, Mister President, this is the last time I will speak on behalf of the Alliance of Liberals and Democrats for Europe group because I will be leaving the Parliamentary Assembly of the Council of Europe. I have learned so much from all of you here in this room, especially from the ones who are sometimes critical of where we stand, because I think we are proving to each other that we can show the new generations in Europe that we can discuss our disagreements, but in the end, we can be good ancestors for those future generations who want to live in peace and prosperity on our continent.

Thank you, Mister President. 

Merci, Monsieur le Président.

Au nom de l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe, je voudrais également féliciter ces deux rapports et les orateurs qui ont commémoré les atrocités commises sur ce continent, il y a cent ans, il y a 75 ans, et qui se poursuivent encore aujourd'hui, puisque ces deux dernières années ont été une période horrible pour l'Europe, pour la paix, pour la démocratie et pour les droits de l'homme.

Bien sûr, la guerre de la Russie contre l'Ukraine a ravivé les pires cauchemars des Européens, à savoir que la guerre peut revenir sur notre continent et, au nom de l'ADLE, je dis que nous ne devons pas renoncer à soutenir l'Ukraine et le peuple ukrainien, même si cela va prendre plus de temps que nous ne le voudrions.

La guerre a également provoqué un recul en matière de droits de l'homme et de démocratie en Russie. Comme cela a déjà été mentionné, la condamnation à 25 ans de prison de notre ami et partenaire de longue date, Vladimir Kara-Murza, est inacceptable. Etre emprisonné pour avoir dit la vérité? Nous ne pouvons pas laisser faire cela. Et nous voyons cela dans d'autres États membres du Conseil de l'Europe.

En tant qu'ADLE, nous organisons un événement parallèle le mercredi 26, au cours duquel nous examinerons ce que cette réaction brutale contre les défenseurs des droits de l'homme signifie pour les membres de leur famille. Les femmes, les enfants et les maris se battent tous pour les droits de l'homme de leurs proches. J'aimerais donc vous inviter à participer à notre événement parallèle.

En tant que Groupe, nous sommes très heureux d'apprendre que l'Union européenne ratifiera la Convention d'Istanbul dans les mois à venir, car pour l'ADLE, l'égalité des sexes, la justice entre les sexes et les droits des LGBT sont des indicateurs : lorsque l'atmosphère devient toxique pour les groupes minoritaires, pour les défenseurs des droits de l'homme, il ne faudra pas longtemps avant que nous soyons tous en danger.

Alors, oui, le Sommet de Reykjavik est une occasion unique pour nous tous de mettre le Conseil de l'Europe, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, à l'ordre du jour de tous nos citoyens. Comment pouvons-nous montrer aux nouvelles générations que nous pouvons protéger leurs droits ? Il ne s'agit pas seulement des droits de l'homme, mais aussi des droits sociaux, de la justice sociale, d'un meilleur climat pour tous.

Nous aimerions que le tribunal international ad hoc soit réellement encouragé, car nous devons vraiment lutter pour que justice soit rendue aux responsables de crime d'agression.

Permettez-moi de conclure, Monsieur le Président – puisque c'est la dernière fois que je m'exprime au nom de l'ADLE, car je vais quitter l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe –  que j'ai beaucoup appris de vous tous ici dans cette salle, en particulier de ceux qui critiquent parfois notre position, car je pense que nous nous prouvons mutuellement que nous pouvons montrer aux nouvelles générations en Europe que nous pouvons discuter de nos désaccords mais qu'en fin de compte, nous pouvons être de bons ancêtres pour les générations futures qui veulent vivre dans la paix et la prospérité sur notre continent.

Merci, Monsieur le Président.

Merci à vous [Thank you in French], Madam Petra STIENEN, for your contribution to this Parliamentary Assembly and the work of this Assembly.

People come and go. It's the decision sometimes of the voters, sometimes of those who have been elected, and sometimes of those who have said that they would not want to be reelected this time.

Thank you very much for all of your great contributions, Madam Petra STIENEN. 

You have, indeed, got a lot of friends here in all political groups.

The next speaker in the debate will be Mr Zsolt NÉMETH from Hungary. He speaks on behalf of the European Conservatives Group.

Mister Zsolt NÉMETH, you have the floor.

Merci à vous, Madame STIENEN, pour votre contribution à cette Assemblée parlementaire et à ses travaux.

Les gens vont et viennent. C'est parfois la décision des électeurs, parfois de ceux qui ont été élus, et parfois de ceux qui ont dit qu'ils ne voulaient pas être réélus cette fois-ci.

Merci beaucoup pour toutes vos contributions, Madame STIENEN.

Vous avez, en effet, beaucoup d'amis ici dans tous les groupes politiques.

L'orateur suivant dans le débat sera M. Zsolt NÉMETH, de Hongrie. Il s'exprime au nom du Groupe des conservateurs européens.

Monsieur NÉMETH, vous avez la parole.

Mister President, our Secretary Generals,

Dear Mister Aleksander POCIEJ,

Today we are all Warschauwers/Varsovians.

I would like to mention three questions very briefly: the 4th Summit, the register, and Kosovo.

The 4th Summit is approaching in three weeks. Our main aim is the renewal of the Council of Europe.

The Parliamentary Assembly of the Council of Europe (PACE) has been the engine behind this process. Congratulations to everybody who played a role in that. We must remain the engine in the future as well.

We shouldn't forget that it took 18 years for us to organise this Summit.

There is an important task in front of us to make sure that it doesn't take another 18 years for there to be another Council of Europe summit; to make sure that between two to four years, these summits will happen.

They also have to clarify, obviously, some very important substantial political questions between different European organisations, like the division of labour between the Council of Europe and the European political community.

Concerning the register of the damage caused by the Russian aggression, I would like to underline that this is a key potential achievement in front of us relating to the war, and actually that of the whole of the 4th Summit.

No impunity can be allowed. This is the message of the register.

Accountability will be reflected, hopefully in a partial agreement which is a very important novelty.

In this way the Council of Europe can demonstrate that we are really the soul of Europe.

Finally, as far as Kosovo is concerned, it is a kind of a cloud approaching on the sky of the 4th Summit.

We are all aware of the instability in the western Balkans but, still today, an extraordinary Committee of Ministers meeting has been convened for some reason.

I will draw your attention to yesterday's development.

The Serbian minority elections happened with only a 3% turnout, which is an unbelievable sign of the existing instability.

I believe that the Belgrade–Pristina dialogue is a very important value. The Council of Europe is not at all interested in undermining the success of the Belgrade–Pristina dialogue.

Dear Colleagues,

Unity is a precondition of every action, but especially now, before the 4th Summit. We need to look at it and to keep it. It is the situation where we need to have utmost caution. It is required in tense regions like the western Balkans.

Thank you very much.

Monsieur le Président,

Cher Monsieur POCIEJ,

Aujourd'hui, nous sommes tous des Varsoviens.

Je voudrais évoquer très brièvement trois questions : le 4e Sommet, le registre et le Kosovo.

Le 4e Sommet aura lieu dans trois semaines. Notre objectif principal est le renouvellement du Conseil de l'Europe.

L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe a été le moteur de ce processus. Félicitations à tous ceux qui ont joué un rôle dans ce processus. Nous devons rester un moteur à l'avenir également.

Nous ne devons pas oublier qu'il nous a fallu 18 ans pour organiser ce sommet.

Nous avons une tâche importante à accomplir pour faire en sorte qu'il ne faille pas attendre encore 18 ans pour qu'il y ait un autre sommet du Conseil de l'Europe ; pour faire en sorte que ces sommets aient lieu tous les deux à quatre ans.

Ils doivent également clarifier, évidemment, certaines questions politiques substantielles très importantes entre les différentes organisations européennes, comme la division du travail entre le Conseil de l'Europe et la communauté politique européenne.

En ce qui concerne l'enregistrement des dommages causés par l'agression russe, je voudrais souligner qu'il s'agit là d'une réalisation potentielle essentielle à laquelle nous sommes confrontés en ce qui concerne la guerre et, en fait, l'ensemble du 4e Sommet.

Aucune impunité ne peut être permise. Tel est le message du registre.

L'obligation de rendre compte se traduira, espérons-le, par un accord partiel, ce qui est une nouveauté très importante.

De cette manière, le Conseil de l'Europe peut démontrer que nous sommes vraiment l'âme de l'Europe.

Enfin, en ce qui concerne le Kosovo, c'est une sorte de nuage qui s'approche dans le ciel du 4e Sommet.

Nous sommes tous conscients de l'instabilité qui règne dans les Balkans occidentaux, mais aujourd'hui encore, une réunion extraordinaire du Comité des Ministres a été convoquée pour une raison ou une autre.

J'attire votre attention sur les événements d'hier.

Les élections de la minorité serbe se sont déroulées avec un taux de participation de 3 % seulement, ce qui est un signe incroyable de l'instabilité existante.

Je pense que le dialogue entre Belgrade et Pristina est une valeur très importante. Le Conseil de l'Europe ne veut pas saper le succès de ce dialogue.

Chers collègues,

L'unité est une condition préalable à toute action, mais surtout aujourd'hui, avant le 4e Sommet. Nous devons y veiller et la préserver. C'est dans cette situation que nous devons faire preuve de la plus grande prudence. Elle est nécessaire dans les régions tendues comme les Balkans occidentaux.

Je vous remercie de votre attention.

Thank you, Mr Zsolt NÉMETH.

The last speaker on behalf of political groups will be Mr Bjarni JÓNSSON from Iceland. He speaks on behalf of the Group of the Unified European Left.

Mr Bjarni JÓNSSON, you have the floor.

Merci, Monsieur NÉMETH.

Le dernier orateur au nom des groupes politiques sera M. Bjarni ASGEIRSSON, d'Islande, qui s'exprimera au nom de la Gauche unitaire européenne.

Monsieur ASGEIRSSON, vous avez la parole.

Mister President, our Parliamentary Assembly has been faced with extraordinary circumstances during the last 14 months.

We have responded strongly and in unity to the dark alleys that the illegal invasion of Ukraine has brought on Europe. Swift actions were taken towards expelling Russia from the Council of Europe on the initiative of our Parliamentary Assembly. The lead our Parliamentary Assembly has taken in its capacity to support Ukraine and the Ukrainian people has been crucial and of utmost importance to unite Europe and international institutions behind Ukraine. The Ukrainian delegation to the Parliamentary Assembly of the Council of Europe has been leading by example in this regard, while being under brutal attack.

The Fourth Summit would not be happening with the Parliamentary Assembly and its president would not have taken the lead in an impressive and unified manner.

The agenda of the upcoming Reykjavík Summit is based on the recommendations unanimously adopted by our Parliamentary Assembly from Ms Fiona O'LOUGHLIN's excellent report on the summit.

Civil society was given a chance for involvement and input. Following this open process our member States are now in the final steps in preparation for the Reykjavík Summit. There will be strong deliverables from the Reykjavík Summit. A set of principles for democracy is to be adopted along with a recommitment to our values. At the centre of the summit will be support for Ukraine, accountability of the aggressor, and the establishment of a Registry of Damages – the first legally binding act of this nature.

The establishment of the Registry is extraordinary and the main output of the conference. A first necessary step of a comprehensive mechanism for the victims of war of aggression, this will allow setting a legal state to act on crimes committed, in due time.

The situation of children affected by war will be discussed. Furthermore, it is important that the issue of a special tribunal be addressed at the meeting.

The member States are ready to play an important role in holding Russia accountable for its atrocities.

The Reykjavík Summit will deliver on artificial intelligence with regard to human rights.

The heads of state and governments of the Council of Europe further need to show the courage and wisdom to take the lead in establishing environmental protection rights, as well as taking further action against global warming.

A legally binding framework to guarantee the right to a clean, healthy, and sustainable environment is key.

The UN has already voted on this, including many of our members. Russia's invasion of Ukraine has brought Europe together more than ever before to take charge of its own future. We can do this through strong multilateralism, which is the weapon against brutal unilateralism.

This summit enables us to cement a first serious step toward uniting Europe.

Monsieur le Président,

Notre Assemblée parlementaire a été confrontée à des circonstances extraordinaires au cours des 14 derniers mois.

Nous avons réagi avec force et dans l'unité face aux ténèbres que l'invasion illégale de l'Ukraine a fait peser sur l'Europe. Des mesures rapides ont été prises pour expulser la Russie du Conseil de l'Europe à l'initiative de notre Assemblée. L'impulsion donnée par notre Assemblée pour soutenir l'Ukraine et le peuple ukrainien a été cruciale et de la plus haute importance pour unir l'Europe et les institutions internationales en soutien à l'Ukraine. La délégation ukrainienne à l'APCE a montré l'exemple à cet égard, alors qu'elle était la cible d'attaques brutales.

Le 4e Sommet n'aurait pas lieu si l'Assemblée parlementaire et son Président n'avaient pas pris l'initiative d'une manière impressionnante et unifiée.

L'ordre du jour du prochain Sommet de Reykjavik est basé sur les recommandations adoptées à l'unanimité par notre Assemblée à partir de l'excellent rapport de Mme Fiona O'LOUGHLIN sur le sommet.

La société civile a eu l'occasion de s'impliquer et d'apporter sa contribution. À la suite de ce processus ouvert, nos États membres en sont maintenant aux dernières étapes de la préparation du Sommet de Reykjavik. Le Sommet de Reykjavik produira des résultats importants. Un ensemble de principes pour la démocratie doit être adopté, ainsi qu'un réengagement à l'égard de nos valeurs. Le soutien à l'Ukraine, la responsabilisation de l'agresseur et la création d'un registre des dommages, le premier acte juridiquement contraignant de cette nature, seront au cœur du sommet.

La création de ce registre est extraordinaire et constitue le principal résultat de la conférence. Il s'agit d'une première étape nécessaire à la mise en place d'un mécanisme global pour les victimes de la guerre d'agression, qui permettra d'établir un état légal pour agir sur les crimes commis en temps voulu.

La situation des enfants touchés par la guerre sera discutée et il est important que la question d'un tribunal spécial soit abordée lors de la réunion.

Les États membres sont prêts à jouer un rôle important pour que la Russie réponde de ses atrocités.

Le Sommet de Reykjavik abordera la question de l'intelligence artificielle sous l'angle des droits de l'homme.

Les chefs d'État et de gouvernement du Conseil de l'Europe doivent en outre faire preuve de courage et de sagesse pour prendre l'initiative d'établir des droits en matière de protection de l'environnement et de prendre des mesures supplémentaires contre le réchauffement climatique.

Un cadre juridiquement contraignant pour garantir le droit à un environnement propre, sain et durable est essentiel.

Les Nations Unies ont déjà voté sur ce point, y compris un grand nombre de nos membres. L'invasion de l'Ukraine par la Russie a plus que jamais rassemblé l'Europe pour qu'elle prenne en main son propre avenir. Nous pouvons y parvenir grâce à un multilatéralisme robuste, qui est l'arme contre l'unilatéralisme brutal.

Ce sommet nous permet de faire un premier pas sérieux vers l'unification de l'Europe.

Thank you Mr Bjarni JÓNSSON.

Now I call in the debate Mr Ruben RUBINYAN from Armenia - you have the floor.

Merci Monsieur JÓNSSON.

La parole est à M. Ruben RUBINYAN, de l'Arménie.

Thank you Mr President, dear colleagues,

In her speech, Ms Petra STIENEN rightly noticed the symbolism in the fact that today we have commemorated horrendous atrocities from more than a hundred years ago, around 80 years ago, and the atrocities that are happening now.

It's an illustration of the fact that we have not managed to exterminate hate and war from our continent.

There's also another component in this symbolism - and that is the atrocities of the future. The atrocities that we can and should at least try to prevent, so that we don't have to commemorate future atrocities in future hemicycles and future sessions.

My friend Mr Aleksander POCIEJ made a moving speech about the Warsaw Uprising and this reminded me of the fact that there were actually two uprisings in Warsaw.

The first one was the Warsaw Ghetto Uprising; the uprising of the Jews and ethnic groups confined in a small territory by a force, by a state which hated them for what they are.

Unfortunately in 2023 Armenians in Nagorno-Karabakh - Armenians, representatives of another ethnic group who were killed for who they were a hundred years ago - are basically being forced to live in a ghetto, because yesterday Azerbaijan officially blocked Nagorno-Karabakh completely, by illegally installing a checkpoint at the beginning of the Lachin corridor, which was supposed to connect Armenia to Nagorno-Karabakh.

Now 120,000 people have been taken hostage by a country which hates them.

This comes only a week after the president of Azerbaijan publicly said that Armenian people in Nagorno-Karabakh either have to accept Azerbaijani citizenship or they have to find another place to live.

The fact that yesterday they now officially started blockading Karabakh is a manifestation of the genocidal intent in Azerbaijan.

Dear colleagues,

This is probably the fifth or sixth session [in which] I have been talking about the risk that the 120,000 Armenian people in Nagorno-Karabakh have been facing.

I'm not talking about some political risk, I'm not talking about risks to their rights, I'm not even talking about a risk of war.

I'm talking about a risk of a real genocide.

I hope we will be able to prevent this.

I hope all together we will be able to prevent us having to commemorate other atrocities in the future, in this or other hemicycles.

Thank you.

Merci Monsieur le Président.

Chers collègues,

Dans son discours, Mme Petra STIENEN a souligné à juste titre le symbolisme du fait que nous commémorons aujourd'hui des atrocités horribles commises il y a plus de cent ans ; il y a environ 80 ans, il y en a eu d'autres et, tout récemment, une nouvelle vague d'atrocités s'est abattue sur notre continent.

C'est une illustration du fait que nous n'avons pas réussi à exterminer la haine et la guerre de notre continent.

Ce symbolisme comporte également une autre composante, à savoir les atrocités de l'avenir. Les atrocités que nous pouvons et devons au moins essayer de prévenir, afin que nous n'ayons pas à commémorer de futures atrocités dans de futurs hémicycles et de futures sessions.

Mon ami M. Aleksander POCIEJ a prononcé un discours émouvant sur le soulèvement de Varsovie et cela m'a rappelé qu'il y a eu en fait deux soulèvements à Varsovie.

Le premier fut le soulèvement du ghetto de Varsovie, le soulèvement des Juifs et des groupes ethniques confinés sur un petit territoire par une force, par un État qui les haïssait pour ce qu'ils étaient.

Malheureusement, en 2023, les Arméniens du Haut-Karabakh – des Arméniens, représentants d'un autre groupe ethnique qui ont été tués pour ce qu'ils étaient il y a cent ans – sont essentiellement contraints de vivre dans un ghetto, parce qu'hier, l'Azerbaïdjan a officiellement bloqué complètement le Haut-Karabakh, en installant illégalement un point de contrôle au début du corridor de Latchine, qui était censé relier l'Arménie au Haut-Karabakh.

Aujourd'hui, 120 000 personnes ont été prises en otage par un pays qui les déteste.

Cela intervient une semaine seulement après que le Président de l'Azerbaïdjan a déclaré publiquement que les Arméniens du Haut-Karabakh devaient soit accepter la citoyenneté azerbaïdjanaise, soit trouver un autre endroit où vivre.

Le fait qu'ils aient officiellement commencé hier à bloquer le Karabakh est une manifestation de l'intention génocidaire de l'Azerbaïdjan.

Chers collègues,

C'est probablement la cinquième ou sixième session au cours de laquelle je parle du risque auquel les 120 000 Arméniens du Haut-Karabakh sont confrontés.

Je ne parle pas d'un risque politique, je ne parle pas de risques pour leurs droits, je ne parle même pas d'un risque de guerre. Je parle du risque d'un véritable génocide.

J'espère que nous pourrons l'empêcher. J'espère que tous ensemble nous pourrons éviter d'avoir à commémorer d'autres atrocités à l'avenir, dans cet hémicycle ou dans d'autres.

Je vous remercie de votre attention.

Thank you, Mr Ruben RUBINYAN.

Now I call in the debate Mr Rafael HUSEYNOV from Azerbaijan. You have the floor.

Merci, Monsieur RUBINYAN.

J'appelle maintenant au débat M. Rafael HUSEYNOV, de l'Azerbaïdjan.

Vous avez la parole.

Thank you, Mister President.

On 27 January, the last working day of the first part-session, we received terrible news while in Strasbourg. There was an armed attack on the Azerbaijani embassy in the Islamic Republic of Iran, there were [people] killed and wounded.

We immediately prepared a document, and a number of deputies who were still here signed this written declaration. However, after this text was posted on the Assembly's website, soon the signatures of the MPs from the member States under this document began to grow rapidly.

The Secretary General also immediately voiced sensitivity about this undesirable event. The first conclusion of such active solidarity was that it could unite and mobilise for the fight against evil.

Iran is not a European country. It is not directly related to the Council of Europe. Nevertheless, Iran is becoming more and more dangerous, and these threats are directed at a number of European countries in the world.

A few words about a very important issue of the last few days: over the past two and half years, since the signing of the trilateral statement by the leaders of Azerbaijan, the Russian Federation and Armenia, the Azerbaijani side has consistently drawn attention to the wide-range abuse of the Lachin corridor by the Armenian side, which includes the abuse of the road for illegal military purposes, including for the rotation of personnel of the armed forces that continue to be illegally deployed to the territory of Azerbaijan.

Since August 2022, more than 2,700 anti-personnel land mines produced in Armenia in 2021 have already been detected in parts of the Lachin and Kalbajar districts of Azerbaijan. Evidently, all those mines have been deployed to the territory of Azerbaijan through the Lachin road.

Taking into account the deteriorating security situation on the road due to the systematic and large-scale misuse of the road for illicit purposes, the government of Azerbaijan decided to establish border controls on the Lachin-Khankendi road at its starting point in the interstate border between Azerbaijan and Armenia. This is fully in line with the sovereign right of the Republic of Azerbaijan to control its borders while ensuring the use of the Lachin corridor exclusively for the purposes envisaged in the trilateral statement of 10 November 2020.

Therefore, we strongly reject the statement of the Minister of Foreign Affairs of Armenia dated 23 April on the measures taken by Azerbaijan to establish a border, a checkpoint as a starting point of the Lachin-Khankendi road on the Azerbaijani-Armenian border. The statement of the Minister of Foreign Affairs of Armenia and today's speech from our Armenian colleague is another attempt to interfere with the internal affairs of Azerbaijan - and it is unacceptable. 

The establishment of a border control mechanism at the starting point of the Lachin corridor will serve as transparency over the movement along the road, the rule of law, and thus, ensure the security and safety of the movement.

Thank you.

Merci, Monsieur le Président.

Le 27 janvier, dernier jour de travail de la première période de session, nous avons reçu de terribles nouvelles alors que nous étions à Strasbourg. L'ambassade d'Azerbaïdjan en République islamique d'Iran a fait l'objet d'une attaque armée qui a fait plusieurs morts et blessés.

Nous avons immédiatement préparé un document et un certain nombre de députés qui étaient encore présents ont signé cette déclaration écrite. Cependant, après la publication de ce texte sur le site web de l'Assemblée, les signatures des députés des États membres sous ce document ont commencé à augmenter rapidement. La Secrétaire Générale a également exprimé immédiatement sa sensibilité à cet événement indésirable. La première conclusion de cette solidarité active est qu'elle peut unir et mobiliser pour la lutte contre le mal.

L'Iran n'est pas un pays européen et n'est pas directement lié au Conseil de l'Europe. Néanmoins, l'Iran devient de plus en plus dangereux, et ces menaces sont directement dirigées vers un certain nombre de pays européens et le monde.

Et quelques mots sur une question très importante de ces derniers jours : au cours des deux ans et demi qui se sont écoulés depuis la signature de la Déclaration trilatérale par les dirigeants de l'Azerbaïdjan, de la Fédération de Russie et de l'Arménie, la partie azerbaïdjanaise n'a cessé d'attirer l'attention sur l'utilisation abusive de la route de Latchine par la partie arménienne, notamment à des fins militaires illégales, y compris pour la rotation du personnel des forces armées qui continuent d'être déployées illégalement sur le territoire de l'Azerbaïdjan.

Depuis août 2022, plus de 2 700 mines terrestres antipersonnel produites en Arménie en 2021 ont déjà été détectées dans certaines parties des districts de Latchine et de Kelbadjar en Azerbaïdjan. De toute évidence, toutes ces mines ont été déployées sur le territoire de l'Azerbaïdjan par la route de Latchine.

Compte tenu de la détérioration de la situation en matière de sécurité en raison de l'utilisation systématique et à grande échelle de la route à des fins illicites, le Gouvernement de l'Azerbaïdjan a décidé d'établir des contrôles frontaliers sur la route entre Latchine et Khankendi, à son point de départ, à la frontière interétatique entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie. Cette décision est pleinement conforme au droit souverain de la République d'Azerbaïdjan de contrôler ses frontières tout en garantissant l'utilisation de la route de Latchine exclusivement aux fins envisagées dans la Déclaration trilatérale du 10 novembre 2020.

Par conséquent, nous rejetons fermement la déclaration du ministre des Affaires étrangères de l'Arménie datée du 23 avril sur les mesures prises par l'Azerbaïdjan pour établir une frontière, un point de contrôle et un point de départ de la route entre Latchine et Khankendi, sur la frontière azerbaïdjano-arménienne. La déclaration du ministre des Affaires étrangères de l'Arménie et le discours prononcé aujourd'hui par notre collègue arménien constituent une nouvelle tentative d'ingérence dans les affaires intérieures de l'Azerbaïdjan et sont inacceptables.

La mise en place d'un mécanisme de contrôle frontalier au point de départ de la route de Latchine permettra d'assurer la transparence du mouvement le long de la route, la primauté du droit et, par conséquent, la sécurité et la sûreté de mouvement.

Je vous remercie.

Thank you Mr Rafael HUSEYNOV.

Next in the debate I call Mr Oleksii GONCHARENKO from Ukraine - you have the floor.

Je remercie M. Rafael HUSEYNOV.

La parole est à M. Oleksii GONCHARENKO, de l'Ukraine.

Thank you. Thank you very much.

Dear colleagues,

Now is a historical moment. For the first time in history, a Ukrainian parliamentarian is speaking in this chamber not as a guest, but as a parliamentarian with all rights, with a voting card in my hands. So this is historical for us.

Ukraine is Europe.

That's why the best people of our country are fighting on the front lines. I am absolutely happy for this moment. I am happy also for other countries - for Georgia and Moldova - which want to become members of the European Union and again today their parliamentarians are here. This is very symbolic and this moment is very special for me, and for millions of Ukrainians.

But what I want to tell you is: here we are the allies of democracies. Our values - democracy, rule of law, human rights - they started – these basic values – they started here in Europe. From here, they conquered a big part of the world, and I am sure in future will conquer the whole world.

But for the moment, not the whole world.

For the moment we see that when we are united as democracies, the same dictatorships and autocracies do. Just several weeks ago, the President of China, Chairman Xi Jinping, was meeting with President Vladimir Putin in Moscow.

What do you think they were discussing? How to promote democracy? How to promote the rule of law or human rights in the world?

No, they were discussing how to take our freedoms. How to make the world a world of dictatorships, where several strongmen will decide everything for thousands and millions and billions of people. That is something we can never accept, and something we should fight.

For this we should be united here, together, to fight these ideas.

And you saw the recent statement of the Chinese ambassador in Paris who put under question the sovereignty of the post-Soviet Republic, as it was said.

I just want to remind you, eight nations out of 46 of the Council of Europe are so-called former Soviet republics, and almost all countries were at some time part of some empire. That is unacceptable [he continues his speech in French]

Je vous remercie. Merci beaucoup.

Chers collègues,

Nous vivons un moment historique. Pour la première fois dans l'histoire, un parlementaire ukrainien prend la parole dans cet hémicycle, non pas en tant qu'invité, mais en tant que parlementaire jouissant de tous les droits, avec une carte de vote dans les mains. C'est donc un moment historique pour nous. L'Ukraine est l'Europe. C'est ce que les meilleurs éléments de notre pays combattent en première ligne et je suis absolument heureux de ce moment. Je suis également heureux pour d'autres pays, pour la Géorgie et la Moldova, qui souhaitent devenir membres de l'Union européenne et dont les parlementaires sont ici aujourd'hui. C'est très symbolique et ce moment est très spécial pour moi et pour des millions d'Ukrainiens.

Mais ce que je veux vous dire, c'est que nous sommes les alliés des démocraties et que nos valeurs, la démocratie, l'État de droit, les droits de l'homme, ont commencé – ces valeurs fondamentales – ici en Europe et à partir d'ici, elles ont conquis la plus grande partie du monde et je suis sûr qu'à l'avenir, elles conquerront le monde entier. Mais pour l'instant, pas le monde entier. Pour l'instant, nous constatons que lorsque nous sommes unis en tant que démocraties, les mêmes dictatures et autocraties se manifestent.

Il y a quelques semaines, le Président chinois, le Président Xi, a rencontré le Président Poutine à Moscou. De quoi pensez-vous qu'ils ont discuté ? Comment promouvoir la démocratie ? Comment promouvoir l'État de droit ou les droits de l'homme dans le monde ? Non, ils ont discuté de la manière de s'emparer de nos libertés. Comment faire du monde un monde de dictatures, où quelques hommes forts décideront de tout pour des milliers, des millions et des milliards de personnes. C'est quelque chose que nous ne pourrons jamais accepter et que nous devons combattre, et c'est pour cela que nous devons être unis ici pour combattre ces idées. Et vous avez vu la récente déclaration de l'ambassadeur chinois à Paris qui a dit, qui a remis en question la souveraineté de la République post-soviétique, comme cela a été dit.

Je tiens à vous rappeler que huit pays sur les 46 que compte le Conseil de l'Europe sont ce que l'on appelle d'anciennes républiques soviétiques et que presque tous les pays ont fait partie, à un moment ou à un autre, d'un empire quelconque. C'est inacceptable [il poursuit son discours en français].

I would like to address President Macron: "One for all, all for one" (Alexandre Dumas, The Three Musketeers).

Je voudrais adresser au Président Macron : « Un pour tous, tous pour un » (Alexandre Dumas, Les Trois Mousquetaires).

All for one, one for all: that should be our principle and our motto.

So I ask France to declare the Chinese ambassador persona non grata.

You know what the Ukrainians said to Russian warships?

The same should be said today to the Chinese ambassador.

If you question our sovereignty, that is something unacceptable.

We should be strong enough together with our ally, the United States of America, and other countries.

For decades we were dependent here in Europe for insecurity from the United States of America.

Again we are dependent.

So let us be with them; when they're challenged by China, do not play any games.

Democracy should be united.

Let us be together, let us win, and let our general ideas - democracy, human rights - conquer the whole world.

Slava Ukraini [Glory to Ukraine in Ukrainian].

Ukraine is Europe.

Long live democracy.

Tous pour un, un pour tous : tel devrait être notre principe et notre devise.

Je demande donc à la France de déclarer l'ambassadeur chinois persona non grata.

Vous savez ce que les Ukrainiens ont dit aux navires de guerre russes ?

On devrait dire la même chose aujourd'hui à l'ambassadeur de Chine.

Remettre en cause notre souveraineté est inacceptable.

Nous devrions être suffisamment forts avec notre allié, les États-Unis d'Amérique, et d'autres pays.

Pendant des décennies, nous avons été dépendants, ici en Europe, de l'insécurité des États-Unis d'Amérique.

Nous sommes à nouveau dépendants.

Soyons donc avec eux ; lorsqu'ils sont défiés par la Chine, ne jouons pas de jeu.

La démocratie doit être unie.

Soyons unis, gagnons et laissons nos idées générales – la démocratie, les droits de l'homme – conquérir le monde entier.

Slava Ukraini [Gloire à l'Ukraine en ukrainien].

L'Ukraine est l'Europe.

Longue vie à la démocratie.

Thank you very much, Mister Oleksii GONCHARENKO.

I understand your positive feelings but - as said - this is now the hemicycle of the Council of Europe, but I understand your good feelings and I would not like to spoil those.

I now call in the debate Ms Boriana ÅBERG from Sweden - you have the floor.

Merci beaucoup, Monsieur GONCHARENKO.

Je comprends vos sentiments positifs mais –  comme je l'ai dit  –  il s'agit maintenant de l'hémicycle du Conseil de l'Europe, mais je comprends vos bons sentiments et je ne voudrais pas les gâcher.

Je donne maintenant la parole à Mme Boriana ÅBERG, de la Suède.

Madame ÅBERG, vous avez la parole. 

Thank you, Mister President,

Dear colleagues,

I'd like to thank the rapporteurs and Mr Aleksander POCIEJ for his moving speech.

Yet another progress report without much progress to report about. Mr Vladimir Putin’s army continues slaughtering innocent people in Ukraine. Last week Mr Vladimir Putin’s regime sentenced the opposition politician Mr Vladimir Kara-Murza to 25 years in a Russian penal colony.

The situation in the Caucasus has worsened.

The Lachin corridor, the only road between Nagorno-Karabakh and Armenia, is still blockaded. One hundred thousand people behind the blockade are suffering. There is a shortage of food and medicine, including for children and persons with long-term medical conditions.

Since the blockade started, several hundred inhabitants of the territory of Nagorno-Karabakh have been blocked in Armenia, because they could not cross the Lachin corridor.

Yesterday, Azerbaijan declared they would install a checkpoint in the Lachin corridor, which is a clear violation of the trilateral statement.

Mister President,

Today is Armenian Genocide Remembrance Day. We commemorate the one million and five hundred thousand victims of massacres and starvation committed by the Ottoman Empire.

Some can object that it’s an inappropriate exaggeration to mention the Armenian genocide when speaking about the blockade of the Lachin Corridor. No, it’s not.

"Deliberately inflicting on the group conditions of life calculated to bring about its physical destruction in whole or in part", is a defining element of the definition of "genocide" under the United Nations Convention on the Prevention and Punishment of the Crime of Genocide.

The world can no longer pretend to ignore the situation.

The European Union has sent a civilian mission to the border between Armenia and Azerbaijan.

The European Parliament “urges Azerbaijan to remove any obstacles that would hinder freedom and security of movement”.

The International Court of Justice orders Azerbaijan to do so.

A civilian population is suffering. We have the duty to guarantee them the enjoyment of the rights protected by the European Convention of Human Rights.

Merci, Monsieur le Président,

Chers collègues,

Je voudrais remercier les rapporteurs et M. Aleksander POCIEJ pour son discours émouvant.

Encore un rapport d'avancement sans grand progrès à signaler. L'armée de Vladimir Poutine continue de massacrer des innocents en Ukraine. La semaine dernière, le régime de Vladimir Poutine a condamné l'opposant politique M. Vladimir Kara-Murza à 25 ans de prison dans une colonie pénitentiaire russe.

La situation dans le Caucase s'est aggravée. Le corridor de Latchine, seule route entre le Haut-Karabakh et l'Arménie, est toujours bloqué. Derrière le blocus, cent mille personnes souffrent. Il y a une pénurie de nourriture et de médicaments, y compris pour les enfants et les personnes souffrant d'affections de longue durée.

Depuis le début du blocus, plusieurs centaines d'habitants du territoire du Haut-Karabakh ont été bloqués en Arménie, parce qu'ils ne pouvaient pas traverser le corridor de Latchine.

Hier, l'Azerbaïdjan a déclaré qu'il installerait un point de contrôle dans le corridor de Latchine, ce qui constitue une violation flagrante de la déclaration trilatérale.

Monsieur le Président,

Nous célébrons aujourd'hui la journée de commémoration du génocide arménien. Nous commémorons le million et cinq cent mille victimes des massacres et de la famine commis par l'Empire ottoman.

Certains pourraient objecter qu'il est exagéré de mentionner le génocide arménien en parlant du blocus du corridor de Latchine. Non, ce n'est pas le cas.

Le fait d'infliger délibérément à un groupe des conditions d'existence qui entraînent sa destruction physique totale ou partielle est un élément essentiel de la définition du « génocide » figurant dans la Convention des Nations Unies pour la prévention et la répression du crime de génocide.

Le monde ne peut plus faire semblant d'ignorer la situation.

L'Union européenne a envoyé une mission civile à la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.

Le Parlement européen demande instamment à l'Azerbaïdjan de supprimer tout obstacle qui entraverait la liberté et la sécurité de circulation.

La Cour internationale de justice ordonne à l'Azerbaïdjan de le faire.

Une population civile souffre. Nous avons le devoir de lui garantir la jouissance des droits protégés par la Convention européenne des droits de l'homme.

Thank you very much, Ms Boriana ÅBERG.

Now in the debate, I call Ms Maja VUKIĆEVIĆ from Montenegro. You have the floor.

Merci beaucoup, Madame ÅBERG.

La parole est maintenant à Mme Maja VUKIĆEVIĆ du Monténégro.

Vous avez la parole.

Thank you, Mister President.

First of all, I would like to thank our rapporteur Mr Joseph O'REILLY and Mr Ian LIDDELL-GRAINGER, as well as all the members of the observation mission of the presidential elections in Montenegro for their devoted work over the past months.

As you are all aware, we had two rounds of presidential elections: the first one was held on 19 March, and the second on 2 April this year, with the participation of two candidates, Mr Milo Đukanović, who was supported by the forces gathered around his Democratic Party of Socialists of Montenegro, and Mr Jakov Milatović, who was supported in the second round by all parties of the parliamentary majority.

It is important to acknowledge that this victory of the forces who won the last parliamentary elections marks the end of an era in Montenegrin politics, and led to the final defeat of the regime that ruled the country for over 30 years. I would also like to emphasise that one of the most important things in this process has been a peaceful transition of power, despite several incidents that followed the electoral process. The new president is due to take office on 20th May, by taking the oath before members of parliament.

Additionally, I would like to underline the good co-operation with the Parliamentary Assembly’s observation mission. The meetings we had in the parliament of Montenegro were, in my opinion, very productive and useful. Maybe we do not agree on all issues, but when it comes to the recommendations given in this report, I believe that most of them can be implemented in the future.

As you know, we elected three judges of the Constitutional Court. Unfortunately, the fourth candidate failed to get enough votes, because the current opposition led by the Democratic Party of Socialists of Montenegro was not ready to support him. This issue will have to be solved after the parliamentary elections.

As you know Montenegro, certainly, needs a renewed electoral legislation. The truth is that we had difficulties coming up with a common solution, due to various obstructions, but I do believe that the issue of electoral legislation reform will be easier to resolve following parliamentary elections.

On the other hand, what raises concern is that some diplomatic representatives of the Western countries are trying to influence the political situation in Montenegro, and various processes in our country, including processes of forming the government, thus neglecting the will of citizens and acting beyond the principles of diplomatic practice. Everyone in Montenegro is committed to the European part of our country, but as a sovereign state, we also have the freedom of citizens to choose their own representatives in both parliament and government.

As I already mentioned, we will soon have parliamentary elections, after which Montenegro will get a stable parliamentary majority. I do believe that the co-operation between the parliament and the government will be much better, as will the overall functioning of the state institutions.

Once again, I would like to thank the Parliamentary Assembly and all of the colleagues who took part in this observation mission and in today's discussion. I believe that the co-operation between the Council of Europe and Montenegro will be even better in the future.

Thank you. 

Merci, Monsieur le Président.

Je tiens d'abord à remercier M. Joseph O'REILLY et M. Ian LIDDELL-GRAINGER, ainsi que tous les membres de la mission d'observation des élections présidentielles au Monténégro, pour leur travail dévoué au cours des derniers mois.

Comme vous le savez tous, nous avons eu deux tours d'élections présidentielles : le premier s'est tenu le 19 mars, et le second le 2 avril de cette année, avec la participation de deux candidats, M. Đukanović, qui était soutenu par les forces rassemblées autour de son Parti démocratique des socialistes, et M. Milatović, qui a été soutenu au second tour par tous les partis de la majorité parlementaire.

Il est important de reconnaître que cette victoire des forces qui ont remporté les dernières élections législatives a marqué la fin d'une ère dans la politique monténégrine, et a conduit à la défaite finale du régime qui a gouverné le pays pendant plus de 30 ans. Je voudrais également souligner que l'un des éléments les plus importants de ce processus a été une transition pacifique du pouvoir, malgré plusieurs incidents qui ont suivi le processus électoral. Le nouveau président doit prendre ses fonctions le 20 mai, en prêtant serment devant les membres du Parlement.

En outre, je voudrais souligner la bonne coopération avec la mission d'observation de l'Assemblée parlementaire. Les réunions que nous avons eues au Parlement du Monténégro ont été, à mon avis, très productives et utiles. Nous ne sommes peut-être pas d'accord sur tous les points, mais en ce qui concerne les recommandations formulées dans ce rapport, je pense que la plupart d'entre elles pourront être mises en œuvre à l'avenir.

Comme vous le savez, nous avons élu trois juges de la Cour constitutionnelle. Malheureusement, le quatrième candidat n'a pas obtenu suffisamment de voix, car l'opposition actuelle menée par le Parti démocratique des socialistes n'était pas prête à le soutenir. Cette question devra être résolue après les élections législatives.

Comme vous le savez, le Monténégro a certainement besoin d'une législation électorale renouvelée. La vérité est que nous avons eu des difficultés à trouver une solution commune, en raison de diverses obstructions, mais je pense que la question de la réforme de la législation électorale sera plus facile à résoudre après les élections législatives.

D'autre part, ce qui est préoccupant, c'est que certains représentants diplomatiques des pays occidentaux tentent d'influencer la situation politique au Monténégro et divers processus dans notre pays, y compris le processus de formation du gouvernement, négligeant ainsi la volonté des citoyens et agissant au-delà des principes de la pratique diplomatique. Tout le monde au Monténégro est attaché à la partie européenne de notre pays, mais en tant qu'État souverain, nous avons aussi la liberté des citoyens de choisir leurs propres représentants au parlement et au gouvernement.

Comme je l'ai déjà mentionné, nous aurons bientôt des élections parlementaires, à l'issue desquelles le Monténégro disposera d'une majorité parlementaire stable. Je pense que la coopération entre le parlement et le gouvernement sera bien meilleure, de même que le fonctionnement général des institutions de l'État.

Une fois encore, je voudrais remercier l'Assemblée parlementaire et tous les collègues qui ont participé à cette mission d'observation et à la discussion d'aujourd'hui. Je suis convaincu que la coopération entre le Conseil de l'Europe et le Monténégro sera encore meilleure à l'avenir.

Je vous remercie de votre attention.

Thank you, Ms Maja VUKIĆEVIĆ.

Merci, Madame VUKIĆEVIĆ.

La parole est à M. Bernard FOURNIER, de France.

Vous avez la parole.

The next speaker is Mr Bernard FOURNIER from France.

Mr FOURNIER, you have the floor.

Le prochain orateur est M. Bernard FOURNIER de la France.

Monsieur FOURNIER, vous avez la parole.

Mister President,

Dear Colleagues,

First of all, I would like to thank our colleague Mr Joseph O'REILLY for his report, which gives a good account of the progress made by Montenegro since its independence in 2006. Indeed, we have come a long way! In 2007, Montenegro joined our Organisation and set up a political system aimed at strengthening democracy, human rights and the rule of law.

Today, these elections represent a particular turning point in that they mark a political changeover.

The arrival in power of Mr Jakov Milatović is a reminder of how much Montenegrins are attached to the values of the Council of Europe, and marks their desire to be linked to Western liberal democracies. I can only welcome this, especially since Montenegro is engaged in the process of accession to the European Union. For our part, we must continue to give the Montenegrins European perspectives and support them in implementing the reforms that are indispensable.

I would like to start by mentioning the fight against corruption and the reform of the judicial system, which remain key challenges for Montenegro. GRECO has made a number of recommendations to improve the independence of the judiciary and to establish a system of appointments that will guarantee this independence. Unfortunately, the political crisis that the country has been going through for more than two years has made any reform difficult. Today, it is necessary that the next legislative elections allow for a stable majority that is not in open conflict with the executive power, and in particular with the President of the Republic.

In addition, the report presented to us today points to shortcomings in the independence of the media.

While the candidates had equal access to the media, the media showed bias in their coverage of the campaign, which tends to show that the media are particularly vulnerable to the influence of commercial and political interests.

I hope that the upcoming parliamentary elections will bring Montenegrins together around a clear project and that the rapprochement with the Western democracies will not be a source of internal tensions. However, there is a real risk that Russia will try to stir up tensions in order to destabilise the country. Indeed, I recall that Montenegro was put on the list of enemy countries by Russia because of its support for the Western sanctions imposed following the invasion of Ukraine.

I therefore hope that Montenegro will be able to ward off this threat and rally around common values, and in particular the values of the Council of Europe.

Thank you for your kind words.

Monsieur le Président,

Mes chers collègues,

Je tiens tout d’abord à remercier notre collègue M. Joseph O'REILLY pour son rapport qui rend bien compte des progrès accomplis par le Monténégro depuis son indépendance en 2006. En effet, que de chemin parcouru ! Dès 2007, le Monténégro a adhéré à notre Organisation puis a mis en place un système politique visant à renforcer la démocratie, les droits de l’homme et l’État de droit.

Aujourd’hui, ces élections représentent un tournant particulier dans la mesure où elles marquent une alternance politique.

L’arrivée au pouvoir de Jakov Milatović rappelle combien les Monténégrins sont attachés aux valeurs du Conseil de l’Europe et marque leur volonté de se rattacher aux démocraties libérales occidentales. Je ne peux que m’en féliciter, d’autant plus que le Monténégro est engagé dans le processus d’adhésion à l’Union européenne. Pour notre part, nous devons continuer à donner des perspectives européennes aux Monténégrins et à les soutenir dans les mises en œuvre de réformes qui s’avèrent indispensables.

Je voudrais tout d’abord évoquer l’enjeu de la lutte contre la corruption et la réforme du système judiciaire, qui restent des défis essentiels pour le Monténégro. Le GRECO a fait un certain nombre de recommandations pour améliorer l’indépendance du système judiciaire et établir un système de nominations qui permette de garantir cette indépendance. Malheureusement, la crise politique que traverse le pays depuis plus de deux ans a rendu difficile toute réforme. Aujourd’hui, il est nécessaire que les prochaines élections législatives puissent permettre de dégager une majorité stable, qui ne soit pas en conflit ouvert avec le pouvoir exécutif, et en particulier avec le Président de la République.

En outre, le rapport qui nous est présenté aujourd’hui pointe des insuffisances en matière d’indépendance des médias.

Si les candidats ont bénéficié d’un égal accès aux médias, ceux-ci ont fait preuve de partialité dans leur couverture de la campagne, ce qui tend à montrer que les organes de presse sont particulièrement vulnérables à l’influence d’intérêts commerciaux et politiques.

Je souhaite que les prochaines élections législatives permettent de rassembler les Monténégrins autour d’un projet clair et que le rapprochement avec les démocraties occidentales ne soit pas source de tensions internes. Or, il existe un vrai risque que la Russie cherche à attiser les tensions dans le but de déstabiliser le pays. Je rappelle en effet que le Monténégro a été inscrit sur la liste des pays ennemis par la Russie en raison de son soutien aux sanctions occidentales prononcées à la suite de l’invasion de l’Ukraine.

Je souhaite donc que le Monténégro soit en capacité de conjurer cette menace et de se rassembler autour des valeurs communes, et en particulier des valeurs du Conseil de l’Europe.

Je vous remercie.

Thank you, dear Mister Bernard FOURNIER.

The next and last speaker in this debate will be Mr Damien COTTIER from Switzerland.

Mister Damien COTTIER, you have the floor.

Merci à vous, cher Monsieur FOURNIER.

Le prochain et le dernier orateur dans ce débat sera M. Damien COTTIER de la Suisse.

Monsieur COTTIER, vous avez la parole.

Thank you, Mister President.

You are right, Mister President: this is the Parliamentary Assembly of the Council of Europe, but it is true that it is also special for me, as a representative of Switzerland, to speak here in this house which is the house of the European Parliament. I believe that this shows, finally, that all the countries represented here are fighting for the same values: the values of the rule of law, democracy and human rights which are the foundation of our institution. The commemorations that we made earlier in the Parliamentary Assembly and the small sign that we are all wearing today remind us of this.

Basically, as Ms Simone Weil said: Europe was built on the ashes of Auschwitz. It is to prevent tragedies from happening again that we want to defend and promote its values. Unfortunately, we have not succeeded sufficiently, but we must fight even harder for these values, simply because we know that democracies do not wage war against each other. Therefore, we must strengthen our activity and the upcoming summit must be a moment to move in this direction.

One of the founding elements of our institution is democracy. I was very happy to be part of the delegation that went to Montenegro for this election observation, since it is at the very heart of democratic processes. We will have the opportunity to talk about this in a few weeks during the conference that will be held in Bern on the observation of "Elections in times of crisis".

We must congratulate Montenegro, which is a country that has really developed and deployed its democratic spirit. We could really feel it during this electoral period, and also the way in which the succession was carried out: the immediate recognition of the victory by the person who was in office, and his concession the same evening are very strong democratic elements.

On the other hand, there are a lot of things that still need to be improved in this country. We have heard it: geopolitical tensions and interventions from outside, media that remain very polarised, corruption that unfortunately remains strong in this country, sometimes a reluctance to cooperate between the different political forces and the different institutions, or procedural problems such as the need to reform the electoral code, to compose differently the electoral commission that takes decisions that are too partisan, too politicised, or to complete the Constitutional Court. This has been partially done, but we must continue to work in this direction, because it is not yet complete.

The Parliamentary Assembly placed its trust in Montenegro a few years ago by switching to the post-monitoring process: this is a strong sign of confidence. It is absolutely essential that this country continue along this path. I say this as co-rapporteur of the Monitoring Committee, and I am sure that this is also the opinion of my other co-rapporteur, Mr Nicos TORNARITIS. It is absolutely necessary that Montenegro continue in this direction, which will also bring it closer to the European Union. This is its wish. This path is difficult, but it is necessary to continue. We are also here to support it on this path.

Merci, Monsieur le Président.

Vous avez raison, Monsieur le Président : c'est l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, mais il est vrai que c'est particulier aussi pour moi, comme représentant de la Suisse, de parler ici dans cette maison qui est la maison du Parlement européen. Je crois que cela montre bien, finalement, que tous les pays qui sont représentés ici se battent pour les mêmes valeurs : les valeurs d'État de droit, de démocratie et de droits de l'homme qui sont le fondement de notre institution. Les commémorations que nous avons faites tout à l'heure en début d'assemblée et le petit signe que nous portons tous aujourd'hui rappellent cela.

Au fond, comme l'a dit Simone Veil, l'Europe a été construite sur les cendres d'Auschwitz : c'est pour éviter que des drames ne puissent se reproduire que nous voulons défendre et promouvoir ses valeurs. Malheureusement, nous n'avons pas suffisamment réussi, mais il faut se battre encore plus pour ces valeurs, tout simplement parce que nous savons que les démocraties ne se font pas la guerre. Il faut donc renforcer notre activité et le sommet qui s'annonce doit être un moment qui permet d'aller dans cette direction.

L'un des éléments fondateurs de notre institution est la démocratie, et j'ai été très heureux de faire partie de cette délégation qui s'est rendue au Monténégro pour cette observation électorale, puisque c'est au cœur même des processus démocratiques ; nous aurons d'ailleurs l'occasion d'en parler dans quelques semaines lors de la conférence qui se tiendra à Berne sur l'observation des élections en période de crise.

Nous devons féliciter le Monténégro qui est un pays qui a vraiment développé et déployé son esprit démocratique, nous avons vraiment pu le ressentir pendant cette période électorale, et aussi la manière dont la succession s'est faite, la reconnaissance immédiate de la victoire par la personne qui était en fonction et sa concession le soir même sont des éléments démocratiques très forts.

Et puis d'un autre côté, il y a un tas de choses qu'il faut encore continuer d'améliorer dans ce pays. Nous l'avons entendu : des tensions géopolitiques et des interventions de l'extérieur, des médias qui restent très polarisés, une corruption qui reste malheureusement forte dans ce pays, parfois une réticence à la coopération entre les différentes forces politiques et les différentes institutions, ou des problèmes de procédure comme la nécessité de réformer le code électoral, de composer différemment la commission électorale qui prend des décisions trop partisanes, trop politisées, ou encore de compléter la Cour constitutionnelle. Cela a partiellement été fait, mais il faut continuer de travailler dans cette direction-là parce qu'elle n'est pas encore complète.

L'Assemblée parlementaire a fait confiance au Monténégro il y a quelques années en passant au processus postmonitoring : c'est une marque de confiance forte. Il faut absolument que ce pays continue sur cette voie. Et je le dis comme corapporteur de la commission de suivi, je suis sûr que c'est aussi l'avis de mon autre corapporteur M. Nicos TORNARITIS : il faut absolument que le Monténégro continue dans cette direction, qui l'amènera aussi à se rapprocher, et c'est son souhait, de l'Union européenne. Ce chemin est difficile, mais il faut continuer et nous sommes là aussi pour l'appuyer sur ce chemin.

Merci. [Thank you. in French], Mister Damien COTTIER.

As said, I now have to interrupt the list of speakers.

The speeches of members on the speaker's list who have been present during the debate but have not been able to speak, may give it to the Table Office for publication in the official report.

I remind colleagues that the texts are to be submitted in typescript, electronically if possible, no later than four hours after a list of speakers is interrupted.

I now call on Mr Ian LIDDELL-GRAINGER to respond.

Do you have a point of order, Mister Samad SEYIDOV?

A point of order is a point of order. You have the floor.

Merci Monsieur COTTIER.

Comme je l'ai dit, je dois maintenant interrompre la liste des orateurs.

Les oratrices et orateurs inscrits qui, présents dans l’hémicycle, n’auraient pu s’exprimer peuvent, dans les 4 heures, transmettre leur intervention dactylographiée au Service de la séance pour publication au compte rendu. Cette transmission doit être effectuée par voie électronique.

La parole est à M. Ian LIDDELL-GRAINGER.

S'agit-il d'un rappel au règlement, Monsieur SEYIDOV ?

Un rappel au règlement est un rappel au règlement. Vous avez la parole.

Thank you very much Mr President.

Taking into account that the members of the Parliamentary Assembly several times mentioned Azerbaijan and my name...

Merci beaucoup, Monsieur le Président.

Compte tenu du fait que les membres de l'Assemblée parlementaire ont mentionné à plusieurs reprises l'Azerbaïdjan et que mon nom...

No, sorry, this is not a point of order... sorry but I have interrupted the list of speakers - I know that you are the next on the list but I'll give it to someone else...

Non, désolé, ce n'est pas un rappel au règlement. Excusez-moi mais je dois vous interrompre, j'ai dû interrompre la liste des orateurs. Je sais que vous étiez le suivant sur la liste.

Mr President,

I am the leader of the Azerbaijani delegation. This is the second time...

Monsieur le Président, je suis le chef de la délégation azerbaïdjanaise,

Je suis le chef de la délégation azerbaïdjanaise. C'est la deuxième fois...

I do not take this as a point of order... sorry Mr Samad SEYIDOV.

Now I give the floor to Mr Ian LIDDELL-GRAINGER, you have three minutes to respond.

Excusez-moi, ce n'est pas un rappel au règlement. Désolé, Monsieur SEYIDOV.

Je donne maintenant la parole à M. Ian LIDDELL-GRAINGER. Vous avez trois minutes pour répondre.

Thank you very much indeed, Mr President,

Can I say what an interesting debate.

There are a lot of things in here and I'll try and go through some of them very quickly.

Mr Stefan SCHENNACH, you made a very good point about the corridor in Azerbaijan. Just to let you know myself and Ms Lise CHRISTOFFERSEN have agreed, as the rapporteurs, to go there as soon as we can; the invitation has been sent to Azerbaijan today.

Mr Davor Ivo STIER talked about the Balkans and also what that means. It was also mentioned by other people.

I think it's very important to remember that we have a fundamental and potential change here with Kosovo, given the situation with Serbia. It is something we need to look at long and hard.

Sometimes - and I won't name countries - you can have two countries, you bring them in, and they spend the whole time talking about each other. Maybe that's something relevant at the moment - I don't know.

We then had a very interesting conversation about Ukraine in Europe from most colleagues. That's obviously something that is on all our minds for the reasons that we've discussed as a Parliamentary Assembly, but also because of the terrible situation that has been forced upon Ukraine by Russia.

We've heard a lot of comments about Reykjavik and the way that we need to renew ourselves.

I think it's actually vital, Mr President, that we do keep the pressure on the Council of Ministers and over our ambassadors here, who I hope are listening, that we are the parliamentary elected representatives - their appointees - there is a subtle difference. We have legitimacy - that's why we're here, and that's what we represent.

Mr President,

We've also heard a bit about the way that we should move in the future.

One colleague from Ukraine obviously made the point - he's made it in the European Union - I know you say it's obviously the Council of Europe, this is our chamber for the time being - but there is a certain synergy with all of this.

The ones that wish to come in - and I know who they are - are the ones who have a sort of view on the subject.

I think it's important to remember that we are a democratic organisation so everybody is entitled to their opinion.

I certainly was listening very closely when we heard points made by both Azerbaijan and Armenia just now.

Mr Samad SEYIDOV - he is part of my group - was making his position clear and I know you heard it, Mr President. It is a devilishly difficult position, some would say intractable.

We've been here before so many times across the millennia and across the years, that it is hard to know sometimes what to say other than: please keep talking, please listen to each other's point of view.

Sometimes you can't come to a position, but let's try.

In conclusion, for the report, a colleague who is no longer in her place said there has been little progress.

I think there has been progress.

Maybe not always in the way we want, Mr President, but we are a democratic organisation. Progress has to be the way forward and I believe that we are moving forward.

Thank you, sir.

Merci beaucoup, Monsieur le Président,

Puis-je dire que c'est un débat intéressant.

Il y a beaucoup de choses ici et je vais essayer d'en passer quelques-unes en revue très rapidement.

Monsieur SCHENNACH, vous avez fait une très bonne remarque sur le corridor en Azerbaïdjan. Pour votre information, Mme Lise CHRISTOFFERSEN et moi-même avons convenu, en tant que rapporteurs, de nous rendre sur place dès que possible ; l'invitation a été envoyée à l'Azerbaïdjan aujourd'hui même.

M. Davor Ivo STIER a parlé des Balkans et de ce que cela signifie. D'autres personnes l'ont également mentionné.

Je pense qu'il est très important de se rappeler que nous sommes confrontés à un changement fondamental et potentiel avec le Kosovo, compte tenu de la situation avec la Serbie. C'est quelque chose que nous devons examiner longuement et attentivement.

Parfois – et je ne citerai pas de pays – vous pouvez avoir deux pays, vous les faites venir et ils passent tout leur temps à parler l'un de l'autre. Peut-être que c'est quelque chose de pertinent en ce moment, je ne sais pas.

La plupart des collègues ont ensuite eu une conversation très intéressante sur l'Ukraine en Europe. C'est évidemment un sujet qui nous préoccupe tous pour les raisons dont nous avons discuté en tant qu'Assemblée parlementaire, mais aussi en raison de la terrible situation imposée à l'Ukraine par la Russie.

Nous avons entendu de nombreux commentaires sur Reykjavik et sur la nécessité de nous renouveler.

Je pense qu'il est vital, Monsieur le Président, que nous maintenions la pression sur le Comité des Ministres et sur nos ambassadeurs ici présents, qui, je l'espère, nous écoutent. Nous sommes les représentants parlementaires élus, et ils sont nos représentants – il y a une différence subtile. Nous avons une légitimité, c'est pourquoi nous sommes ici, et c'est ce que nous représentons.

Monsieur le Président,

Nous avons également entendu parler de la manière dont nous devrions agir à l'avenir.

Un collègue ukrainien a dit en plaisantant qu'il était enfin ici à l'Union européenne, et vous avez répondu que c'était l'hémicycle aujourd'hui de l'Assemblée parlementaire, mais il y a une certaine synergie avec tout cela.

Il y a des gens qui souhaitent entrer dans l'organisation, d'autres qui ont un point de vue différent, mais je pense qu'il est important de se rappeler que nous sommes une organisation démocratique et que tout le monde a droit à son opinion.

J'ai écouté très attentivement les interventions de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie à l'instant.

M. Samad SEYIDOV, qui fait partie de mon groupe, a exprimé clairement sa position et je sais que vous l'avez entendue, Monsieur le Président. C'est une position extrêmement difficile – certains diraient inextricable.

Combien de fois en avons-nous parlé au fil des ans ? Il est parfois difficile de savoir quoi dire, si ce n'est : continuez à parler, écoutez le point de vue de l'autre, même s'il est parfois compliqué de parvenir à une position. 

En conclusion, au sujet du rapport, une collègue qui n'est plus à sa place a dit qu'il y avait eu peu de progrès.

Je pense qu'il y a eu des progrès. Peut-être pas toujours de la manière que nous souhaitons, Monsieur le Président, mais nous sommes une organisation démocratique. Le progrès doit être la voie à suivre et je crois que nous avançons.

Je vous remercie, Monsieur le Président.

Speech not pronounced (Rules of Procedure, Art. 31.2), only available in French.

(Discours non prononcé, Règlement Art. 31.2)

La commission ad hoc chargée d’observer l’élection présidentielle au Monténégro, à laquelle j’ai participé, conclut que les candidats ont pu faire campagne librement, dans un environnement où les libertés fondamentales étaient respectées. Une véritable mise en concurrence des candidats a ainsi été possible. Cette élection s’est déroulée dans le calme, bien que le ton se soit durci entre les candidats à l’approche du second tour.

De fait, le résultat de cette élection marque un tournant. Le Monténégro apparaît comme une démocratie de plus en plus mature. C'est la première fois, depuis l'introduction du multipartisme en 1990, qu'un président monténégrin n'est pas issu du Parti démocratique des socialistes. Cette alternance montre la solidité des institutions. Le président élu, Jakov Milatovic, s’est particulièrement engagé à lutter contre la corruption, défi majeur pour le pays. D’autres sujets comme l’indépendance des médias méritent une attention particulière. Je souhaite donc que le Conseil de l’Europe continue de soutenir le Monténégro.

En parallèle, depuis 2010, le Monténégro est officiellement candidat à l’adhésion à l’Union européenne. Sur un total de 35 chapitres de négociation, 33 sont désormais ouverts, dont trois clôturés à titre provisoire. L’arrivée au pouvoir d’un président pro-européen permettra, je l’espère, d’avancer dans la voie de ces négociations. Les États des Balkans occidentaux ont vocation à rejoindre l’Union européenne et les électeurs du Monténégro viennent à cet égard d’adresser un message fort.

Toutefois, la victoire de Jakov Milatovic résulte d’une alliance de partis différents, qui partageaient l’objectif de mettre fin au règne du parti démocratique des socialistes. Des élections législatives anticipées, destinées à mettre fin à la crise politique que traverse le pays, auront lieu en juin prochain. Avec le scrutin proportionnel en vigueur au Monténégro, on peut craindre que les résultats de ces élections ne permettent pas de dégager une majorité claire qui donnera au futur gouvernement les moyens de mettre en œuvre sa politique.

Au-delà, je crains l’influence que peut exercer la Russie, qui voit d’un mauvais œil la volonté du Monténégro d’intégrer l’Union européenne. Pour tenter d’empêcher l’adhésion du Monténégro à l’OTAN, des militants pro-russes avaient en 2016 tenté un coup d’État qui avait heureusement échoué. Plus récemment, en août 2022, deux cyberattaques majeures ont frappé le Monténégro : elles ont été attribuées par les autorités à la Russie. Le Président Milatovic devra donc, comme l’avait fait son prédécesseur, contenir les tentatives de déstabilisation russes. Notre devoir sera de le soutenir.

(Undelivered speech, Rules of Procedure Art. 31.2)

Dear President,

Dear Colleagues,

I would like to thank the Rapporteur Mr LIDDELL-GRAINGER for his report that presents us the activities of the Bureau and the Standing Committee, and our colleagues and secretariat of the Assembly for their hard work and efforts that allowed these activities to be carried out.

Within the scope of this report, which briefs us on our work done so far after the first part-session of 2023, I would like to bring up an issue that I find crucial for the way we work.

As a democratic forum for monitoring and debate, our Assembly should provide a more inclusive environment to its members and partners. Therefore, it is of high importance that an inclusive approach, not an exclusionary one, is adopted in the work of the Assembly, all work is carried out in unity, and we all adopt an attitude aligned with this approach.

On a separate note, in view of our recent agenda, as we have made our contributions to the 4th Summit to be held in the forthcoming period, I think it is important as well that the implementation of the decisions to be taken at the Summit is followed up by the Assembly.

Finally, I would also like to refer to the deplorable statement made by the Armenian Delegation at the beginning of our part-session. I believe we should leave these tragic events to historians for a scientific research based on facts and documents.

Türkiye has opened its archives to public to support such historical research studies. We expect the same from the Armenian side. We also proposed the establishment of a joint commission of historians which regrettably has not been accepted so far by Armenia.

I call my colleagues in PACE to support the continuation of bilateral talks between Türkiye and Armenia. This is the most direct and efficient way to solve existing problems and to support peace and stability in our region.

Mr President, I wish you would have announced a moment of silence for the victims of earthquakes which happened two months ago instead of the disputed events that took place 108 years ago.

Thank you.

Discours non prononcé (Règlement, Art. 31.2), disponible uniquement en anglais.

(Undelivered speech, Rules of Procedure Art. 31.2)

I want to start by sharing a story. I was in elementary school when I first read a quote from Armenian National Hero and philosopher Garegin Nzhdeh: “Strength gives birth to rights”. Many years later when I joined the Republican Party of Armenia, whose ideology is inspired by Nzhdeh’s philosophy I was thinking to myself that this expression is out-dated: nowadays we do have international organizations, international law etc. I was sure that those institutions are more than enough to protect the rights of the small nations. I was so naive. Today, on the Day of Commemoration of the Victims of the Armenian Genocide I once again realized that nothing has changed. Yesterday Azerbaijani authorities started to install an illegal checkpoint in the Lachin corridor. 120000 people are in a blockade for 4 months, there are international agreements, the ruling of the ICJ, statements of various international institutions and no results. Azerbaijan, with the backing of Turkye turns out to be able to neglect basic human rights, international law and international society. What is the point of our speeches and statements? What good does it do? Nothing has changed since 1915. The bloody scimitar has now become a Bayraktar, Hamidie groups had turned into so called “eco-activists”, but the essence is the same: there is an ethnic cleansing happening in Europe at the moment and those who are responsible for that are sitting in this chambers: at the altar of christian-democratic values. I am sure there will be speeches from the representatives of Azerbaijan and Turkye denying what I said.

I do not doubt that Armenia and Artsakh will come through. It’s in our blood. We had fought tooth and nail for everything we have. But we and the history itself will remember not only those who were side by side with us in our struggle, but those who were silent during dark times. I am not ungrateful: we do value all the statements, but it is extremely hard to protect innocent people against bullets and missiles with those papers. You know it is quite easy to be a hero or to make history. You just have to do the right thing: stand up for the people of Nagorno Karabakh and let them implement their right of self-determination. The time for words has come to end - it is time for deeds.

Discours non prononcé (Règlement, Art. 31.2), disponible uniquement en anglais.

Thank you very much Mr Ian LIDDELL-GRAINGER.

I now close the debate. The Bureau has proposed references to committees for ratification by the Assembly. Is there any objection to the proposed references to committees?

I don't see any, so the references are approved.

Then I go to page 25...

I propose now that the other decisions in the progress report be ratified. Any objections to that?

If that is not the case, then I go further on my agenda.

That means that we have now arrived at the question time of our Secretary General, Ms Marija PEJČINOVIĆ-BURIĆ.

Earlier this morning she was on her way from the Council of Europe to discuss important items in Luxembourg with the Foreign Affairs Council of the European Union.

Now she's back.

You are most welcome, dear Ms Marija PEJČINOVIĆ-BURIĆ, and you have – as always – been so kind to answer questions from our delegates.

We will first take five questions from the political groups, one by one. Then I will group them three by three. We will see how many of the questions you can answer.

So the briefer everybody is, the more questions we can deal with.

First I call to put a question to Mr Frank SCHWABE from Germany. He speaks on behalf of the Socialists, Democrats and Greens Group.

Mr Frank SCHWABE, you have the floor – 30 seconds.

Merci beaucoup, Monsieur LIDDELL-GRAINGER.

Le débat est maintenant clos. Le Bureau a proposé des renvois en commission pour ratification par l'Assemblée. Il n'y a pas d'objection à ces renvois ?

Je n'en vois pas. Les renvois sont donc approuvés.

Je passe ensuite à la page 25.

Je propose maintenant que les autres décisions du rapport d'activité soient ratifiées. Y a-t-il des objections ?

Si ce n'est pas le cas, je poursuis mon ordre du jour.

Nous sommes donc arrivés à l'heure des questions de notre Secrétaire Générale, Mme Marija PEJČINOVIĆ-BURIĆ.

Plus tôt dans la matinée, elle a quitté le Conseil de l'Europe pour discuter de questions importantes à Luxembourg avec le Conseil des affaires étrangères de l'Union européenne. Elle est maintenant de retour.

Je vous souhaite la bienvenue, Madame PEJČINOVIĆ-BURIĆ. Vous avez, comme toujours, la gentillesse de répondre aux questions de nos délégués.

Nous allons d'abord prendre cinq questions des groupes politiques, une par une. Ensuite, je les regrouperai trois par trois. Nous verrons à combien de questions vous pouvez répondre.

Plus vous serez brefs, plus nous pourrons répondre à un grand nombre de questions.

J'appelle d'abord M. Frank SCHWABE à poser une question, qui s'exprime au nom du Groupe des socialistes, démocrates et verts.

Monsieur SCHWABE, vous avez la parole pendant 30 secondes.

Mister President, Madam Secretary-General,

We decided this morning to have a current affairs debate about Moldova and not about the Lachin corridor, because we want to have a report in June, but I would like to ask you about the situation.

There were several colleagues to discuss it with, so: How is the situation? What are the concerns? What can we do? How can we prevent a humanitarian crisis in the region?

Monsieur le Président,

Madame la Secrétaire Générale,

Nous avons décidé ce matin de tenir un débat d'actualité sur la Moldova et non sur le corridor de Latchine car nous voulons présenter un rapport en juin, mais je voudrais vous interroger sur la situation. Il y avait plusieurs collègues pour en discuter. Quelle est la situation ? Quelles sont les préoccupations ? Que pouvons-nous faire ? Comment pouvons-nous prévenir une crise humanitaire dans la région ?

Thank you, Mr Frank SCHWABE.

Madam Secretary General?

Merci, Monsieur SCHWABE.

Madame la Secrétaire Générale ?

Thank you for this question.

As you say, I can only share your concern and that of all those who have raised this issue.

The establishment of an Azerbaijani checkpoint on the Lachin corridor was already questionable, in terms of how free movement was going to go through that corridor. It is certainly a further deterioration of the situation in that area. It certainly does not help in confidence-building and reducing tensions.

I made my point clear in December when the Lachin corridor was first blocked. I can only restate what I said there. I call for a need to restore the free movement along the Lachin corridor. In the meantime, we also have the court that issued a related interim measure. Even further down the road, there is more reason to free it and not to go in the other direction in the Lachin corridor.

I can only say that it needs to be freed, because the situations of humanitarian and other issues were already questionable. With this situation, when it's completely blocked, I think that the situation of people living in that area goes beyond imagination.

On the other hand, I would really like to call on both sides, because both sides have recently been meeting each other, talking on a very high level, and they were committing to working on peace in the region.

I can only, coming from this position, from this institution, as so many times today, mention how it started. What are the first articles of our statutes: that we are a peace organisation. Therefore, we can only call for our member States to restore peace.

Let us remind ourselves of one thing: that back in history when the two countries were admitted to the Council of Europe, they both accepted to work on seeking a resolution to their issues in a peaceful manner. I can only call and recall that promise that was made back then.

Needless to say, this is something I always reiterate. We need the possibility for all our Council of Europe bodies to be able to go to all areas covered by our member States, including this one, I hope. I know that some of the bodies want to go there to have first-hand information, because what we heard from one or the other side was contradictory.

I think the best way to bridge that issue of what is really going on there, would be to allow our bodies - that can be our commissioner for human rights, a Parliamentary Assembly of the Council of Europe delegation. But someone should probably be able to go there and assess the situation and inform us on the real issues.

I can only call for that. For quite a while now it ha been the case that our bodies were not allowed to go there. I hope that this will change. This is the only way we can really have an impact and it is how we can really have a good decision in order for us to know what situation is really at stake in that area.

Je vous remercie pour cette question. Comme vous l'avez dit, je ne peux que partager votre inquiétude. L'établissement d'un point de contrôle azerbaïdjanais sur le corridor de Latchine, qui était déjà sujet à caution en raison de la liberté de circulation qui y régnait, constitue certainement une nouvelle détérioration de la situation dans cette région. Cela ne contribue certainement pas à renforcer la confiance et à réduire les tensions.

J'ai clairement exprimé mon point de vue en décembre, lorsque le corridor de Latchine a été bloqué pour la première fois. Je ne peux que répéter ce que j'ai dit. J'appelle à la nécessité de rétablir la libre circulation le long du corridor de Latchine. En parallèle, nous avons également la Cour qui a pris une mesure provisoire à ce sujet. C'est une raison de plus pour aller dans le sens d'une libération. 

Je ne peux que dire qu'il doit être libéré, car la situation humanitaire et d'autres questions étaient déjà inquiétantes il y a quelques mois. Aujourd'hui, avec ce blocus total, je pense que la situation des personnes vivant dans cette région dépasse l'imagination.

D'autre part, j'aimerais vraiment lancer un appel aux deux parties, car les deux parties se sont récemment rencontrées, ont discuté à un niveau très élevé et se sont engagées à œuvrer pour la paix dans la région.

Je ne peux que mentionner, depuis cette position, depuis cette institution, qui a été si souvent évoquée aujourd'hui, comment tout a commencé, quel est le premier article de nos statuts : nous sommes des organisations de paix. Par conséquent, nous ne pouvons qu'appeler nos États membres à rétablir la paix.

Permettez-moi de vous rappeler une chose : lorsque les deux pays ont été admis au Conseil de l'Europe, ils ont tous deux accepté de travailler à la résolution de leurs problèmes de manière pacifique. Je ne peux qu'appeler et rappeler cette promesse qui a été faite dans le passé.

Il va sans dire que c'est une chose que je réitère toujours. Il faut que tous les organes du Conseil de l'Europe puissent se rendre dans toutes les régions couvertes par nos États membres – y compris celle-ci, je l'espère. Je sais que certains organes souhaitent se rendre sur place pour obtenir des informations de première main, car ce que nous avons entendu d'un côté ou de l'autre était contradictoire. Je pense que la meilleure façon de résoudre ce problème, de comprendre ce qui se passe réellement là-bas, serait de s'y rendre, de permettre à nos organes  d'être sur place, notamment la Commissaire aux droits de l'homme et la délégation de l'APCE. Il faut être en mesure de se rendre sur place et d'évaluer la situation. Cela fait maintenant un moment que cela n'a pas été possible, que ces organes n'ont pas obtenu l'autorisation de s'y rendre. Il faut que cela change. C'est la seule façon pour nous d'avoir un impact et de prendre de bonnes décisions.

Thank you, Madam Secretary General, the next question comes from Ms Elvira KOVÁCS from Serbia on behalf of the Group of the European People's Party. You have 30 seconds.

Merci, Madame la Secrétaire Générale, la question suivante vient de Mme Elvira KOVÁCS de Serbie au nom du Groupe du Parti populaire européen.

Madame KOVÁCS, vous avez 30 secondes.

Thank you.

Distinguished Madam Secretary General, 25 years after the Framework Convention for the Protection of National Minorities entered into force, the situation in the field of minority rights has changed, following social and political changes in the world. Besides the fact that the Council of Europe works quite well as a norm-setting organisation and does have the power of normative reference, how did you see the Framework Convention for the Protection of National Minorities as a possible instrument to reduce the politicisation of national minority issues? How could the monitoring tandem of a political committee and an expert committee as an advisory role tackle such a politicisation?

Je vous remercie.

Madame la Secrétaire Générale, 25 ans après l'entrée en vigueur de la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales, la situation dans le domaine des droits des minorités a changé, suite aux changements sociaux et politiques dans le monde. Outre le fait que le Conseil de l'Europe fonctionne assez bien en tant qu'organisation normative et qu'il dispose d'un pouvoir de référence normative, comment voyez-vous la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales en tant qu'instrument possible pour réduire la politisation des questions relatives aux minorités nationales ? Comment le tandem de suivi composé d'un comité politique et d'un comité d'experts jouant un rôle consultatif pourrait-il s'attaquer à cette politisation ?

Thank you, Ms Elvira KOVÁCS.

Madam Secretary General?

Merci, Madame KOVÁCS.

Madame la Secrétaire Générale ?

Thank you very much for mentioning one of the two very important pieces in the area of minorities.

One is indeed the one which we are celebrating the 25th anniversary of its entering into force, which is the Framework Convention for the Protection of National Minorities. The other is also important, the European Charter for Regional and Minority Languages.

So let me say that in order to make the work on minorities more efficient and effective, we have reformed the monitoring work of the two bodies. From my document that I sent to you recently, on the implementation of the Charter for Regional and Minority Languages, you will see it has improved actually, since we did this joint monitoring of the two conventions.

But you are right: strengthening compliance with minority rights - although a priority for the organisation - is facing several challenges such as extreme nationalism and xenophobia in parts of Europe.

This hasn't been helpful during the pandemic, where it was really minorities and some other groups that were more vulnerable in societies which were seeing the biggest pain and [having] the biggest problems, because their rights were not in line with what they needed. I need to underline that under all circumstances - including very difficult ones, such as during the pandemic - our standards should apply.

So I really would like to say that we need to work on minority rights, because it is often said that the way you treat minorities is actually the weakest parts of society– and it is [a reflection] of how strong your democracy is.

So I hope that we can all work on implementing these two big and important treaties on minority rights together, in order to make our democracies stronger, and minorities more protected and more integrated in the societies that we live in.

We always say that inclusiveness is important - and that also covers minority rights.

Je vous remercie d'avoir mentionné l'un des deux textes les plus importants dans le domaine des minorités.

L'un est en effet celui dont nous célébrons le 25e anniversaire de l'entrée en vigueur, à savoir la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales. L'autre, également importante, est la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires.

Permettez-moi de dire qu'afin de rendre le travail sur les minorités plus efficace, nous avons réformé le travail de suivi des deux organes, et je pense que d'après le document que je vous ai envoyé récemment sur la mise en œuvre de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, vous verrez qu'elle s'est améliorée depuis que nous avons mis en place ce suivi conjoint des deux conventions.

Mais vous avez raison : le renforcement du respect des droits des minorités, bien qu'il s'agisse d'une priorité pour l'organisation, est confronté à plusieurs défis. Le nationalisme extrême et la xénophobie dans certaines parties de l'Europe, et cela n'a pas aidé à traverser la pandémie, où ce sont vraiment les minorités et d'autres groupes plus vulnérables dans les sociétés qui ont vu la plus grande douleur et les plus grands problèmes parce que leurs droits n'étaient pas conformes à leurs besoins, alors que je dois souligner que dans toutes les circonstances, y compris celles très difficiles comme lors de la pandémie, nos normes doivent s'appliquer.

Je voudrais donc dire que nous devons travailler sur les droits des minorités, car on dit souvent que la façon dont vous traitez les minorités, qui sont en fait les éléments les plus faibles de la société, détermine la force de votre démocratie.

J'espère donc que nous pourrons tous ensemble travailler à la mise en œuvre de ces deux traités importants sur les droits des minorités afin de renforcer notre démocratie, de mieux protéger les minorités et de mieux les intégrer dans les sociétés dans lesquelles nous vivons.

Nous disons toujours que l'inclusion est importante et cela couvre également les droits des minorités.

Thank you very much, Madam Secretary General.

The next question comes from Ms Stephanie KRISPER from Austria. You have the floor.

Merci beaucoup, Madame la Secrétaire Générale.

La question suivante est posée par Mme Stephanie KRISPER, de l'Autriche.

Madame KRISPER, vous avez la parole.

Thank you.

Dear Secretary General,

The summit in Reykjavík is a precious opportunity to be a starting point to strengthen human rights and democracy, but the path towards the summit led us, at the Alliance of Liberals and Democrats for Europe, to be concerned about certain issues to be omitted, such as the state of affairs regarding a commission on democracy; such as a new generation of important human rights on, for example, environmental issues, being omitted; and also the establishment of an ad hoc tribunal to investigate and prosecute the crime of aggression allegedly committed by the Russian Federation, and its not being sufficiently discussed.

My question therefore is: Which outcome should the summit have for you?

In other words, when the summit is over, what would you like to see in the newspapers, which would make the citizens of the member States of the Council of Europe know that they can rely on the Council of Europe as a protective force for their human rights and democracies?

Je vous remercie.

Chère Secrétaire Générale, le Sommet de Reykjavik est une occasion précieuse de servir de point de départ au renforcement des droits de l'homme et de la démocratie, mais le passé du sommet nous a conduits, au sein de l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe, à nous inquiéter de l'omission de certaines questions, telles que l'état d'avancement d'une commission sur la démocratie, l'omission d'une nouvelle génération de droits de l'homme importants, par exemple sur les questions environnementales, et l'absence de discussion suffisante sur la création d'un tribunal chargé d'enquêter sur le crime d'agression prétendument commis par la Fédération de Russie et sur l'engagement des poursuites à cet égard.

Ma question est donc la suivante : quel résultat le sommet devrait-il avoir pour vous ? En d'autres termes, une fois le sommet terminé, quel résultat aimeriez-vous voir dans les journaux pour que les citoyens des États membres du Conseil de l'Europe sachent qu'ils peuvent compter sur le Conseil de l'Europe en tant que force protectrice de leurs droits de l'homme ?

Thank you very much.

Madam Secretary General?

Je vous remercie de votre attention.

Madame la Secrétaire Générale ?

Well, now we are at the stage where an agenda is more or less set, and where deliverables are being decided by our Committee of Ministers. Had this question been put to me a while ago, I would rather have shared with you what I would have liked to see.

But now, I think what is important is that we have a summit. Someone mentioned that it is only the fourth summit in our long history of 74 years, and that we did not have a summit in the last 17 years. In that respect, let me from my side, congratulate you, Parliamentary Assembly, for regularly reminding us of the need to have a summit. When I was questioned before about what would be the most important reason to call a summit, I was saying that it would be about EU accession to the European Convention on Human Rights.

In the meantime, unfortunately, we have a war in Europe, the war of aggression against Ukraine. It was only possible to address a number of issues that actually are changing in Europe, or which need to be changed in Europe, including the priorities of the Council of Europe. We are finally there: in [about] three weeks time, we will have a summit.

Now that we are there, what is certainly front and centre is the issue of how we can support our member State, Ukraine.

The one way - apart from some other [things] that we have been doing for more than a year - is to address the accountability issue. And if you ask me what would be one of the important issues to be registered in the press then, I would say accountability and the Register. Although we will maybe not have everything that we thought [we would have] at the beginning [when it comes to] accountability, be aware that if we agree to the Register - and the Committee of Ministers deputies have already agreed to allow forming, in large partial agreements, and creating the Register. 

Now the second part is the creation itself, we hope to have that decision before the summit. Then this will be actually the first legally binding document on accountability of the Russian Federation in Ukraine.

If we do so, we really deserve headlines and a very important place.

And not only because this is it, but because that would be - as a human rights organisation, we are there to protect citizens. Actually the Register really is victim-centred. As was said, unfortunately, every day the victim [numbers] mount. We need immediately, urgently, to address this issue so that victims that are there can deposit their claims about the moral or material loss that they have suffered. Of course, this is only the first part of the compensation - an overall comprehensive compensation mechanism to be decided. So the Register is certainly the one.

Then, something that is very important for the organisation and that has been discussed quite extensively by this chamber are what we call already the "old challenges". They are not so old, but they are old enough to be able to reverse the problems that we have. One is backsliding in democracy, which we have witnessed in Europe. It predates the pandemic and the war in Ukraine. We certainly need our leaders to meet and recommit to values and standards. What we need there is political will. We have the means. The means are the Council of Europe standards, which are embodied in 223 pieces of conventions or other treaties. And another, of course, linked with that, the execution of judgments. In general, strengthening the convention system - but within that, the citizens see that if there is a judgment of the European Court, that judgment is an obligation for all states' parties, so all our member States can abide by this is by implementing them.

Then, of course, the "new challenges" – and this was also already tackled today in different contexts. Someone was talking about what young people and the younger generation expect from us, but I would say it is not only the young generation: I think everyone expects something of us. For instance, environment and human rights: we actually have some cases before the Court that were brought by senior ladies, where they feel that the governments are not protecting their rights enough and, of course, artificial intelligence and human rights.

So if there is a main headline that I would like to see, it would really be [about] the Register.

But immediately after that, that we recommit to the values, that our leaders will really, really make change in the times to come, in order to really provide for a reverse in democratic backsliding and the implementation of the judgments of the courts.

But, of course, there will be other things to be tackled at the summit, like co-operation with the European Union. The president mentioned this morning, I addressed upon their invitation, the Chair - the Minister of Iceland - and myself, we have an informal meeting with ministers before their regular meeting of the Foreign Affairs Council.

Really, I can assure you, that the Register was overwhelmingly supported, because that is understood to be a very important move for accountability.

We all share this view that accountability is the only path to get peace and justice in Ukraine. That's what we need, and that's what we what to achieve.

Eh bien, nous en sommes maintenant au stade où l'ordre du jour est plus ou moins fixé et où les résultats attendus sont décidés par notre Comité des Ministres, de sorte que si cette question m'avait été posée il y a quelque temps, je préférerais vous faire part de ce que j'aurais aimé voir. Mais aujourd'hui, je pense que ce qui est important, c'est que nous ayons un sommet et quelqu'un a mentionné que c'était seulement le quatrième sommet dans notre longue histoire de 74 ans, et au cours des 17 dernières années, nous n'avons pas eu de sommet. À cet égard, permettez-moi de vous féliciter, Assemblée parlementaire, de nous rappeler régulièrement la nécessité d'organiser un sommet. En effet, lorsqu'on m'a demandé quelle serait la raison la plus importante de convoquer un sommet, j'ai répondu que ce serait l'adhésion de l'UE à la Convention européenne des droits de l'homme. Entre-temps, malheureusement, nous avons eu une guerre en Europe, la guerre d'agression contre l'Ukraine, et il n'a été possible d'aborder qu'un certain nombre de questions qui sont en train de changer en Europe ou qui doivent être changées en Europe, y compris les priorités du Conseil de l'Europe, de sorte que nous y sommes finalement arrivés, et que dans trois semaines plus ou moins, nous aurons un sommet.

Maintenant que nous y sommes, permettez-moi de dire que ce que je pense, c'est que la question de savoir comment nous pouvons soutenir notre État membre, l'Ukraine, est au premier plan et que le seul moyen, à part quelques autres que nous faisons depuis plus d'un an, est d'aborder la question de la responsabilité. Et si vous me demandez quelle serait l'une des questions importantes à enregistrer et à traiter, je dirais la responsabilité et le registre, parce que même si nous n'aurons peut-être pas tout ce que nous pensions au début pour la responsabilité, sachez que si nous acceptons le registre, et les députés du Comité des Ministres ont déjà accepté de permettre la formation, et dans de larges accords partiels, la création du registre.

Nous espérons que cette décision sera prise avant le sommet et qu'il s'agira du premier document juridiquement contraignant sur la responsabilité de la Fédération de Russie en Ukraine. Et je pense que si nous y parvenons, nous mériterons vraiment de faire les gros titres et d'occuper une place très importante. Et pas seulement parce qu'il s'agit de cela, mais parce que ce serait le cas et je pense qu'en tant qu'organisation de défense des droits de l'homme, nous sommes là pour protéger les citoyens et, en fait, le registre est vraiment centré sur les victimes. Comme il a été dit, malheureusement, chaque jour les victimes tombent et cela monte et nous devons immédiatement, de toute urgence, aborder cette question afin que les victimes qui sont là puissent déposer leurs demandes pour les pertes morales ou matérielles qu'elles ont subies et, bien sûr, ce n'est que la première partie de l'indemnisation, un mécanisme d'indemnisation global à décider. Il s'agit donc certainement d'un registre.

Ensuite, un point très important pour l'organisation et qui a été discuté assez longuement par cette Assemblée est ce que nous appelons déjà les anciens défis. Ils ne sont pas si anciens, mais ils le sont suffisamment pour que nous décidions d'inverser les problèmes que nous rencontrons. L'un d'entre eux est le recul de la démocratie, dont nous avons été témoins en Europe et qui est antérieur à la pandémie et à la guerre en Ukraine. Nous avons donc certainement besoin que nos dirigeants se rencontrent et s'engagent à nouveau à respecter les valeurs et les normes, car ce dont nous avons besoin, c'est d'une volonté politique. Nous avons les moyens. Les moyens sont les normes du Conseil de l'Europe, qui s'incarnent dans 223 conventions ou autres traités. Et un autre, bien sûr, lié à cela, l'exécution des jugements. En général, il s'agit de renforcer le système des conventions, mais ce que les citoyens voient le plus, je pense, c'est que si la Cour européenne rend un arrêt, cet arrêt est une obligation pour tous les États parties, et donc pour tous nos États membres de s'y conformer, c'est-à-dire de les mettre en œuvre.

Ensuite, bien sûr, les nouveaux défis - et ils ont déjà été abordés aujourd'hui dans différents contextes - les nouveaux défis et je pense que quelqu'un a dit ce que les jeunes et la jeune génération attendent de nous, mais je dirais que ce n'est pas seulement la jeune génération : Je pense que tout le monde attend quelque chose de nous. Par exemple, l'environnement et les droits de l'homme : la Cour est saisie d'affaires portées par des femmes âgées qui estiment que les gouvernements ne protègent pas suffisamment leurs droits et, bien sûr, l'intelligence artificielle et les droits de l'homme.

S'il y a un premier titre que j'aimerais voir, ce serait vraiment le registre, mais immédiatement après, que nous nous réengagions à respecter les valeurs, que nos dirigeants changent vraiment, vraiment, dans un avenir proche, afin d'inverser le recul démocratique et de mettre en œuvre les jugements des tribunaux. Mais, bien sûr, d'autres questions seront abordées lors du sommet, comme la coopération avec l'Union européenne. Le président l'a mentionné ce matin, j'ai répondu à leur invitation, le ministre président de l'Islande et moi-même, nous avons une réunion informelle avec les ministres avant leur réunion régulière du conseil des affaires étrangères, et vraiment, je peux vous assurer que le registre a été massivement soutenu, parce qu'il est compris comme un mouvement très important pour la responsabilité, et je pense que nous partageons tous le point de vue que la responsabilité est la seule voie pour obtenir la paix et la justice en Ukraine, et je pense que c'est ce dont nous avons besoin et c'est ce que nous voulons atteindre.

Thank you very much, Madam Secretary General.

I forgot to say that Ms Stephanie KRISPER's question was on behalf of the Alliance of Liberals and Democrats for Europe.

Now on behalf of the European Conservatives Group, Ms Nicole HÖCHST from Germany will ask her question. You have 30 seconds.

Merci beaucoup, Madame la Secrétaire Générale.

J'ai oublié de dire que la question de Mme Stephanie KRISPER était au nom de l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe.

C'est maintenant au nom du Groupe des Conservateurs européens que Mme Nicole HÖCHST, d'Allemagne, va poser sa question.

Madame HÖCHST, vous avez 30 secondes.

Thank you, Chair.

Madam Secretary General, dear Madam Ms Marija PEJČINOVIĆ-BURIĆ, I have in fact two questions for you personally: Are you planning to run again for a second mandate? And, if yes, why?

And secondly, what is your view on Kosovo joining the Council of Europe?

Thank you.

Merci, Monsieur le Président.

Madame la Secrétaire Générale, chère Madame BURIĆ,

J'ai en fait deux questions à vous poser personnellement. Envisagez-vous de vous représenter pour un second mandat ? Et si oui, pourquoi ?

Et deuxièmement, quel est votre point de vue sur l'adhésion du Kosovo au Conseil de l'Europe ?

Je vous remercie de votre attention.

 Madam Secretary General?

Madame la Secrétaire Générale ?

Well, I have quite a bit of my mandate ahead of me.

So at this moment, I haven't decided. You will trust that my mandate was anything but ordinary. I think what has already happened during this mandate, including the summit that is forthcoming, is extraordinary.

So, at this moment, I'm very, very busy with preparing everything that is needed from our side. So I would have plenty of time until the time comes to deposit if I'm going to run for the second mandate.

Now, for the application that I received, I can tell you what my part in that is.

Last year, when I got the application, I transferred it to the Committee of Ministers, actually within less than a week. So this was my part in the application.

Now the main work is to be done by the two statutory bodies: one is at this time being discussed at the Committee of Ministers' deputies, and then by the Parliamentary Assembly. And again, by the Committee of Ministers. So, I would say that the process has started and that we need to follow the rules which we have, which are steady there.

The one message I could have is that we need to work in the region in order to preserve peace and stability. In seeing the war waging in Ukraine, we should never think that these could not have some spillover to some other areas, the Western Balkans being one of them.

Whatever move we make - and we have already made some moves - it needs to be very careful. It needs to be a thought in mind that we really need to have everyone on board to move ahead.

And someone said the other day that if the countries in the regions were moving when they were moving, then they all would benefit from that.

Let's hope that they will all be a part of this process. So that would be my answer to your very important question.

Eh bien, j'ai encore une bonne partie de mon mandat devant moi, donc je n'ai pas encore décidé. Vous pouvez me croire, mon mandat était tout sauf ordinaire, et je pense que ce qui s'est déjà passé au cours de ce mandat, y compris le sommet qui est à venir, est extraordinaire.

En ce moment, je suis très occupée à préparer tout ce qui est nécessaire de notre côté. J'aurai donc tout le temps nécessaire jusqu'à ce que le moment soit venu de déposer ma candidature pour le second mandat.

En ce qui concerne la candidature que j'ai reçue, je peux vous dire quel est mon rôle dans ce dossier. L'année dernière, lorsque j'ai reçu la candidature, je l'ai transmise au Comité des Ministres en moins d'une semaine. Voilà donc le rôle que j'ai joué dans ce dossier.

Le travail principal doit maintenant être effectué par les deux organes statutaires : l'un est actuellement discuté au sein du Comité des Délégués des Ministres, et l'autre par l'Assemblée parlementaire. Et à nouveau par le Comité des Ministres. Je dirais donc que le processus a commencé et que nous devons suivre les règles en vigueur.

Le seul message que je pourrais faire passer est que nous devons travailler dans la région afin de préserver la paix et la stabilité, et je pense qu'en voyant la guerre qui fait rage en Ukraine, nous ne devrions jamais penser qu'elle ne pourrait pas avoir des retombées dans d'autres régions, les Balkans occidentaux étant l'une d'entre elles.

Je pense donc que, quelle que soit la décision que nous prendrons – et nous avons déjà pris certaines mesures –, elle devra être très prudente et il faudra garder à l'esprit que nous avons vraiment besoin de l'adhésion de tous pour aller de l'avant.

Quelqu'un m'a dit l'autre jour que si les pays de la région avançaient, tous les autres en bénéficieraient également, pour  qu'effectivement tous puissent faire partie de ce processus. Voilà donc ma réponse à votre question très importante.

Thank you very much, sir.

Madam Secretary General, the last question on behalf of the political groups comes from Mr George KATROUGALOS from Greece, on behalf of the Group of the Unified European Left. 30 seconds.

Je vous remercie.

Madame la Secrétaire Générale, la dernière question au nom des groupes politiques vient de M. George KATROUGALOS, de Grèce, au nom du Groupe pour la gauche unitaire européenne.

Thank you very much, Mr Tiny KOX.

Madam Secretary General, it has already been a year, more than a year, since the Russian invasion of Ukraine. The only peace diplomatic initiatives on the table are coming from China and Brazil.

Do you think that this is normal? Should we try to formulate a diplomatic proposal of our own? A European one?

Merci beaucoup, Monsieur le Président.

Madame la Secrétaire Générale, cela fait déjà plus d'un an que la Russie a envahi l'Ukraine et les seules initiatives diplomatiques de paix sur la table viennent de la Chine et du Brésil.

Pensez-vous qu'il s'agit d'une situation normale ? Devrions-nous essayer de formuler une proposition diplomatique ? Une proposition européenne ?

Madam Secretary General.

Madame la Secrétaire Générale.

Well, the aggression on Ukraine is happening in Europe; in that respect you are right, yes, this is a war that is waged in Europe.

But unfortunately this war is lasting for a very long time. It has a global impact. Take it from the inflation that has spread all over the place: energy prices, reduced supplies, barriers to transportation routes, and so on.

So actually one can only admit that a very big part of the world is already being affected one way or the other with this, so I'm not so surprised that there are countries wishing to have peace.

But I think our stance that we need a just peace - I just explained what a just peace is for me: to have accountability for the horrible war crimes and other crimes that are happening all the time in Ukraine. Until we get it right, we cannot talk about peace. So I hope that Ukraine will win this war and the just peace will be there, because if we go for peace which is not sustainable, I think that wouldn't be a good path to follow.

We already voiced [our thoughts on] peace, but we voiced it through this accountability. I more than agree that we could also go further than that, but I think let's start with accountability. Let's see how many countries will join the Register.

Let me just remind you that the work on the Register is very important because it is not only member States of the Council of Europe who can join: [it is also] observers to the Council of Europe, but also any country in the world. And provided that we have a really big coalition of willing in signing the Register, then we can hope also to have some deterring effect on the Russian Federation.

So I think the just peace and sustainable peace is something we need to work on.

We do our part - but of course if the situation allows for it, we could in the future also go one one step further.

L'agression contre l'Ukraine a lieu en Europe et, à cet égard, vous avez raison : il s'agit d'une guerre menée en Europe.

Mais malheureusement, cette guerre qui dure depuis trop longtemps a un impact mondial. Ainsi, je pense que l'inflation s'est répandue partout : les prix de l'énergie, la réduction des approvisionnements, les obstacles aux voies de transport et ainsi de suite. On ne peut donc qu'admettre qu'une très grande partie du monde est déjà affectée d'une manière ou d'une autre par ce problème. Je ne suis donc pas surpris que certains pays souhaitent la paix.

Mais je pense que notre position selon laquelle nous avons besoin d'une paix juste – je viens d'expliquer ce qu'est pour moi une paix juste – consiste à demander des comptes pour les horribles crimes de guerre et autres crimes qui se produisent en permanence en Ukraine. Tant que nous n'aurons pas réglé ce problème, nous ne pourrons pas parler de paix. J'espère donc que l'Ukraine gagnera cette guerre et qu'il y aura une paix juste, car si nous optons pour une paix qui n'est pas durable, je pense que ce ne serait pas une bonne voie à suivre.

De notre côté, je pense que nous avons déjà exprimé sur la paix, mais nous l'avons fait par le biais de la responsabilité, et je suis tout à fait d'accord pour dire que nous pourrions aller plus loin, mais je pense qu'il faut commencer par la responsabilité, et voir combien de pays rejoindront le registre.

Permettez-moi de vous rappeler que le travail sur le registre est très important parce que non seulement les États membres du Conseil de l'Europe peuvent y adhérer en tant qu'observateurs du Conseil de l'Europe, mais aussi n'importe quel pays dans le monde. Et à condition que nous ayons une grande coalition de volontaires pour signer le registre, je pense que nous pouvons espérer avoir un effet dissuasif sur la Fédération de Russie.

Je pense donc que nous devons travailler à une paix juste et durable. Nous faisons notre part, mais bien sûr, si la situation le permet, nous pourrions à l'avenir faire un pas de plus.

Thank you very much, Madam Secretary General.

We are running out of time, but I will allow three more questions and then you can answer them. I will take them together: the first question comes from Mr Samad SEYIDOV from Azerbaijan. You have 30 seconds.

Merci beaucoup, Madame la Secrétaire Générale.

Nous manquons de temps, mais je vais permettre encore trois questions et vous pourrez y répondre. Je vais les prendre ensemble : la première question vient de M. Samad SEYIDOV de l'Azerbaïdjan.

Monsieur SEYIDOV, vous avez 30 secondes.

Madam Secretary General,

Unfortunately, we still have been waiting for information from the Armenian side about the fate of 4 000 missing Azerbaijanis which, unfortunately, after the first Karabakh war we have.

Even in the reports, which were presented to the Council of Europe, this number has been mentioned. But how can the Council of Europe convince Armenia to open the curtain of secrecy over the fate of these poor people?

Thank you.

Madame la Secrétaire Générale,

Malheureusement, nous attendons toujours des informations de la partie arménienne sur le sort des 4 000 Azerbaïdjanais disparus après la première guerre du Karabakh.

Même dans les rapports qui ont été présentés au Conseil de l'Europe, ce nombre a été mentionné. Mais comment le Conseil de l'Europe peut-il convaincre l'Arménie d'ouvrir le rideau du secret sur le sort de ces pauvres gens ?

Je vous remercie.

Thank you Mr Samad SEYIDOV.

The next question comes from Mr Francesco Sorbara from Canada - you have 30 seconds.

Merci Monsieur SEYIDOV.

La question suivante est posée par M. Francesco SORBARA du Canada.

Monsieur SORBARA, vous avez 30 secondes.

Thank you sir. Good morning Madam Secretary General.

Canada and the Canada-Europe Parliamentary Association are committed to being engaged observers at the Council of Europe and the Parliamentary Assembly of the Council of Europe.

We see our work here as an important part of our parliament's diplomatic initiatives and our engagement in Europe.

I would like to ask you, Madam Secretary General, how you view the role of observers like Canada.

How do you think observers can make more of a meaningful contribution to PACE's work, in particular as it relates to important issues like the war in Ukraine?

Thank you, Madam Secretary General.

Merci Monsieur le Président.

Madame la Secrétaire Générale,

Nous considérons l'association du Canada à l'Assemblée parlementaire comme un élément important des initiatives diplomatiques de notre parlement et de notre engagement en Europe.

J'aimerais vous demander, Madame la Secrétaire Générale, comment vous envisagez le rôle d'observateurs comme le Canada ?

Comment pensez-vous que les observateurs peuvent apporter une contribution plus significative aux travaux de l'APCE, en particulier en ce qui concerne des questions importantes telles que la guerre en Ukraine ?

Merci, Madame la Secrétaire Générale.

Thank you very much, Francesco.

And the last question comes from Mr John HOWELL from the United Kingdom - 30 seconds.

Merci beaucoup, Monsieur SORBARA.

La dernière question est posée par M. John HOWELL du Royaume-Uni.

Monsieur HOWELL, vous avez 30 secondes.

Thank you.

Madam Secretary General, this morning we heard that there were going to be future summits, and a call for future summits as well.

Can you tell us what it is that they are going to concentrate on that we cannot deal with at this summit alone?

Je vous remercie.

Madame la Secrétaire Générale, nous avons entendu ce matin qu'il y aurait de futurs sommets, et un appel à de futurs sommets également.

Pouvez-vous nous dire sur quoi ils vont se concentrer, que nous ne pouvons pas traiter lors de ce seul sommet ?

 Thank you very much, Mr John HOWELL.

Madam General Secretary, would you please answer these three last questions?

Merci beaucoup, Monsieur HOWELL.

Madame la Secrétaire Générale, pourriez-vous répondre à ces trois dernières questions ?

Well, let me start with the missing persons.

I cannot more than agree that in any war there are always missing persons. And I can tell you from different parts of our membership where this issue is raised, and I know how painful for the family it is. So you are right: we need to know the whereabouts for the families to rest in peace.

So I can only urge that wherever –not only in the case of the war that you mentioned–  that we need to address all human rights violations during the conflict and only if when doing so we will be able to cross the next page. And when I was talking to the importance of having confidence, I think that is part of this confidence-building in the longer term, but let me say that the Council of Europe is active on confidence-building measures in different areas, and the third one between Armenia and Azerbaijan took place in March in Istanbul.

So, I think we should continue to work on all issues that are pertinent for peace and for really acknowledging the basic rights of the families to know and bury the remains of their dear ones.

Now, for what observers can more do for PACE, I would say more for the Council of Europe, I'm very grateful that we have observers that are big and important countries and that can really voice the important conventions that have global reach, like Cybercrime, like Violence Against Women, and some others that can adhere to them but also to voice in other parts of the world, because in both of these cases, but one can mention others, at the moment the standards that are issued from the Council of Europe are the golden standards for the world.

So this is certainly one.

And talking about conventions, Canada is participating in the new Convention on Artificial Intelligence and Human Rights, so we can certainly ask for more Canada joining Council of Europe open conventions.

For the other things and in particularly related to Ukraine, of course we have, I didn't mention, we have an action plan for Ukraine that we have adjusted for now and for the future, on resilience, reconstruction, and reform, tackling the issues at hand now during the war, but also projecting into what Ukraine needs in the future.

So with that in mind, I can only kindly ask observers, including Canada, to participate in financing this important work, because will be a lot needed for Ukraine once the peace will be established there.

What Council of Europe does is really giving expertise now for certain things how to work during the war times, in particular for judiciary, for the Prosecutor General, but also how to prepare Ukraine for future membership in the European Union, and in general how to have an inclusive and peaceful society in the future.

So, certainly financing of the action plan would be very much needed.

And the last but not least, and certainly not at all the least of what the observer countries could do in the Council of Europe is joining the register, because we invested first a lot of time with Ukraine, because you would agree nothing for Ukraine should be done without Ukraine. So we involved Ukraine very much in devising the register, but also some other countries like Canada, US and Japan, who could be members of the register. And I think that would be symbolically very important to have the big observer countries joining the register at the outset when it's founded because that would be a powerful message to Ukraine, a powerful message to other countries around the world that share the same values and same stance towards this war of aggression, and certainly would be very important for the register itself to be established.

Now for the last question concerning how we deal with the many good proposals that were put forward from the Parliamentary Assembly, from the Civil Society, from the High Level Reflection Group, and others who were kindly invited to give their opinion on that, I'm sure that this summit will have very meaningful deliverables, but not everything that we would wish is included there.

One of the proposals of the High Level Reflection Group was to have more regular summits, so to have some kind of frequency at which summits will happen. I'm not sure we are yet there, but I would wish for that, I would wish that we have really regular meetings every five years because that's a circle I think in which midterm we can say whether what we do is fine or what we need to adjust. And I think really committing at the highest level is important to implement all the standards that we have. And in particular in the time of war, in particular of changing geopolitics, in particular of anti-right movements that we are we are witnessing around the world.

So I can only say that these proposals that will not be on the agenda in Reykjavik, certainly will remain with us, and we can see what we can do afterwards or in the future about that.

But I think what is the most important is that we tackle really the issue at hand, you know, for environment and human rights.

I think we really, last three-four years, at least the time I'm here, I can witness a huge boost of activities, starting with the Parliamentary Assembly, but also with subsequent presidencies that started with Georgia, then with Germany, with Greece. So actually, with the youth sector, with all parts... with the court organising also conferences on that, so I think the environment and human rights is there, and I will be also talking to your group on Wednesday on that particular issue.

So I think there are ways we can tackle the issue. The real meaning of why there wasn't such proposals would not be taken by the by the summit, but we should not give up.

We should work in order that the spirit and the idea behind would be applied, but for some things, who knows, maybe we will now be more clever and we'll have summits more often, that some of these things may be taken in the future if the summits would be convened.

Commençons par les personnes disparues.

Je suis tout à fait d'accord pour dire que dans toute guerre, il y a toujours des personnes disparues. Je peux vous dire que cette question est soulevée dans différents États membres et je sais à quel point elle est douloureuse pour les familles. Vous avez donc raison : nous devons savoir où se trouvent les personnes disparues.

Je ne peux donc qu'insister sur le fait que partout – et pas seulement dans le cas de la guerre que vous avez mentionnée – nous devons nous pencher sur toutes les violations des droits humains commises pendant les conflits et que ce n'est qu'en le faisant que nous pourrons avancer. Je pense que cela fait partie du processus de construction de la confiance à long terme. Permettez-moi de dire que le Conseil de l'Europe est actif en termes de mesures de construction de la confiance dans différents domaines, comme cela a été le cas par exemple en mars dernier à Istanbul concernant l'Arménie et l'Azerbaïdjan.

Je pense donc que nous devrions continuer à travailler sur toutes les questions pertinentes pour la paix et pour reconnaître réellement les droits fondamentaux des familles à savoir où sont leurs défunts et à les enterrer.

Pour ce qui est de ce que les observateurs peuvent faire de plus pour l'APCE – pour le Conseil de l'Europe – je me félicite que nous ayons comme observateurs de grands pays qui peuvent vraiment faire connaître les conventions importantes ayant une portée mondiale, notamment en matière de cybercriminalité, de violence à l'égard des femmes, et d'autres, aux pays voulant y adhérer, mais aussi dans d'autres parties du monde. Et ce, car les normes qui sont émises par le Conseil de l'Europe sont les normes de référence pour le monde entier.

Il s'agit donc certainement de l'une de ces normes.

En ce qui concerne les conventions, le Canada participe à la nouvelle Convention sur l'intelligence artificielle et les droits de l'homme, et nous pouvons donc certainement demander que le Canada adhère davantage aux autres conventions ouvertes du Conseil de l'Europe.

Pour le reste, et en particulier en ce qui concerne l'Ukraine, nous avons bien sûr, je ne l'ai pas mentionné, un plan d'action pour l'Ukraine que nous avons revu sur la résilience, la reconstruction et le redressement, qui s'attaque aux problèmes actuels pendant la guerre, mais qui projette aussi ce dont l'Ukraine aura besoin à l'avenir.

C'est pourquoi je ne peux que demander aux observateurs, y compris au Canada, de participer au financement de ce travail important, car l'Ukraine aura besoin de beaucoup de choses une fois que la paix y sera rétablie. Le Conseil de l'Europe apporte son expertise sur la façon de travailler en temps de guerre, en particulier concernant le système judiciaire et le procureur général, mais aussi sur la façon de préparer l'Ukraine à son adhésion future à l'Union européenne et, en général, sur la façon d'avoir une société inclusive et pacifique à l'avenir.

Il est donc certain que le financement du plan d'action serait très nécessaire.

Enfin, la dernière chose que les pays observateurs pourraient faire au sein du Conseil de l'Europe, et non des moindres, serait de s'inscrire au registre, car nous avons investi beaucoup de temps avec l'Ukraine – et vous conviendrez que rien pour l'Ukraine ne devrait être fait sans l'Ukraine. Nous avons donc beaucoup impliqué l'Ukraine dans l'élaboration du registre, mais aussi d'autres pays comme le Canada, les États-Unis et le Japon, qui pourraient figurer dans le registre. Je pense qu'il serait symboliquement très important que les grands pays observateurs rejoignent le registre dès sa création, car cela constituerait un message fort pour l'Ukraine et pour les autres pays du monde qui partagent les mêmes valeurs et la même position à l'égard de cette guerre d'agression, et ce serait certainement très important pour la création du registre lui-même.

Pour ce qui est de la dernière question concernant la manière dont nous traitons les nombreuses bonnes propositions avancées par l'Assemblée parlementaire, la société civile, le groupe de réflexion de haut niveau et d'autres personnes qui ont été aimablement invitées à donner leur avis à ce sujet, je suis sûre que ce sommet aura des résultats très significatifs. Toutefois, tout ce que nous souhaiterions n'y est pas inclus.

L'une des propositions du groupe de réflexion de haut niveau était d'organiser des sommets plus réguliers, c'est-à-dire de fixer une certaine fréquence pour les sommets. Je souhaiterais que nous ayons des réunions vraiment régulières tous les cinq ans, car cela nous permettrait d'évaluer ce que nous faisons correctement et ce que nous devons réajuster. Et je pense qu'il est important de s'engager au plus haut niveau pour mettre en œuvre toutes les normes dont nous disposons. Et en particulier en temps de guerre, en temps de changement géopolitique, en temps de mouvements anti-droits dont nous sommes témoins dans le monde entier.

Je ne peux donc que dire que ces propositions, qui ne seront pas à l'ordre du jour à Reykjavik, demeureront d'actualité et nous pourrons voir ce que nous pouvons faire après ou à l'avenir à ce sujet.

Mais je pense que le plus important est que nous nous attaquions vraiment à la question qui nous occupe, à savoir, l'environnement et les droits humains.

Je pense que ces trois ou quatre dernières années, du moins depuis que je suis ici, j'ai pu constater un énorme regain d'activités, en commençant par l'Assemblée parlementaire, mais aussi avec les présidences suivantes qui ont commencé avec la Géorgie, puis avec l'Allemagne et la Grèce ; avec le secteur de la jeunesse, les parties prenantes ; avec la Cour qui organise également des conférences sur ce sujet, je pense que l'environnement et les droits humains sont présents, et je parlerai également mercredi sur cette question particulière.

Je pense donc qu'il y a des moyens de s'attaquer à ce problème. La véritable raison pour laquelle il n'y a pas eu de telles propositions ne sera pas prise en compte par le sommet, mais nous ne devons pas baisser les bras.

Nous devons travailler pour que l'esprit et l'idée sous-jacente soient appliqués, mais pour certaines choses, qui sait, peut-être que nous serons désormais plus intelligents et que nous organiserons des sommets plus souvent, et que certaines de ces choses pourront être prises en compte à l'avenir si les sommets sont convoqués.

Thank you very much Madam Secretary General.

Your advice to be more clever than we have been - that's a challenging one, but we will do our best.

May I thank you very much for answering the questions of our colleagues today.

May I once again praise you for the fact that you had the courage together with our Parliamentary Assembly to say yes, we will go for a summit of heads of state and government, it will take place.

I'm happy that you gave us the hope that the deliverables will be worthwhile and that we will make some headlines about our summit.

Thank you very much, Ms Marija PEJČINOVIĆ-BURIĆ, for working so hard for our organisation.

I have also seen that another important person elected by this Parliamentary Assembly has arrived in our hemicycle, Ms Dunja MIJATOVIC, our human rights commissioner.

I have the pleasure to welcome you now here, Dunja, because this is the moment where you will present your annual report for 2022, a presentation which will be followed by an exchange with parliamentarians.

Let me first say some words dear commissioner, dear Ms Dunja MIJATOVIC,

Last year, 2022, was especially an extremely busy year for you, with visits amongst others to Armenia, Azerbaijan, Czech Republic, the Republic of Moldova, the Slovene Republic, the Western Balkans and, of course, Ukraine, which you visited twice in May 2022, and more recently in February and March of this year, where your visit focused on the situation of Ukrainian children transferred to Russia or Russian-occupied territories.

This is an extremely shocking issue that our Parliamentary Assembly will also debate later this week.

You also made statements on the deplorable human rights situation of Crimean Tatars.

You issued a statement at the end of this visit calling for urgent action and concrete measures, including a mechanism for reuniting children with their families or legal guardians, and more clarity with regards to the entities and procedures in place for helping families and children.

Your work, Madam commissioner, dear Ms Dunja MIJATOVIC, is essential in awakening consciousness on human rights abuses and sounding the alarm in whatever country they happen.

It is not pleasant, but we have to be realistic - there are a lot of human rights violations in our 46 member States. You are there to be the watchdog of our organisation.

May I thank you very much for all the good work done until now, and for your close cooperation with our Assembly, and me personally.

I'm not going to steal any more of your time, Dunja, the floor is yours, to present your annual report.

We are looking forward to it.

Merci beaucoup, Madame la Secrétaire Générale.

Votre conseil d'être plus intelligent que nous ne l'avons été est un défi, mais nous ferons de notre mieux.

Permettez-moi de vous remercier d'avoir répondu aux questions de nos collègues aujourd'hui et de vous féliciter encore une fois de plus d'avoir eu le courage, avec notre Assemblée parlementaire, de dire oui, nous allons organiser un sommet des chefs d'État et de gouvernement, et il aura lieu.

Je suis heureux que vous nous ayez donné l'espoir que les résultats attendus seront utiles et que notre sommet fera la une des journaux.

Merci beaucoup, Madame PEJČINOVIĆ-BURIĆ, d'avoir travaillé si dur pour notre Organisation.

J'ai également constaté qu'une autre personne importante élue par cette Assemblée parlementaire est arrivée dans notre hémicycle, Mme Dunja MIJATOVIC, notre Commissaire aux droits de l'homme.

J'ai le plaisir de vous accueillir ici, Dunja, car c'est le moment où vous allez présenter votre rapport annuel pour 2022, présentation qui sera suivie d'un échange avec les parlementaires.

Permettez-moi d'abord de dire quelques mots, chère Madame MIJATOVIC,

L'année dernière, 2022, a été particulièrement chargée pour vous, avec des visites notamment en Arménie, en Azerbaïdjan, en République tchèque, en République de Moldova, en République slovène, dans les Balkans occidentaux et, bien sûr, en Ukraine, où vous vous êtes rendue à deux reprises en mai 2022, et plus récemment en février et mars de cette année, où votre visite s'est concentrée sur la situation des enfants ukrainiens transférés en Russie ou dans les territoires occupés par les Russes.

Il s'agit d'une question extrêmement choquante dont notre Assemblée parlementaire débattra également dans le courant de la semaine.

Vous avez également fait des déclarations sur la situation déplorable des droits de l'homme des Tatars de Crimée.

À l'issue de cette visite, vous avez publié une déclaration appelant à une action urgente et à des mesures concrètes, notamment un mécanisme de réunification des enfants avec leurs familles ou leurs tuteurs légaux, ainsi qu'une plus grande clarté concernant les entités et les procédures en place pour aider les familles et les enfants.

Votre travail, Madame la Commissaire, chère Madame MIJATOVIC, est essentiel pour éveiller les consciences sur les violations des droits de l'homme et tirer la sonnette d'alarme, quel que soit le pays où elles se produisent.

Ce n'est pas agréable, mais nous devons être réalistes : il y a beaucoup de violations des droits de l'homme dans nos 46 États membres. Vous êtes là pour être le chien de garde de notre Organisation.

Permettez-moi de vous remercier chaleureusement pour tout le bon travail accompli jusqu'à présent, et pour votre étroite coopération avec notre Assemblée, et avec moi personnellement.

Je ne vais pas vous voler plus de temps, Dunja, vous avez la parole pour présenter votre rapport annuel.

Nous l'attendons avec impatience.

Thank you, Mister President, Madam Secretary General,

Honourable Members of PACE, Dear Colleagues,

It is, as always, a great pleasure and honour to have the opportunity to inform you about the work I did and I do together with my team but also to have the opportunity to exchange views and answer any questions you might have.

The year 2022 will be remembered as the year of mass atrocities on European soil. Exactly 14 months ago today, the people of Ukraine woke up to the sound of explosions and shelling. For more than 400 days now, Russian forces have been killing, injuring and displacing tens of thousands of people, including many children. The Russian military attack on Ukraine has resulted in serious and massive violations of human rights and international humanitarian law with disastrous effects on the enjoyment of virtually all human rights by people in Ukraine. Of course, it affected the whole of Europe and beyond.

Since the outset of Russia's war against Ukraine, my office and I have been engaged in responding to its human rights consequences based on the mandate that I have but even much more than that. At the beginning of March last year, we conducted six emergency missions to countries neighbouring Ukraine hosting people fleeing the war, went to 15 border crossings, visited many reception centres and engaged with people fleeing the war, immediately met with, of course, those people that were coming from different parts of Ukraine but also with human rights defenders, with activists, journalists, international organisations that were present at the border, and of course, with national and local authorities in several countries that we visited.

During the visit to Ukraine from 2 to 7 May 2022, together with my team, I witnessed that in only two months, the war had caused widespread human suffering, including the death of thousands of civilians, the displacement of millions, the abduction of children, and numerous cases of torture, extrajudicial executions, arbitrary detention and sexual violence. In Irpin, Bucha, and Borodyanka, I saw evidence of the destruction and heard shocking accounts of the human rights violations that Russian forces caused, again, just in a few months before I visited Ukraine.

In a memorandum on the human rights consequences of the war that I published in July 2022, I warned about the danger of forcible transfer of Ukrainian citizens including children to the Russian Federation or temporarily occupied territories. Even at that time when we went, this was an issue that we were trying to raise awareness about. I noted, already then, with concern, reports that following a legislative change to facilitate the granting of Russian citizenship to Ukrainian children some of them had been adopted in Russia in what appears as a deliberate exploitation of these children's vulnerability. In this regard, I emphasise that international humanitarian law prohibits the changing of children's personal status including nationality by an occupying force. During the visit, I conducted interviews with victims and witnesses of serious human rights violations, and their relatives. I travelled to several localities in the Kyiv region which had previously been under the control of Russian troops or witnessed heavy fighting.

During the PACE Summer Session from 20 to 24 June 2022, together with the President, I hosted a pop-up exhibition called "Listen" in the lobby of the hemicycle to underline the necessity of having the voices of children affected by war heard. This was a very important moment. The president and founder of the War Childhood Museum, Mr Jasminko Halilovic, and the Museum's Ukraine project manager, Svitlana Osipchuk, asked for stronger European support for the children of Ukraine and expressed hope that every visitor to this exhibition will be more motivated to demand concrete help with which Ukraine can ensure the safety of its children.

The War Childhood Museum, the world's only museum focused exclusively on childhood as affected by armed conflict, opened its door in 2017 in my hometown Sarajevo for obvious reasons. The War Childhood Museum's collection today features over 5 000 objects from 16 armed conflicts with offices in Sarajevo, Kyiv, the Hague, and New York City. An activity centring on research, exhibition and education implemented in other countries, the War Childhood Museum is gradually becoming an international platform for all whose childhood has been affected by war. I also want to emphasise something that I find extremely important. In 2018, just when I started working in this organisation, the War Childhood Museum received the Council of Europe Museum prize under the European Museum of the Year scheme. I think this body, the Parliamentary Assembly, recognised the importance of this particular way of raising awareness of the suffering of the children. By recognising the multi-layered consequences of conflicts, we can better understand our responsibility to ensure the safety and well-being of all children.

Last month, as the President already stated, I carried out my visit to Ukraine. This visit focused mainly on the human rights of children who have been separated from their families or legal guardians and transferred to Russia or temporarily occupied territories of Ukraine. I hope that the findings and the recommendations from this visit can also be useful in the context of the upcoming discussion on the situation of Ukrainian civilians including children forcibly displaced or transferred to the Russian Federation or Ukrainian territories under the de facto control of the Russian Federation. Several categories of children are affected, including unaccompanied children, orphans, but also children in care institutions, and in Russia, they have often been placed in foster care without sufficient efforts being made to establish contact with their relatives or legal guardians in Ukraine

Some children have been given Russian citizenship, as you know, and I already elaborated on this. They have been adopted by Russian families, a practice encouraged by Russian public officials, even though children separated from their parents during the humanitarian emergency can never be considered orphans and are, therefore, not available for adoption.

In the statement I issued after the visit, I condemned Russia's failure to return these children as a clear violation of their human rights. I called for unimpeded access to be given to records and information about all affected Ukrainian children. I also called for more urgent action and international co-operation on the family reunification of the affected children.

Of course, that is not all that needs to be done. Concrete solutions should be identified to support the reunification of these children. I will just mention a few: by establishing and supporting mechanisms for reuniting Ukrainian children with their families and legal guardians, by providing more clarity regarding the entities and procedures through which parents, relatives, legal guardians and children can seek assistance in family reunification, by supporting and co-operating with reliable organisations and networks of Ukrainian and Russian human rights defenders and civil societies who are involved in facilitating the family reunification work —this is a very crucial step— and, of course, by assisting Ukraine in pursuing a comprehensive deinstitutionalisation reform and the creation, as soon as the situation allows, of a nurturing environment in which children are raised in families. This is something I discussed with the Advisor Commissioner to the president of Ukraine for children's rights, and I intend to continue working with her on it.

I note, in this respect, that since then the International Criminal Court judges have issued arrest warrants against the President of the Russian Federation and the Russian Commissioner for Children's Rights in relation to the war crime of unlawful deportations of children and that of unlawful transfer of children from occupied areas of Ukraine to the Russian Federation.

During my last visit to Ukraine, I also focused on the human rights situation of Crimean Tatars. It was a project, an issue, a topic, I dedicated quite a lot of time to with my team talking to people, listening to them, their being placed in different regions, areas around the world listening to their leaders, talking to the Majlis, talking to civil society, NGOs, journalists, families of the ones who are suffering and have their loved ones unjustly imprisoned.

Last week, I published this report and the aim is mainly to amplify the voice of Crimean Tatar human rights defenders and victims and to draw attention to Crimean Tatars' long-standing struggle for dignity and human rights. It provides a brief historical overview of the persecution of the Crimean Tatar people. It also identifies multiple patterns of human rights violations suffered by Crimean Tatars, especially after the illegal annexation of Crimea in March 2014 and following Russia's full-scale invasion of Ukraine in February 2022.

I welcome the strong emphasis of the Council of Europe Summit on accountability and the need to investigate and prosecute the perpetrators of violations of international humanitarian and human rights law committed in Ukraine. Continued international support for the national justice system in Ukraine and Ukrainian human rights defenders who document crimes and human rights violations is also important, as are universal jurisdiction investigations in several European countries.

Justice, remembrance of past human rights violations and recognition of the suffering of the victims are necessary foundations for a long-term peace based on respect for human rights and the rule of law. On all these issues the Council of Europe has something to say. Russia's war of aggression against Ukraine should also provide a context for reflection on lessons learned about the effectiveness of our work and on the priority thematic areas of focus going forward.

This is necessary as human rights backsliding with its accompanying progressive relinquishment of multilateralism and distancing from democratic and rule-of-law principles is putting hard-fought rights and freedoms at peril elsewhere in Europe, too. While the emphasis on supporting Ukraine is both right and necessary, it is crucial that it not in any way translate, including inadvertently, into a loss of focus on ensuring respect for human rights in all our member States. I think this is very important.

I would like to highlight some areas where this is particularly crucial based on my country and thematic work throughout my mandate. The first is the obligation to fully implement the judgments of the European Court of Human Rights. Failure to do so would be an outright rejection of the commitment to upholding human rights. As highlighted in the latest report of the Committee of Ministers of the Council of Europe on the execution of the Court's judgments, more than 6 000 cases remained to be implemented at the end of 2022. Almost 1 300 of these are leading cases. Delaying or failing to implement court judgments results in repeated human rights violations continuing to occur. Another long-standing problem is the continued violation of the human rights of migrants and their instrumentalisation for political purposes. There is almost not a day that I do not raise a certain issue related to migration in one of the Council of Europe member States. Some authorities have proposed or adopted laws that violate established human rights standards and the basic principles of human dignity. This is a very dangerous path, you notice. Removing cornerstones from the edifice of the international human rights law runs the risk of others failing until the whole edifice collapses. Politicians have to be more farsighted, more courageous. In particular, parliamentarians should pass laws and monitor government practices to prevent refoulement and ensure that asylum seekers have access to individualised and efficient asylum procedures.

Search and rescue efforts also need to be strengthened. Loss of life at sea is a tragedy that cannot and should be prevented and it is happening as we speak. State authorities must also improve reception conditions and integration. In addition to failing to meet international standards on migration, some member States compound the problems by preventing human rights defenders from working freely. In some countries, human rights defenders who protect migrants are stigmatised and harassed for purely political reasons, and I am talking based on facts.

It is worth repeating that when human rights defenders, civil society and individuals help save lives and provide assistance to migrants, it is largely because the state has failed in its obligations to do so. Those who attack them are not only violating human rights obligations, they are also doing a disservice to something that is really crucial to all of us, and that is democracy and the rule of law. Protecting human rights is also inextricably linked to protecting the environment. The degradation of our ecosystem not only poses a direct threat to our physical health and well-being but also undermines people's ability to enjoy a range of human rights, including the right to life and health. I am concerned about the increasing repression of environmental human rights defenders, especially young people, who demand to be heard sometimes through unconventional means instead of being listened to and also given a place at a table, they are all too often silenced through violence, abusive litigation, slaps, arrests, and smear campaigns. This is the wrong response to one of the most pressing challenges facing humanity. There is a need for a greater commitment including by national parliaments to address the root causes of environmental degradation and to promote social justice and equality as well as recognition of the multiple ways in which people are affected by environmental degradation. Environmental problems often have social and political root causes. They require collective actions to be addressed effectively. The lack of such action has often led to protests including in Europe. Regrettably, I have observed that all too often state authorities in Europe unduly restrict the rights to peaceful assembly, including through the use of excessive force and the criminalisation of peaceful demonstrators. Freedom of assembly is not only an important right in itself but also in the context of other human rights, such as freedom of expression, association, and participation in public affairs.

In this context, it is also important to protect media freedom better. Last December, I had an exchange of views with your Committee on Culture, Science, Education and Media during which I underlined the important role that parliamentarians can play in ensuring the safety of journalists. This is crucial for the resilience of democracies, especially in the face of an alarming decline in the safety of journalists and an increasingly restrictive environment hampering their work in many European countries. I have also observed a worrying decline in the safety of human rights defenders and increasing restrictions on their ability to work in a growing number of European countries. They face various forms of reprisal, including judicial harassment, prosecution, illegal deprivation of liberty, abusive controls and surveillance, smear campaigns, threats, and intimidation. This situation undermines democracy as I stated. If human rights defenders cannot work really and safely, it becomes more difficult to shed light on human rights violations on corruption or abuse of power and undemocratic forces thrive.

The climate of hostility against them is also part of a wider problem of polarisation in a society characterised by hate speech against different social or minority groups. A dramatic example of this is the pervasive climate of intolerance against LGBTI people who face a variety of threats to their dignity, safety and freedoms. Instead of addressing this problem, some politicians – high-level politicians – are surfing or even creating this wave of intolerance by instrumentalising fundamental issues related to their human rights, such as the legal recognition of same-sex couples or their right to family life. The time has come to change this.

Another area where progress is still needed is the protection and promotion of women's rights and gender equality. Women and girls in Europe in the 21st century, still face significant challenges from gender-based violence to obstacles in assessing their sexual and reproductive health and rights, from discrimination to unequal pay, and limited representation in leadership positions. Moreover, the Covid-19 pandemic and the war in Ukraine have highlighted the impact that crises can have on women, exacerbating existing inequalities and putting them at risk of further marginalisation. A multipronged approach is needed to address these challenges. First, there is a need to better address gender-based violence in all its forms. This includes not only physical violence but also sexual harassment and online abuse. Legislation must be strengthened to hold perpetrators accountable, provide effective remedies and support services for survivors and promote the respect and upholding of women and girls' sexual and reproductive health and rights.

Second, the gender pay gap must be tackled head-on. It is illegal. It is unjust and unsustainable for women to be paid less than men for work of equal value.

We must also act to break down the many barriers that still prevent persons with disabilities from participating fully in society, and we are often forgetting about them. I have urged member States to prioritise legal capacity reforms and to put in place adequately designed and funded community-based services to support independent living. More generally, there is a need to close gaps in laws and policies and to improve their implementations so that persons with disabilities have access to education, employment, and healthcare on an equal basis with others.

Mister President, Honourable Members of PACE,

Commitment to upholding human rights standards has been waning in many of our member States for several years, but this is no reason to give up. As I have often stressed, amid the gloomy picture, there are also reasons for hope. I see this when States ratify conventions, protect their national human rights structures and co-operate effectively at the multilateral level. In all the countries I visit, I meet NGOs, journalists, human rights defenders, activists, citizens, national human rights and ombudsman institutions, and they continue to defend their rights and the rights of others, despite the grave dangers they often face for their commitment. This is a sign that the European system of human rights protection contains the necessary antibodies. We need to make better use of them to improve the lives of millions of people in Europe.

Our continent is in dire need of more, not fewer human rights. The Council of Europe must remain the guardian of human rights, democracy and the rule of law. The Summit will hopefully also commit to harnessing better the power of youth, whose right to participate leads not only to better and more effective decisions but also enriches democracy and helps develop citizenship competencies for life.

Now is the time to truly recommit to the values of our organisation, as the Secretary General already stated. It is the responsibility of member States to do so. The founding principles and values of the Council of Europe continue to be the cornerstones of our societies. Putting them into practice must become a top priority for us all. Together, we need to strengthen freedoms, promote participation and enable all people to enjoy their human rights. Politicians not shying away to call for more, not fewer human rights.

Only united will we be able to rise to the challenges of our time.

Thank you very much.

Merci, Monsieur le Président, Madame la Secrétaire Générale,

Mesdames et Messieurs les membres de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe,

Chers collègues,

C'est, comme toujours, un grand plaisir et un honneur d'avoir l'occasion de vous informer sur le travail que j'ai mené et que je mène avec mon équipe, mais aussi d'avoir l'occasion d'échanger des points de vue et de répondre à toutes les questions que vous pourriez avoir.

L'année 2022 restera dans les mémoires comme l'année des atrocités de masse sur le sol européen. Il y a exactement 14 mois aujourd'hui, le peuple ukrainien s'est réveillé au son des explosions et des bombardements. Depuis plus de 400 jours, les forces russes tuent, blessent et déplacent des dizaines de milliers de personnes, dont de nombreux enfants. L'attaque militaire russe contre l'Ukraine a entraîné des violations graves et massives des droits de l'homme et du droit humanitaire international, avec des effets désastreux sur la jouissance de pratiquement tous les droits de l'homme par les habitants de l'Ukraine. Bien entendu, elle a touché l'ensemble de l'Europe et au-delà.

Depuis le début de la guerre de la Russie contre l'Ukraine, mon bureau et moi-même nous sommes engagés à répondre à ses conséquences en matière de droits de l'homme sur la base du mandat qui m'a été confié, mais bien plus encore. Au début du mois de mars de l'année dernière, nous avons mené six missions d'urgence dans des pays voisins de l'Ukraine accueillant des personnes fuyant la guerre, nous nous sommes rendus à 15 postes frontières, nous avons visité de nombreux centres d'accueil et nous nous sommes engagés auprès des personnes fuyant la guerre ; nous avons rencontré immédiatement, bien sûr, ces personnes qui venaient de différentes parties de l'Ukraine, mais aussi des défenseurs des droits de l'homme, des activistes, des journalistes, des organisations internationales présentes à la frontière et, bien sûr, des autorités nationales et locales dans plusieurs pays que nous avons visités.

Lors de ma visite en Ukraine du 2 au 7 mai 2022, j'ai pu constater avec mon équipe qu'en seulement deux mois, la guerre avait causé des souffrances humaines considérables, notamment la mort de milliers de civils, le déplacement de millions de personnes, l'enlèvement d'enfants et de nombreux cas de torture, d'exécutions extrajudiciaires, de détentions arbitraires et de violences sexuelles. À Irpin, Boutcha et Borodyanka, j'ai vu les preuves de la destruction et entendu des récits choquants sur les violations des droits de l'homme commises par les forces russes, une fois de plus, quelques mois seulement avant ma visite en Ukraine.

Dans un mémorandum sur les conséquences de la guerre sur les droits de l'homme que j'ai publié en juillet 2022, j'ai mis en garde contre le risque de transfert forcé de citoyens ukrainiens, y compris d'enfants, vers la Fédération de Russie ou les territoires temporairement occupés. Même à l'époque où nous nous sommes rendus sur place, c'était une question à laquelle nous essayions de sensibiliser les gens. J'ai noté, déjà à l'époque, avec inquiétude, les rapports selon lesquels, à la suite d'un changement législatif visant à faciliter l'octroi de la citoyenneté russe aux enfants ukrainiens, certains d'entre eux avaient été adoptés en Russie dans ce qui semble être une exploitation délibérée de la vulnérabilité de ces enfants. À cet égard, j'insiste sur le fait que le droit humanitaire international interdit à une force d'occupation de modifier le statut personnel des enfants, y compris leur nationalité. Au cours de la visite, j'ai mené des entretiens avec des victimes et des témoins de graves violations des droits de l'homme, ainsi qu'avec leurs proches. Je me suis rendue dans plusieurs localités de la région de Kiev qui étaient auparavant sous le contrôle des troupes russes ou qui avaient été le théâtre de violents combats.

Pendant la session d'été de l'APCE, du 20 au 24 juin 2022, j'ai organisé, avec le Président, une exposition pop-up intitulée « Listen » dans le hall de l'hémicycle pour souligner la nécessité de faire entendre la voix des enfants touchés par la guerre. Ce fut un moment très important. Le président et fondateur du War Childhood Museum, M. Jasminko Halilovic, et la responsable du projet Ukraine du musée, Svitlana Osipchuk, ont demandé un soutien européen plus fort pour les enfants d'Ukraine et ont exprimé l'espoir que chaque visiteur de cette exposition sera plus motivé pour demander une aide concrète permettant à l'Ukraine d'assurer la sécurité de ses enfants.

Le War Childhood Museum, le seul musée au monde consacré exclusivement à l'enfance affectée par les conflits armés, a ouvert ses portes en 2017 dans ma ville natale, Sarajevo, pour des raisons évidentes. La collection du War Childhood Museum compte aujourd'hui plus de 5 000 objets issus de 16 conflits armés et dispose de bureaux à Sarajevo, Kiev, La Haye et New York. Reflétant l'activité de recherche, d'exposition et d'éducation mise en œuvre dans d'autres pays, le War Childhood Museum devient progressivement une plateforme internationale pour tous ceux dont l'enfance a été affectée par la guerre. Je tiens également à souligner un point que je trouve extrêmement important. En 2018, au moment où j'ai commencé à travailler dans cette Organisation, le War Childhood Museum a reçu le prix du Musée du Conseil de l'Europe dans le cadre du programme « Musée européen de l'année». Je pense que cet organe, l'Assemblée parlementaire, a reconnu l'importance de cette manière particulière de sensibiliser à la souffrance des enfants. En reconnaissant les conséquences à plusieurs niveaux des conflits, nous pouvons mieux comprendre notre responsabilité de garantir la sécurité et le bien-être de tous les enfants.

Le mois dernier, comme le Président l'a déjà indiqué, j'ai effectué une visite en Ukraine. Cette visite était principalement axée sur les droits de l'homme des enfants qui ont été séparés de leur famille ou de leur tuteur légal et transférés en Russie ou dans les territoires temporairement occupés de l'Ukraine. J'espère que les conclusions et les recommandations de cette visite pourront également être utiles dans le contexte de la discussion à venir sur la situation des civils ukrainiens, y compris les enfants déplacés de force ou transférés vers la Fédération de Russie ou les territoires ukrainiens sous le contrôle de facto de la Fédération de Russie. Plusieurs catégories d'enfants sont concernées, notamment les enfants non accompagnés, les orphelins, mais aussi les enfants placés dans des institutions de soins ; en Russie, ils ont souvent été placés dans des familles d'accueil sans que des efforts suffisants soient faits pour établir un contact avec leurs parents ou leurs tuteurs légaux en Ukraine

Certains enfants ont reçu la citoyenneté russe, comme vous le savez, et j'ai déjà développé ce point. Ils ont été adoptés par des familles russes, une pratique encouragée par les autorités russes, même si les enfants séparés de leurs parents pendant l'urgence humanitaire ne peuvent jamais être considérés comme des orphelins et ne peuvent donc pas être adoptés.

Dans la déclaration que j'ai publiée après la visite, j'ai condamné le fait que la Russie n'ait pas renvoyé ces enfants, ce qui constitue une violation flagrante de leurs droits humains. J'ai demandé que les dossiers et les informations concernant tous les enfants ukrainiens concernés puissent être consultés sans entrave. J'ai également appelé à une action plus urgente et à une coopération internationale pour le regroupement familial des enfants concernés.

Bien sûr, ce n'est pas tout ce qu'il faut faire. Des solutions concrètes doivent être identifiées pour soutenir la réunification de ces enfants. Je n'en citerai que quelques-unes : en établissant et en soutenant des mécanismes de réunification des enfants ukrainiens avec leurs familles et leurs tuteurs légaux, en clarifiant les entités et les procédures par lesquelles les parents, les proches, les tuteurs légaux et les enfants peuvent demander de l'aide pour la réunification familiale, en soutenant et en coopérant avec des organisations et des réseaux fiables de défenseurs des droits de l'homme et de sociétés civiles ukrainiens et russes qui sont impliqués dans la facilitation du travail de regroupement familial – il s'agit d'une étape cruciale – et, bien sûr, en aidant l'Ukraine à poursuivre une réforme globale de désinstitutionnalisation et la création, dès que la situation le permettra, d'un environnement nourricier dans lequel les enfants sont élevés dans des familles. C'est un point dont j'ai discuté avec la conseillère du Président ukrainien pour les droits de l'enfant, et j'ai l'intention de continuer à travailler avec elle sur ce sujet.

Je note, à cet égard, que depuis lors, les juges de la Cour pénale internationale ont émis des mandats d'arrêt contre le Président de la Fédération de Russie et le commissaire russe aux droits de l'enfant en relation avec le crime de guerre de déportations illégales d'enfants et le transfert illégal d'enfants des zones occupées de l'Ukraine vers la Fédération de Russie.

Lors de ma dernière visite en Ukraine, je me suis également concentrée sur la situation des droits de l'homme des Tatars de Crimée. Il s'agissait d'un projet, d'une question, d'un sujet auquel j'ai consacré beaucoup de temps avec mon équipe, en parlant avec les gens, en les écoutant, en les plaçant dans différentes régions, dans différentes zones du monde, en écoutant leurs dirigeants, en m'adressant au Majlis, en parlant à la société civile, aux ONG, aux journalistes, aux familles de ceux qui souffrent et dont les êtres chers sont injustement emprisonnés.

La semaine dernière, j'ai publié ce rapport dont l'objectif principal est d'amplifier la voix des défenseurs des droits de l'homme et des victimes tatares de Crimée et d'attirer l'attention sur la lutte de longue date des Tatars de Crimée pour la dignité et les droits de l'homme. Le rapport présente un bref aperçu historique de la persécution du peuple tatare de Crimée. Il identifie également de multiples modèles de violations des droits de l'homme subies par les Tatars de Crimée, en particulier après l'annexion illégale de la Crimée en mars 2014 et après l'invasion totale de l'Ukraine par la Russie en février 2022.

Je me félicite que le Sommet du Conseil de l'Europe ait mis l'accent sur la responsabilité et la nécessité d'enquêter et de poursuivre les auteurs de violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme commises en Ukraine. Il est également important que la communauté internationale continue à soutenir le système judiciaire national en Ukraine et les défenseurs des droits de l'homme ukrainiens qui documentent les crimes et les violations des droits de l'homme, tout comme les enquêtes de la juridiction universelle dans plusieurs pays européens.

La justice, le souvenir des violations passées des droits de l'homme et la reconnaissance des souffrances des victimes sont les fondements nécessaires d'une paix à long terme basée sur le respect des droits de l'homme et de la primauté du droit. Sur toutes ces questions, le Conseil de l'Europe a quelque chose à dire. La guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine devrait également fournir un contexte de réflexion sur les leçons tirées de l'efficacité de notre travail et sur les domaines thématiques prioritaires pour l'avenir.

Cette réflexion est nécessaire car le recul des droits de l'homme, qui s'accompagne d'un abandon progressif du multilatéralisme et d'un éloignement des principes démocratiques et de l'État de droit, met en péril des droits et des libertés durement acquis ailleurs en Europe également. Si l'accent mis sur le soutien à l'Ukraine est à la fois juste et nécessaire, il est crucial qu'il ne se traduise en aucune manière, y compris par inadvertance, par une perte d'intérêt pour le respect des droits de l'homme dans tous nos États membres. Je pense que c'est très important.

Je voudrais souligner quelques domaines où cela est particulièrement crucial, sur la base de mon travail par pays et par thème tout au long de mon mandat. Le premier est l'obligation de mettre pleinement en œuvre les arrêts de la Cour européenne des droits de l'homme. Ne pas le faire reviendrait à rejeter purement et simplement l'engagement de défendre les droits de l'homme. Comme le souligne le dernier rapport du Comité des Ministres du Conseil de l'Europe sur l'exécution des arrêts de la Cour, plus de 6 000 affaires restaient à mettre en œuvre à la fin de 2022. Près de 1 300 d'entre elles sont des affaires de premier plan. Le fait de retarder ou de ne pas mettre en œuvre les arrêts de la Cour entraîne des violations répétées des droits de l'homme. Un autre problème de longue date est la violation continue des droits de l'homme des migrants et leur instrumentalisation à des fins politiques. Il ne se passe pratiquement pas un jour sans que je soulève une question liée à la migration dans l'un des États membres du Conseil de l'Europe. Certaines autorités ont proposé ou adopté des lois qui violent les normes établies en matière de droits de l'homme et les principes fondamentaux de la dignité humaine. Il s'agit d'une voie très dangereuse, vous le remarquez. En retirant les pierres angulaires de l'édifice du droit international des droits de l'homme, on risque d'en voir d'autres s'écrouler jusqu'à ce que l'ensemble de l'édifice s'effondre. Les hommes politiques doivent faire preuve de plus de clairvoyance et de courage. En particulier, les parlementaires devraient adopter des lois et contrôler les pratiques gouvernementales pour empêcher le refoulement et garantir que les demandeurs d'asile aient accès à des procédures d'asile individualisées et efficaces.

Les efforts de recherche et de sauvetage doivent également être renforcés. La perte de vies humaines en mer est une tragédie qui peut et doit être évitée et qui se produit en ce moment même. Les autorités nationales doivent également améliorer les conditions d'accueil et d'intégration. En plus de ne pas respecter les normes internationales en matière de migration, certains États membres aggravent les problèmes en empêchant les défenseurs des droits de l'homme de travailler librement. Dans certains pays, les défenseurs des droits de l'homme qui protègent les migrants sont stigmatisés et harcelés pour des raisons purement politiques, et je parle sur la base de faits.

Il convient de répéter que lorsque les défenseurs des droits de l'homme, la société civile et les particuliers contribuent à sauver des vies et à fournir une assistance aux migrants, c'est en grande partie parce que l'État n'a pas respecté ses obligations en la matière. Ceux qui les attaquent ne violent pas seulement les obligations en matière de droits de l'homme, ils rendent également un mauvais service à quelque chose qui est vraiment crucial pour nous tous, à savoir la démocratie et l'État de droit. La protection des droits de l'homme est également inextricablement liée à la protection de l'environnement. La dégradation de notre écosystème constitue non seulement une menace directe pour notre santé physique et notre bien-être, mais elle compromet également la capacité des personnes à jouir d'une série de droits de l'homme, y compris le droit à la vie et à la santé. Je suis préoccupée par la répression croissante des défenseurs des droits de l'homme en matière d'environnement, en particulier les jeunes, qui demandent à être entendus parfois par des moyens non conventionnels. Au lieu d'être écoutés et d'avoir une place à la table, ils sont trop souvent réduits au silence par la violence, les procès abusifs, les gifles, les arrestations et les campagnes de diffamation. C'est une mauvaise réponse à l'un des défis les plus urgents auxquels l'humanité est confrontée. Il est nécessaire que les parlements nationaux s'engagent davantage à s'attaquer aux causes profondes de la dégradation de l'environnement et à promouvoir la justice sociale et l'égalité, ainsi qu'à reconnaître les multiples façons dont les personnes sont affectées par la dégradation de l'environnement. Les problèmes environnementaux ont souvent des causes sociales et politiques profondes. Ils nécessitent des actions collectives pour être traités efficacement. L'absence de telles actions a souvent conduit à des protestations, y compris en Europe. Malheureusement, j'ai observé que trop souvent les autorités publiques en Europe restreignent indûment les droits de réunion pacifique, y compris par l'utilisation d'une force excessive et la criminalisation des manifestants pacifiques. La liberté de réunion n'est pas seulement un droit important en soi, mais aussi dans le contexte d'autres droits de l'homme, tels que la liberté d'expression, d'association et de participation aux affaires publiques.

Dans ce contexte, il est également important de mieux protéger la liberté des médias. En décembre dernier, j'ai eu un échange de vues avec votre commission de la culture, de la science, de l'éducation et des médias au cours duquel j'ai souligné le rôle important que les parlementaires peuvent jouer pour assurer la sécurité des journalistes. Ce rôle est crucial pour la résilience des démocraties, en particulier face au déclin alarmant de la sécurité des journalistes et à l'environnement de plus en plus restrictif qui entrave leur travail dans de nombreux pays européens. J'ai également observé une diminution inquiétante de la sécurité des défenseurs des droits de l'homme et des restrictions croissantes de leur capacité à travailler dans un nombre croissant de pays européens. Ils sont confrontés à diverses formes de représailles : harcèlement judiciaire, poursuites, privation illégale de liberté, contrôles et surveillance abusifs, campagnes de diffamation, menaces et intimidations. Cette situation porte atteinte à la démocratie, comme je l'ai dit. Si les défenseurs des droits de l'homme ne peuvent pas travailler réellement et en toute sécurité, il devient plus difficile de faire la lumière sur les violations des droits de l'homme, la corruption ou les abus de pouvoir, et les forces antidémocratiques prospèrent.

Le climat d'hostilité à leur égard fait également partie d'un problème plus large de polarisation dans une société caractérisée par des discours de haine à l'encontre de différents groupes sociaux ou minoritaires. Le climat d'intolérance omniprésent à l'égard des personnes LGBTI, qui sont confrontées à diverses menaces pour leur dignité, leur sécurité et leurs libertés, en est un exemple frappant. Au lieu de s'attaquer à ce problème, certains hommes politiques – de haut niveau – surfent sur cette vague d'intolérance, voire la créent, en instrumentalisant des questions fondamentales liées à leurs droits humains, telles que la reconnaissance juridique des couples de même sexe ou leur droit à la vie familiale. Il est temps de changer cela.

La protection et la promotion des droits des femmes et de l'égalité entre les hommes et les femmes est un autre domaine dans lequel des progrès sont encore nécessaires. En Europe, au XXIe siècle, les femmes et les jeunes filles sont toujours confrontées à des défis importants, qui vont de la violence fondée sur le sexe aux obstacles à l'évaluation de leur santé et de leurs droits sexuels et reproductifs, en passant par la discrimination, l'inégalité de rémunération et la représentation limitée aux postes de direction. En outre, la pandémie de covid-19 et la guerre en Ukraine ont mis en évidence l'impact que les crises peuvent avoir sur les femmes, en exacerbant les inégalités existantes et en les exposant au risque d'une marginalisation accrue. Une approche multidimensionnelle est nécessaire pour relever ces défis. Tout d'abord, il est nécessaire de mieux lutter contre la violence sexiste sous toutes ses formes. Il s'agit non seulement de la violence physique, mais aussi du harcèlement sexuel et des abus en ligne. La législation doit être renforcée afin que les auteurs de ces actes soient tenus pour responsables, que les survivants disposent de voies de recours efficaces et de services de soutien et que le respect et la défense de la santé et des droits sexuels et génésiques des femmes et des jeunes filles soient encouragés.

Deuxièmement, il faut s'attaquer de front à l'écart de rémunération entre les hommes et les femmes. Il est illégal. Il est injuste et insoutenable que les femmes soient moins bien payées que les hommes pour un travail de valeur égale.

Nous devons également agir pour faire tomber les nombreuses barrières qui empêchent encore les personnes handicapées de participer pleinement à la société, et nous les oublions souvent. J'ai exhorté les États membres à donner la priorité aux réformes de la capacité juridique et à mettre en place des services de proximité conçus et financés de manière adéquate pour favoriser l'autonomie. Plus généralement, il est nécessaire de combler les lacunes des lois et des politiques et d'améliorer leur mise en œuvre afin que les personnes handicapées aient accès à l'éducation, à l'emploi et aux soins de santé sur la base de l'égalité avec les autres.

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les membres de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe,

Depuis plusieurs années, l'engagement en faveur du respect des normes en matière de droits de l'homme faiblit dans nombre de nos États membres, mais ce n'est pas une raison pour baisser les bras. Comme je l'ai souvent souligné, il y a aussi des raisons d'espérer. Je le vois lorsque les États ratifient les conventions, protègent leurs structures nationales de défense des droits de l'homme et coopèrent efficacement au niveau multilatéral. Dans tous les pays que je visite, je rencontre des ONG, des journalistes, des défenseurs des droits de l'homme, des militants, des citoyens, des institutions nationales de défense des droits de l'homme et des médiateurs, et ils continuent à défendre leurs droits et les droits d'autrui, malgré les graves dangers auxquels leur engagement les expose souvent. C'est le signe que le système européen de protection des droits de l'homme contient les anticorps nécessaires. Nous devons mieux les utiliser pour améliorer la vie de millions de personnes en Europe.

Notre continent a un besoin urgent de plus de droits de l'homme, et non de moins. Le Conseil de l'Europe doit rester le gardien des droits de l'homme, de la démocratie et de l'État de droit. Nous espérons que le sommet s'engagera également à mieux exploiter le pouvoir des jeunes, dont le droit à la participation permet non seulement de prendre des décisions meilleures et plus efficaces, mais aussi d'enrichir la démocratie et d'aider à développer des compétences citoyennes pour la vie.

Le moment est venu de s'engager à nouveau en faveur des valeurs de notre Organisation, comme l'a déjà déclaré la Secrétaire Générale. Il est de la responsabilité des États membres de le faire. Les principes fondateurs et les valeurs du Conseil de l'Europe restent les pierres angulaires de nos sociétés. Leur mise en pratique doit devenir une priorité absolue pour nous tous. Ensemble, nous devons renforcer les libertés, promouvoir la participation et permettre à chacun de jouir de ses droits fondamentaux. Les hommes politiques n'hésitent pas à réclamer plus, et non moins, de droits de l'homme.

Ce n'est qu'unis que nous pourrons relever les défis de notre temps.

Je vous remercie de votre attention.

Thank you very much, Madam Commissioner, for your in-depth presentation of the work that you are doing as elected by us, and to be our watchdog with regard to the respect of human rights.

It is not a very nice picture that you have drawn of what is happening in Europe, but it is necessary that we are aware. It is good to have heard, at the end of your intervention, you say that there are also signs of hope.

Now, you agreed to answer questions from our members. First, you will get five questions from political groups and then if there is time left, from other members.

First, I call Ms Petra BAYR from Austria on behalf of the Socialist Group - you have 30 seconds.  

Merci beaucoup, Madame la Commissaire, pour votre présentation approfondie du travail que vous accomplissez en tant qu'élue et gardienne du respect des droits de l'homme. Le tableau que vous avez dressé de ce qui se passe en Europe n'est pas très réjouissant, mais il est nécessaire que nous en soyons conscients et il est bon d'entendre qu'à la fin de votre intervention, vous avez dit qu'il y avait aussi des signes d'espoir.

Vous avez maintenant accepté de répondre aux questions de nos membres. Vous aurez d'abord cinq questions des groupes politiques et ensuite, s'il reste du temps, d'autres membres.

La parole est d'abord à Mme Petra BAYR, de l'Autriche, au nom du Groupe socialiste.

Vous disposez de 30 secondes, Madame BAYR.

Dear Ms Dunja MIJATOVIC,

Thank you very much for the work that lies behind your report.

Your report also mentions the right to live in a healthy environment.

We know that last week, Mr António Guterres, Secretary-General of the United Nations, published a letter to his fictional great-great-granddaughter, where he stresses his concern that maybe humankind will not manage the challenges of the climate crisis.

I think it's also a task for us to do work on this. My question is: What exactly can the Council of Europe, the Parliamentary Assembly, do to enlarge the human rights framework, and really legally, robustly enshrine the right to live in a healthy environment within the human rights framework?

Merci beaucoup pour le travail qui se cache derrière votre rapport.

Votre rapport mentionne également le droit de vivre dans un environnement sain, et nous savons que la semaine dernière, António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies, a publié une lettre à son arrière-arrière-petite-fille fictive dans laquelle il souligne son inquiétude quant au fait que l'humanité ne parviendra peut-être pas à relever les défis de la crise climatique.

Je pense qu'il nous incombe également de travailler sur ce sujet. Ma question est donc la suivante : que peuvent faire exactement le Conseil de l'Europe et l'Assemblée parlementaire pour élargir le cadre des droits de l'homme et inscrire de manière juridiquement solide le droit de vivre dans un environnement sain dans le cadre des droits de l'homme ?

Thank you, Ms Petra BAYR.

Madam Commissioner.

Merci, Madame BAYR.

Madame la Commissaire ?

Thank you, Ms Petra BAYR, for this question.

I already, in a way, have replied to several issues related to the human rights and environment.

I think the Council of Europe, as an organisation, started looking into this issue at a very early stage.

Of course we are different from the United Nations.

The different international organisations have different mandates, but it seems to me that there is a strong political will and also a recognition from our member States, that this is not an issue that can and should be neglected.

And of course it is about future generations. It is about all of us and our responsibility when it comes to the question "what are we leaving behind? Which kind of earth?", related to human rights and related to environment and many other issues.

We've done many bad things as human beings when it comes to the environment, so I think now is the time. It should be a wake-up call to all of us to do more.

My office focused on an issue that we also worked closely on with the Parliamentary Assembly.

When the Parliamentary Assembly started talking about the environment some years ago, we decided to focus on human rights defenders. I started building a network that has direct access to my office of young [people], sometimes children, who were trying to participate in decision-making.

So I think my advice again would be: talk to the youth. Listen to their voices and include them in all the discussions at the Council of Europe in order to have a very clear view, and also to see results, and also [have a] recognition of this organisation and what the organisation is doing when it comes to the issue of human rights and environment.

I think it's something that is going to be quite challenging, but at the same time I think the results and also the appreciation from many of those people that are raising the issue of the environment in our member States will be something of great importance. I really do hope it will translate into action.

Merci, Madame STIENEN, pour cette question.

J'ai déjà répondu d'une certaine manière à plusieurs questions liées aux droits de l'homme et à l'environnement.

Je pense que le Conseil de l'Europe, en tant qu'organisation, a commencé à se pencher sur cette question très tôt.

Bien sûr, nous sommes différents des Nations Unies et les différentes organisations internationales ont des mandats différents, mais il me semble qu'il y a une forte volonté politique et une reconnaissance de la part de nos États membres que ce n'est pas une question qui peut être négligée. Et bien sûr, il s'agit des générations futures, il s'agit de nous tous et de notre responsabilité lorsqu'il s'agit de répondre à la question « Que laissons-nous derrière nous ? Quelle sorte de planète ? » en ce qui concerne les droits de l'homme, l'environnement et bien d'autres questions.

En tant qu'êtres humains, nous avons fait beaucoup de mauvaises choses en matière d'environnement, et je pense que le moment est venu de nous réveiller pour que nous en fassions plus.

Mon bureau s'est concentré sur une question sur laquelle nous avons également travaillé en étroite collaboration avec l'Assemblée parlementaire, lorsque celle-ci a commencé à parler de l'environnement il y a quelques années, nous avons décidé de nous concentrer sur les défenseurs des droits de l'homme, et j'ai commencé à construire un réseau qui a un accès direct à mon bureau ; des jeunes, parfois d'enfants, qui essaient de participer à la prise de décision.

Je pense donc qu'une fois de plus, mon conseil serait de parler aux jeunes. Écoutez leur voix et incluez-les dans toutes les discussions au Conseil de l'Europe afin d'avoir une vision très claire et de voir des résultats et la reconnaissance de cette organisation et de ce qu'elle fait en matière de droits de l'homme et d'environnement.

Je pense qu'il s'agit d'un véritable défi, mais en même temps, je pense que les résultats et l'appréciation des nombreuses personnes qui soulèvent la question de l'environnement dans nos États membres seront d'une grande importance, et j'espère vraiment qu'ils se traduiront par des actions.

Thank you, Madam Commissioner.

The next question comes from Mr Pablo HISPÁN from Spain on behalf of the Group of the European People's Party - 30 seconds.

Merci, Madame la Commissaire.

La prochaine question vient de M. Pablo HISPÁN, d'Espagne, au nom du Groupe du Parti populaire européen.

Monsieur HISPÁN, 30 secondes.

Thank you, Mister President.

First of all, we want to congratulate the commissioner and say that our Group of the European People's Party group supports your superb work and supports what you say about Ukraine, about Moldova, and about Armenia that is now threatening a repeat of what happened in the 20th century.

In our continent there are numerous bilingual communities, and extremist nationalists use education to undermine the rights of children, to eliminate cultural plurality and try to build falsely homogeneous communities.

I want to ask you, if you are following what is happening in Catalonia, and if this question is taking your attention?

Thank you, Commissioner.

Merci, Monsieur le Président.

Tout d'abord, nous voulons féliciter la Commissaire et dire que notre groupe, le Groupe du Parti populaire européen, soutient votre excellent travail et ce que vous dites à propos de l'Ukraine, de la République de Moldova et de l'Arménie, qui menacent aujourd'hui de répéter ce qui s'est passé au XXe siècle.

Notre continent compte de nombreuses communautés bilingues, et les nationalistes extrémistes utilisent l'éducation pour saper les droits des enfants, pour éliminer la pluralité culturelle et pour tenter de construire des communautés faussement homogènes.

Je voudrais vous demander si vous suivez ce qui se passe en Catalogne et si cette question retient votre attention.

Je vous remercie, Madame la Commissaire.

Thank you, Mr Pablo HISPÁN.

Madam Commissioner.

Merci, Monsieur HISPÁN.

Madame la Commissaire ?

Thank you for your question.

Of course this is an issue that we are looking at regardless of the country.

As you probably know, I visited Spain just before New Year, and among the issues covered were also issues related to freedom of expression, freedom of assembly.

When it comes to the languages, of course, no matter which country or which region, this is an issue that I'm looking at constantly. I just mentioned the report on Crimean Tatars.

Language, culture, tradition is something that is absolutely crucial for any community or people or part of a society. So I can only say that this is very high on my agenda.

But apart from my work, there is also the work of many other parts of the Council of Europe, like the Framework Convention for the Protection of National Minorities, the European Charter for Regional or Minority Languages, and many other colleagues are working hard in order to raise the issues of minorities and also the rights of people.

The report on Spain will be something that we will use as a sort of guideline in addressing these issues, because we always do follow-ups on certain topics that are important. We cannot cover all human rights issues each and every time, which is understandable.

But of course when it comes to Catalonia we had an issue that was raised by me at the very beginning related to freedom of assembly and police violence and of course freedom of expression, which was also something that we tackled.

But of course, I can only say that we will continue doing so.

Merci pour votre question.

Il s'agit bien sûr d'un problème que nous examinons quel que soit le pays.

Comme vous le savez probablement, j'ai visité l'Espagne juste avant le Nouvel An, et parmi les questions abordées figurent également des questions liées à la liberté d'expression et à la liberté de réunion. En ce qui concerne les langues, bien sûr, quel que soit le pays ou la région, c'est une question que j'examine en permanence. Je viens de mentionner le rapport sur les Tatars de Crimée.

La langue, la culture, la tradition sont des éléments absolument cruciaux pour toute communauté, tout peuple ou toute partie d'une société. Je ne peux donc que dire que ce sujet figure en priorité dans mon agenda. Mais en dehors de mon travail, il y a aussi le travail de beaucoup d'autres parties du Conseil de l'Europe – la convention-cadre, la charte linguistique – et beaucoup d'autres collègues qui travaillent dur pour soulever les questions des minorités et aussi les droits des personnes.

Le rapport sur l'Espagne nous servira en quelque sorte de ligne directrice pour aborder ces questions, car nous effectuons toujours des suivis sur certains sujets importants, et nous ne pouvons pas toujours couvrir toutes les questions relatives aux droits de l'homme, ce qui est compréhensible, mais bien sûr, en ce qui concerne la Catalogne, nous avons eu une question que j'ai soulevée au tout début concernant la liberté de réunion et la violence policière et, bien sûr, la liberté d'expression, qui est également un sujet que nous avons abordé.

Mais bien sûr, je ne peux que dire que nous continuerons à le faire.

The next question comes from Mr Bertrand BOUYX, from France, on behalf of the Alliance of Liberals and Democrats for Europe.

La prochaine question vient de M. Bertrand BOUYX, de la France, au nom de l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe.

Thank you, Mr President.

Madam Commissioner,

Your position and your visibility give you privileged access to the various aspects of the increasing tension in the world. The war in Ukraine and the sound of boots on the Taiwan Strait are the most striking signs of this. You said: "The Ukrainian people's struggle for freedom sends a clear message. They reject the rule of violence in favour of the rule of law".

This is clear, and we can only agree with this statement.

But beyond words, our Alliance of Liberals and Democrats for Europe wants to know what this means in practice. How many times have you visited Ukraine? What are the results of these visits and how has the follow-up been done? In other words, what has been your visibility on the ground?

Thank you very much.

Merci, Monsieur le Président.

Madame la Commissaire,

Vos fonctions et votre visibilité vous donnent un accès privilégié aux différents aspects de ce que l’on peut appeler le raidissement du monde. La guerre en Ukraine et les bruits de bottes dans le détroit de Taïwan en sont les signes les plus éclatants. Vous avez déclaré : « La lutte du peuple ukrainien pour la liberté est un message clair. Il rejette la règle de la violence en faveur de l’État de droit ». C’est clair, et nous ne pouvons que partager ce constat.

Mais au-delà des mots, notre Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe souhaite savoir ce que cela signifie en pratique. Combien de fois vous êtes-vous rendue en Ukraine ? Quels sont les résultats de ces visites et comment le suivi a-t-il été assuré ? En d’autres termes, quelle a été votre visibilité sur le terrain ?

Je vous remercie.

Thank you, Mr Bertrand BOUYX.

Madam Commissioner?

Merci, Monsieur Bertrand BOUYX.

Madame la Commissaire ?

Well, I think it's difficult to talk about myself when it comes to visibility. But when it comes to the visibility of my work in relation to Ukraine, I think it was quite exceptional.

From the interviews at the very beginning to CNN, to several international media outside Europe reporting about my last visit in relation to the children issue - the latest one on Crimean Tatars.

So, what we have at the Council of Europe, is we receive press reviews when it comes to this visibility about the work we do. I cannot tell you the statistics on these issues, but what I can tell you is when it comes to engagement, this is something that has been extraordinary from the very beginning.

I already mentioned, but I can repeat that I visited, at the beginning of May 2022, I was the first human rights official that visited Kyiv with my team. We also went to Bucha, Borodyanka, and Irpin, and after that we worked hard with the Ukrainian authorities and different ministries on issues related to accountability.

And I also stated, if you heard, that already at that time we had raised the issue of children that were being forcefully removed to the Russian Federation, and also this citizenship law that was, in a way, picked up by many others afterwards.

I also stated just now that I have just returned from Ukraine where I focused on children's issues. I discussed it with the commissioner of president Volodymyr Zelenskyy who is dealing with human rights, and we are of course following up on this and many other issues.

Last year, I followed up on many topics - they are also all public on my website, from issues related to sexual violence, where I connected victims in Ukraine already at that early stage with women that organised NGOs dealing with the victims of sexual violence coming from my part of the world, with the unfortunate destinies from Bosnia and Herzegovina, from Kosovo, from Croatia.

So I mentioned the exhibition that we organised here, which was something extremely important. Now people are working in order to make it possible also in Kyiv for the stories of children to be heard, but there are many other ways that we are working on accountability, on issues related to jurisdiction.

I work constantly with the general prosecutor. I also met with Mr Karim Khan, and we are in touch with him, of course limited to the mandates that they have.

So there are different ways of dealing with these issues.

I just mentioned the project that took quite some time and it's one of the most important projects: I was even praised by the Ministry of Foreign Affairs of Ukraine, which is not something that happens quite often, on the work on Crimean Tatars.

So there are numerous things - it's not for me really to make statistics, but if you ask me if we managed to raise awareness and if we were seen as visible, I can only say yes to you.

Even the European Parliament has recognised the work done by this office as something of great relevance; they included it in their paper preparing for a debate they will have on the issue of deported children.

But of course if there are any other details you wish to know, I would be ready to answer.

Je pense qu'il est difficile de parler de moi lorsqu'il s'agit de visibilité, mais lorsqu'il s'agit de la visibilité de mon travail en relation avec l'Ukraine, je pense qu'elle a été tout à fait exceptionnelle, depuis les interviews accordées au tout début à CNN et jusqu'à plusieurs médias internationaux hors d'Europe qui ont rendu compte de ma dernière visite en rapport avec la question des enfants. La dernière en date concerne les Tatars de Crimée.

Je ne peux donc pas vous donner de statistiques sur ces questions, mais ce que je peux vous dire, c'est qu'en ce qui concerne l'engagement, c'est quelque chose d'extraordinaire depuis le tout début.

J'ai déjà mentionné, mais je peux le répéter, que, au début du mois de mai 2022, j'ai été le premier fonctionnaire des droits de l'homme à visiter Kiev avec mon équipe et je me suis également rendu à Boutcha, Borodyanka et Irpin, et après cela, nous avons travaillé dur avec les autorités ukrainiennes et les différents ministères sur les questions liées à la responsabilité.

J'ai également déclaré, si vous l'avez entendu, que nous avions déjà soulevé à l'époque la question des enfants déplacés de force vers la Fédération de Russie, ainsi que cette loi sur la citoyenneté qui a été, d'une certaine manière, reprise par beaucoup d'autres par la suite.

Je viens également de déclarer que je rentrais tout juste d'Ukraine où je me suis concentrée sur les questions relatives aux enfants. J'en ai discuté avec le commissaire du Président Zelensky chargé des droits de l'homme, et nous suivons bien sûr cette question et bien d'autres.

L'année dernière, j'ai suivi de nombreux sujets qui sont tous publiés sur mon site web, depuis la question des violences sexuelles, où j'ai mis en contact des victimes en Ukraine dès le début avec des femmes qui ont organisé des ONG s'occupant des victimes de violences sexuelles venant de ma partie du monde, avec des destins malheureux en Bosnie-Herzégovine, du Kosovo, de Croatie.

J'ai donc mentionné l'exposition que nous avons organisée ici et qui était extrêmement importante. Aujourd'hui, des personnes travaillent pour que les histoires des enfants puissent être entendues à Kiev, mais nous travaillons de bien d'autres manières sur la responsabilité, sur les questions liées à la juridiction. Je travaille constamment avec le procureur général, j'ai également rencontré M. Karim Khan, et nous sommes en contact avec lui, bien sûr dans les limites de leurs mandats respectifs.

Il y a donc différentes façons de traiter ces questions et je viens de mentionner le projet qui a pris beaucoup de temps et qui est l'un des plus importants. J'ai même été félicitée par le ministère ukrainien des Affaires étrangères, ce qui n'arrive pas souvent, pour mon travail sur les Tatars de Crimée. Il y a donc beaucoup de choses, mais ce n'est pas à moi de faire des statistiques, mais si vous me demandez si nous avons réussi à sensibiliser les gens et si nous avons été perçus comme visibles, je ne peux que vous répondre oui.

Même le Parlement européen a reconnu que le travail effectué par ce bureau était d'une grande pertinence et l'a inclus dans son document préparant le débat qu'il tiendra sur la question des enfants déportés.

Mais bien sûr, si vous souhaitez obtenir d'autres détails, je suis prête à vous répondre.

Thank you, Madam Commissioner.

The next question comes from Mr Oleksii GONCHARENKO from Ukraine - you have 30 seconds.

Merci, Madame la Commissaire.

La prochaine question vient de M. Oleksii GONCHARENKO, d'Ukraine.

Vous disposez de 30 secondes.

Thank you, dear Commissioner.

First of all, thank you for your job in support of human rights of Ukrainians.

My question is about definitely deported children, because from all crimes, awful crimes committed by Russian Federation in Ukraine, for me that is the most awful, because we all are children, majority of us are parents. Just imagine: you've been taken from your family forcefully, or your children, it's even worse, are taken from you forcefully.

So, what concrete steps do you see to take back all Ukrainian children back home? Because this is part of what is genocide. Do you agree with this?

And before all Ukrainian children will be at home, will be back, that will mean that all children in the world are in danger.

Thank you very much.

Merci, Madame la Commissaire.

Tout d'abord, je vous remercie pour votre travail en faveur des droits de l'homme des Ukrainiens.

Ma question porte sur les enfants définitivement déportés, car de tous les crimes horribles commis par la Fédération de Russie en Ukraine, c'est pour moi le plus terrible, car nous sommes tous les enfants de quelqu’un, la majorité d'entre nous sont des parents. Imaginez : vous avez été arraché à votre famille par la force ou vos enfants vous ont été arrachés par la force.

Quelles mesures concrètes envisagez-vous pour ramener tous les enfants ukrainiens dans leur pays d'origine ? Parce que cela fait partie du génocide. Êtes-vous d'accord avec cela ?

Avant que tous les enfants ukrainiens ne soient rentrés chez eux, cela signifiera que tous les enfants du monde sont en danger.

Merci beaucoup.

Thank you, Mr Oleksii GONCHARENKO.

Madam Commissioner?

Merci, Monsieur GONCHARENKO.

Madame la Commissaire ?

Thank you, Mr Oleksii GONCHARENKO.

I stated several issues that I also shared with the Ukrainian government and different offices.

I also discussed this with the Deputy Prime Minister in charge of issues related to the temporarily occupied territories when I was in Kyiv, and of course with the Children's Commissioner, but also many other officials, but also with the civil society.

What I think is important first of all is to recognise that we have a problem. The problem is the fact that there is no access for any international organisations dealing with the issue, not only on children, but human rights in general, to the Russian Federation.

So, in order to verify, in order to work based on accurate data, which is extremely important on these issues because those issues are not only sensitive, those issues are painful, people are suffering because of this. I have spoken to many and I know that they are struggling with it.

Ukrainian civil society organisations, together with the Russian civil society organisations, so I'd rather say activists and sometimes citizens that are willing to help, are doing an enormous job. But this is just a drop. This is not like a state-organised way of dealing with this.

I recently spoke to the Special Representative of the Secretary-General of the United Nations for Children and Armed Conflict, Ms Virginia Gamba de Potgieter, who is in charge of the issues related to children in conflict. We intend to meet next week already in order to see what can be done.

There are also other organisations that we're in touch with, like UNHCR and many others struggling in order to address these issues.

So there is nothing I can tell you in order to sort of say, "OK, yes, we have a way to do it".

What we have is a clear obligation, first of all, to do something as the international community, but this cannot be done without more cause for unrestricted access in order to really go and find the children, to go to those places that are known as recreational camps that I mentioned in several reports and statements that I had, and also an issue that I suggested when I came back from Ukraine: a need for maybe some kind of international mechanism that will be able to do these issues in a very low profile manner, talking to the parents and also making sure that those parents, when they return children, can really try to do something for them.

I heard stories that many parents had to leave the territories, they lost everything, including their children. So, some kind of fund for families returning those children is something that I think could help.

So, my office intends, as I already said, to work with other international organisations to see what can be done in order really to have some kind of breakthrough. Children are returning and we hear every day there is a new number, but those numbers are very small numbers, and of course we are happy about this, but I can only assure you that I will do everything in my power as commissioner, but also as a human being, to do everything that can be done on this extremely difficult and and painful issue.

Merci, Monsieur GONCHARENKO.

J'ai exposé plusieurs questions que j'ai également partagées avec le Gouvernement ukrainien et différents bureaux.

J'en ai également discuté avec le vice-premier ministre chargé des questions liées aux territoires temporairement occupés lorsque j'étais à Kiev, et bien sûr avec le commissaire à l'enfance, mais aussi avec de nombreux autres fonctionnaires, ainsi qu'avec la société civile.

Je pense qu'il est tout d'abord important de reconnaître que nous avons un problème, et ce problème est le fait qu'aucune organisation internationale traitant de la question, non seulement des enfants, mais aussi des droits de l'homme en général, n'a accès à la Fédération de Russie.

Ainsi, pour vérifier, pour travailler sur la base de données exactes, ce qui est extrêmement important sur ces questions parce qu'elles ne sont pas seulement sensibles, elles sont douloureuses, les gens souffrent à cause de cela. J'ai parlé à beaucoup d'entre eux et je sais qu'ils se débattent avec cela.

Les organisations de la société civile ukrainienne, ainsi que les organisations de la société civile russe, je dirais plutôt les activistes et parfois les citoyens qui sont prêts à aider, font un travail énorme. Mais ce n'est qu'une goutte d'eau. Il ne s'agit pas d'une manière organisée par l'État de gérer la situation.

J'ai récemment parlé à une représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies, Mme Gamba, qui est chargée des questions liées aux enfants dans les conflits, et nous avons l'intention de nous rencontrer la semaine prochaine afin de voir ce qui peut être fait.

Nous sommes également en contact avec d'autres organisations, comme le HCR et bien d'autres, qui s'efforcent de résoudre ces problèmes.

Il n'y a donc rien que je puisse vous dire pour vous dire « OK, oui, nous avons un moyen de le faire ». Ce que nous avons, c'est une obligation claire de faire quelque chose en tant que communauté internationale, mais cela ne peut pas être fait sans un accès plus libre pour vraiment aller chercher les enfants, pour aller dans ces endroits qui sont connus comme des camps de loisirs que j'ai mentionnés dans plusieurs rapports et déclarations que j'ai eus, et aussi une question que j'ai suggérée quand je suis revenu d'Ukraine : la nécessité d'une sorte de mécanisme international qui sera capable de traiter ces questions de manière très discrète, en parlant aux parents et en s'assurant aussi que ces parents, quand ils ramènent les enfants, peuvent vraiment essayer de faire quelque chose pour eux.

J'ai entendu des histoires selon lesquelles de nombreux parents ont dû quitter les territoires, ils ont tout perdu, y compris leurs enfants. Je pense donc qu'il serait utile de créer une sorte de fonds pour les familles qui ramènent leurs enfants.

Mon bureau a donc l'intention, comme je l'ai déjà dit, de travailler avec d'autres organisations internationales pour voir ce qui peut être fait afin d'obtenir une avancée. Les enfants reviennent et nous entendons chaque jour un nouveau chiffre, mais ce sont de très petits chiffres, et bien sûr nous en sommes heureux, mais je ne peux que vous assurer que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir en tant que commissaire, mais aussi en tant qu'être humain, pour faire tout ce qui peut être fait sur cette question extrêmement difficile et douloureuse.

The last question on behalf of the political groups is from Mrs Anne STAMBACH-TERRENOIR, from France, for the Group of the Unified European Left.

La dernière question au nom des groupes politiques vient de Mme Anne STAMBACH-TERRENOIR, de la France, pour le Groupe pour la gauche unitaire européenne

Thank you.

Madam Commissioner,

In your report, you express concern about the decline in freedom of expression. However, in France, since March, hundreds of people have been arrested during demonstrations against the pension reform, without valid reason, sometimes with violence.

You expressed your concern in a strong statement on 24 March. The next day, during an environmentalist demonstration, a disproportionate law enforcement operation led to unprecedented violence and dozens of injuries. Since then, bans on demonstrations have multiplied and the Human Rights Ombudsman has received 115 complaints of police violence.

Your voice is strong, Madam Commissioner, and listened to in France. What is your view on the evolution of the freedom to demonstrate and can new recommendations be expected?

Thank you very much.

Merci. 

Madame la Commissaire,

Dans votre rapport, vous vous inquiétez du recul quant à la liberté d'expression. Or, en France, depuis mars, des centaines de personnes ont été arrêtées lors de manifestations contre la réforme des retraites, sans raison valable, parfois avec violence.

Vous vous en êtes émue par une déclaration forte le 24 mars. Le lendemain, lors d'une manifestation écologiste, un dispositif disproportionné de maintien de l'ordre a entraîné des violences inouïes et des dizaines de blessés. Depuis, les interdictions de manifester se multiplient et la Défenseure des droits déplore 115 saisines pour violences policières.

Votre voix est forte, Madame la Commissaire, et écoutée en France. Quel regard portez-vous sur l'évolution de la liberté à manifester et de nouvelles recommandations peuvent-elles être attendues ?

Je vous remercie.

Madam Commissioner?

Madame la Commissaire ?

Well, on this issue I think I was very vocal.

As the gentleman asked me, about visibility, I think it was very visible what I did and what I said in relation to the issues in France. I had raised this issue already in 2019 in relation to Gilets jaunes and also offered recommendations to the government.

I also heard president Emmanuel Macron in our Parliamentary Assembly stating publicly that they would follow the recommendations that we offered. Unfortunately we came into the situation where I had to raise the issue again, when it comes to freedom of assembly and freedom of expression.

Those recommendations now, not to go into too many details, are all public. They are related to many issues, starting from training the police on how to use certain weapons, making sure that any violence or attacks is investigated, making sure that people can demonstrate freely.

If there is a country where this is allowed, and this is something that we all are looking at coming from different countries, this is this freedom to freely express yourself and to go on the street and rally to say "I disagree with something".

Doing this in times of austerity and problems is not an easy thing, but it is the responsibility of the state.

And of course I do intend to work with the French authorities. I can say that I have exemplary cooperation in raising these issues.

Of course there are certain disagreements on the issues that are raised, but regardless, I think the dialogue is there, as is recognition of the importance of this topic, not only for the French Republic, but also a signal that the French Republic sends to other member States, which I think is also extremely important.

Sur cette question, je pense que j'ai été très loquace.

Je veux dire, comme le monsieur me l'a demandé, à propos de la visibilité, je pense que ce que j'ai fait et ce que j'ai dit à propos des problèmes en France était très visible. J'avais déjà soulevé cette question en 2019 en relation avec les Gilets jaunes et j'avais également proposé des recommandations au gouvernement. J'ai également entendu le Président Macron déclarer publiquement devant notre Assemblée parlementaire qu'il suivrait les recommandations que nous avions formulées, et malheureusement, nous nous sommes retrouvés dans une situation où j'ai dû soulever à nouveau la question de la liberté de réunion et de la liberté d'expression. Ces recommandations, pour ne pas entrer dans les détails, sont toutes publiques et portent sur de nombreuses questions, comme la formation de la police à l'utilisation de certaines armes, la garantie que toute violence ou attaque fait l'objet d'une enquête et la garantie que les personnes peuvent manifester librement.

Je pense que s'il y a un pays où cela est autorisé, et c'est quelque chose que nous examinons tous en venant de différents pays, c'est cette liberté de s'exprimer librement et d'aller dans la rue et de se rassembler pour dire « Je ne suis pas d'accord avec quelque chose ».

Il n'est pas facile de le faire en période d'austérité et de problèmes, mais c'est la responsabilité de l'État. Bien entendu, j'ai l'intention de travailler avec les autorités françaises et je peux dire que je bénéficie d'une coopération exemplaire pour soulever ces questions. Bien sûr, il y a certains désaccords sur les questions soulevées, mais quoi qu'il en soit, je pense que le dialogue est là et que l'on reconnaît l'importance de ce sujet, non seulement pour la République française, mais aussi comme un signal que la République française envoie aux autres États membres, ce qui, je pense, est également extrêmement important.

Thank you very much, Madam Commissioner.

Now we are running out of time but I can allow three more questions and I would like to ask you to take them together, Ms Dunja MIJATOVIĆ.

The first question comes from Ms Deborah BERGAMINI from Italy - 30 seconds.

Merci beaucoup, Madame la Commissaire.

Nous allons bientôt manquer de temps, mais je peux autoriser trois questions supplémentaires et je vous demanderai de les prendre ensemble, Madame MIJATOVIĆ.

La première question est posée par Mme Deborah BERGAMINI, de l'Italie. Vous avez trente secondes.

Thank you. From the beginning of this year, illegal migration in Italy has quadrupled. Thirty-seven thousand migrants have arrived along the Italian coastline, which amounts to about 8 000 kilometres, and the situation is going to worsen in the summer months. The government has declared a state of emergency. Now when it comes to respecting human rights, this is not an exact science, it is a good practice that is made of good laws, good words, good intentions, but also resources and resources have not quadrupled.

So my question is whether you agree or not with the requests of the Italian government for an urgent integrated and supportive approach on the part of all members of the European Union to face this dramatic issue?

Je vous remercie. Depuis le début de l'année, l'immigration clandestine en Italie a quadruplé. Trente-sept mille migrants sont arrivés le long des côtes italiennes, soit sur environ 8000 kilomètres, et la situation va s'aggraver au cours des mois d'été. Le gouvernement a déclaré l'état d'urgence. Le respect des droits de l'homme n'est pas une science exacte ; c'est une bonne pratique faite de bonnes lois, de bonnes paroles, de bonnes intentions, mais aussi de ressources, et les ressources n'ont pas quadruplé.

Ma question est donc la suivante : êtes-vous d'accord ou non avec les demandes du gouvernement italien pour une approche intégrée et solidaire urgente de la part de tous les membres de l'Union européenne pour faire face à ce problème dramatique ?

Thank you very much, Ms Deborah BERGAMINI.

The next question comes from Mr Ruben RUBINYAN from Armenia - 30 seconds.

Merci beaucoup, Madame BERGAMINI.

La prochaine question vient de M. Ruben RUBINYAN d'Arménie.

30 secondes, Monsieur RUBINYAN.

Thank you, Madam Commissioner.

Today, the Secretary General said that it can be a good idea that you visit Nagorno-Karabakh and the Lachin Corridor. We have spoken before, and I know you also want to, so my question is: when are you going to visit the Lachin Corridor and Nagorno-Karabakh? In case you want to say that you will do it when Azerbaijan allows you to, then please answer me what are you going to do? What are you intending to do to convince Azerbaijan or rather make Azerbaijan allow you to visit the region? Because I think it is a part of your job.

Merci.

Madame la Commissaire,

Aujourd'hui, la Secrétaire Générale a déclaré qu'il serait bon que vous vous rendiez au Haut-Karabakh et dans le corridor de Latchine. Nous nous sommes déjà parlé et je sais que vous le souhaitez également.

Ma question est donc la suivante : quand allez-vous vous rendre dans le corridor de Latchine et au Haut-Karabakh ?

Si vous voulez dire que vous le ferez lorsque l'Azerbaïdjan vous y autorisera, répondez alors à ma question : qu'allez-vous faire ? Qu'avez-vous l'intention de faire pour convaincre l'Azerbaïdjan ou plutôt pour que l'Azerbaïdjan vous autorise à visiter la région ? Car je pense que cela fait partie de votre travail.

Thank you, Mr Ruben RUBINYAN.

And the last question comes from Mr Samad SEYIDOV from Azerbaijan.

30 seconds for you as well.

Merci, Monsieur RUBINYAN.

La dernière question est posée par M. Samad SEYIDOV, de l'Azerbaïdjan.

30 secondes pour vous aussi.

Madam Commissioner,

Everybody knows that you are very sensitive about the violations of human rights all over the Council of Europe member States, but just a couple of weeks ago, Azerbaijani servicemen were tortured and ill-treated in Armenia and these pictures were distributed by social media.

We have sent this information to you but still we are waiting for a reaction. Why, in this case, is your office keeping silent? 

Thank you very much.

Madame la Commissaire,

Tout le monde sait que vous êtes très sensible aux violations des droits de l'homme dans tous les États membres du Conseil de l'Europe, mais il y a quelques semaines, des militaires azerbaïdjanais ont été torturés et maltraités en Arménie et ces photos ont été diffusées sur les réseaux sociaux.

Nous vous avons transmis ces informations, mais nous attendons toujours une réaction. Pourquoi, dans ce cas, votre bureau garde-t-il le silence ?

Nous vous remercions de votre attention.

Thank you so much.

Madam Commissioner, would you please answer the three questions?

Je vous remercie de votre attention.

Madame la Commissaire, pourriez-vous répondre aux trois questions ?

When it comes to migration and Italy, of course, this is a particularly relevant issue that I'm following. When it comes to, if I correctly understood, the solidarity and the importance of other countries joining in order to take the burden, this is an issue I addressed in relation to Greece, in relation to Malta, in relation to countries that are actually at the forefront of accepting migrants.

One of the reasons why migration policies are failing is because of a lack of solidarity. I called for it numerous times, but of course, I cannot change the policies or the issues that are related to the statements and decisions taken by the European Union when it comes to migration.

I criticised it also, on several occasions, and I will continue to do so. As long as this is not a case, the issue related to migration is very much related to the state responsibility in order to make sure that it is done in a human rights compliant way, even though it is very challenging. I know that there are funds that are given to member States to establish reception centres, huge reception centres with surveillance cameras like in my own country, Bosnia and Herzegovina. One was built. It cost enormous sums of money that I would rather like to see be given to integration processes and to possibilities for migrants or asylum seekers to become part of society. Yet, it's not for me to decide how certain funds will be spent by member States.

The burden is there, but I think the main reason that we are failing when it comes to migration is a simple lack of political will - not only by EU member States, but also other Council of Europe member States.

If there were a policy, burden sharing, and solidarity for legal routes for looking at each and every case individually, as is written in international law, then I think we could see some light at the end of this tunnel.

At the moment, the picture is, as you heard in my introduction, very gloomy, very dangerous. The question remains, and I've been asking this question on many occasions: "Where are we heading to? Are we building Fortress Europe or are we building a Europe that is based on human rights, democracy, and the rule of law?"

Armenia and Azerbaijan: I can repeat once again in relation to Lachin corridor that my job is not really to check borders as such. I tried to look at the issue of Nagorno-Karabakh from the human rights point of view, being able to do human rights work. Until now I was not able to do so.

The issue related to blockage is something I raised with the statement. I also tried to find the best possible way to engage with both sides in question.

After the trilateral agreement was signed, I was ready to travel immediately, but I could not.

I issued a memorandum with clear issues and clear recommendations to Armenia and to Azerbaijan on issues related, already it was raised: missing persons, access, the human rights of children and elderly. All the issues that are important in this conflict and not one single issue from either side was tackled. Now it's been more than two years. Not one single issue: demining, prisoners.

The Secretary-General already stated that you are meeting and discussing. My question is I do not know what is part of the discussion where human rights institutions and people cannot go. It's not just, you know, the fact that I cannot go; nobody can go there.

I tried several times recently, maybe a month ago. The fact is that I'm not able to go. The question comes from many of you: why are you not there? Why are you not travelling? It is because of you, it is because of member States that are not co-operating with the Commissioner in order to make access possible. That is the case.

For me, I can travel now, this very moment, but I can't, because you need a state or states to work in order to ensure... I can go to a war zone, but I cannot go to Nagorno-Karabakh. I said many things in relation to this on many occasions, but you should remember each time you ask yourself why your Commissioner is not somewhere. It's not because I do not want to go. It is because I can't. It's for member States to answer why I can't.

When it comes to this video, with all due respect, sir, I never comment on this kind of video. There was a similar video last year in relation to Azerbaijan doing similar things to an Armenian soldier. These videos are a horrifying way of torturing people, exposing their identities. Yes, I know, I received it. I was tagged on my Twitter, on my social media accounts with this horrifying video identifying a person without one single moment of thinking about the dignity of this person, of this victim, that is tortured or their family.

This is for the judiciary to investigate. It is for institutions to look at these issues, not to be shared on social media, with the Commission of Human Rights, in order to call for my attention and my statement on this.

This is not how I do my work.

This is, of course, not the first time [this kind of thing] is happening.

I do not use my social media in order to expose torture. Instead, I use it in order to make sure that there is accountability for grave human rights violations that are happening in both countries. That happened not only during this last war, but also previously, which is something that has been dealt with again in my memorandum in very many details.

I invite you to look at it and to engage with me, with the ombudspersons in both countries, in order to see some light. Accusing each other constantly is not going to help. I will still not be able to go and do my human rights work. Do not try to politicise the institution of the Commissioner.

Thank you.

En ce qui concerne l'immigration et l'Italie, il s'agit bien sûr d'une question particulièrement pertinente et que je suis. En ce qui concerne, si j'ai bien compris, la solidarité et l'importance de l'adhésion d'autres pays pour supporter ce fardeau, c'est une question que j'ai abordée en relation avec la Grèce, avec Malte, avec des pays qui sont en fait à l'avant-garde de l'accueil des migrants.

L'une des raisons de l'échec des politiques migratoires est le manque de solidarité. Je l'ai réclamée à de nombreuses reprises, mais je ne peux évidemment pas changer les politiques ou les questions liées aux déclarations et aux décisions prises par l'Union européenne en matière d'immigration. J'ai également critiqué cela à plusieurs reprises et je continuerai à le faire.

Toutefois, tant que ce n'est pas le cas, la question de l'immigration est étroitement liée à la responsabilité de l'État, qui doit veiller à ce que l'immigration se fasse dans le respect des droits de l'homme, même si c'est très difficile. Je sais que des fonds sont accordés aux États membres pour créer des centres d'accueil, d'immenses centres d'accueil équipés de caméras de surveillance, comme dans mon propre pays, la Bosnie-Herzégovine. Un centre a été construit. Il a coûté d'énormes sommes d'argent que je préférerais voir consacrées aux processus d'intégration et aux possibilités pour les migrants ou les demandeurs d'asile de faire partie de la société. Cependant, ce n'est pas à moi de décider comment certains fonds seront dépensés par les États membres.

La charge est là, mais je pense que la principale raison de notre échec en matière de migration est un simple manque de volonté politique, non seulement de la part des États membres de l'Union européenne, mais aussi de la part d'autres États membres du Conseil de l'Europe. S'il y avait une politique, un partage du fardeau et une solidarité pour des racines juridiques permettant d'examiner chaque cas individuellement comme cela est écrit dans le droit international, alors je pense que nous pourrions voir un peu de lumière au bout de ce tunnel.

Pour l'instant, le tableau est, comme vous l'avez entendu dans mon introduction, très sombre, très dangereux. La question demeure, et je l'ai posée à maintes reprises : où allons-nous ? Construisons-nous une Europe forteresse ou une Europe fondée sur les droits de l'homme, la démocratie et l'État de droit ?

Concernant le corridor de Latchine, je peux répéter une fois de plus que mon travail ne consiste pas vraiment à contrôler les frontières en tant que telles. J'ai essayé d'examiner la question du Haut-Karabakh du point de vue des droits de l'homme, en étant capable de travailler sur les droits de l'homme. Jusqu'à présent, je n'ai pas été en mesure de le faire.

La question du blocus est un point que j'ai évoqué dans mon discours. J'ai également essayé de trouver le meilleur moyen possible de m'engager avec les deux parties concernées.

Après la signature de l'accord trilatéral, j'étais prête à me rendre immédiatement sur place, mais je n'ai pas pu.

J'ai publié un mémorandum contenant des questions et des recommandations claires à l'intention de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan sur des questions liées aux personnes disparues, à l'accès et aux droits de l'homme des enfants et des personnes âgées ; toutes les questions qui sont importantes dans ce conflit et aucune de ces recommandations n'a été appliquée par l'une ou l'autre des parties. Cela fait maintenant plus de deux ans. Pas une seule question. Le déminage. Les prisonniers.

Ma question est la suivante : je ne sais pas ce qui fait partie des discussions lorsque les institutions et les personnes chargées des droits de l'homme ne peuvent pas s'y rendre. Ce n'est pas seulement, vous savez, le fait que je ne puisse pas y aller ; personne ne peut y aller.

J'ai essayé plusieurs fois récemment, il y a peut-être un mois. Le fait est que je ne peux pas y aller. Beaucoup d'entre vous posent la question : pourquoi n'êtes-vous pas là-bas ? Pourquoi n'y allez-vous pas ? C'est à cause de vous, c'est à cause des États membres qui ne coopèrent pas avec la Commissaire aux droits de l’homme pour rendre l'accès possible. En ce qui me concerne, je pourrais voyager maintenant, en ce moment même, mais je ne peux pas, parce qu'il faut qu'un État ou des États travaillent pour garantir la sécurité. Je peux aller dans une zone en guerre, mais je ne peux pas aller au Haut-Karabakh. J'ai dit beaucoup de choses à ce sujet à de nombreuses occasions, mais vous devriez vous rappeler à chaque fois que vous vous demandez pourquoi votre Commissaire n'est pas quelque part, ce n'est pas parce que je ne veux pas y aller. C'est parce que je ne peux pas. C'est aux États membres de répondre à cette question.

En ce qui concerne cette vidéo, avec tout le respect que je vous dois, je ne commente jamais ce genre de vidéo. Il y a eu une vidéo similaire l'année dernière, dans laquelle l'Azerbaïdjan faisait subir le même sort à un soldat arménien. Ces vidéos sont une façon horrible de torturer les gens, de dévoiler leur identité. Oui, je sais, je l'ai reçue. J'ai été taguée sur Twitter, sur mes comptes de réseaux sociaux, sur cette horrible vidéo identifiant une personne sans un seul instant penser à la dignité de cette personne, de cette victime, qui est torturée, ou de sa famille.

C'est à la justice d'enquêter. C'est aux institutions de se pencher sur ces questions. Il ne s'agit pas de publier ce genre d'images afin d'attirer mon attention. Ce n'est pas ainsi que je fais mon travail.

Bien entendu, ce n'est pas la première fois que cela se produit.

Je n'utilise pas mes réseaux sociaux pour exposer la torture. Je m'en sers plutôt pour m'assurer que les auteurs de graves violations des droits de l'homme commises dans les deux pays rendent compte de leurs actes. Cela s'est produit non seulement au cours de la dernière guerre, mais aussi auparavant, et c'est un point qui a été abordé dans mon mémorandum avec de nombreux détails.

Je vous invite à le consulter et à dialoguer avec moi et les médiateurs des deux pays. S'accuser mutuellement en permanence ne servira à rien. Je ne serai toujours pas en mesure de faire mon travail dans le domaine des droits de l'homme. N'essayez pas de politiser l'institution.

Je vous remercie.

Thank you very much, Madam Commissioner. I now have to conclude the questions to you.

There were many more. But I think you answered the questions posed to you in depth.

I want to thank you once more for answering our questions and for updating our Parliamentary Assembly. We are looking forward to cooperating with you in the coming time.

Thank you very much, Madam Commissioner.

The Parliamentary Assembly will hold its next public sitting tomorrow afternoon at 2:30 p.m., with the agenda that was approved today.

I invite you to be in the hemicycle at your seats in good time for the presentation by the Chair of the Committee of Ministers at 2:30 p.m; and the election of a judge with regard to Romania.

The sitting is adjourned.

Mes chers collègues, il nous faut maintenant conclure les questions à Madame la Commissaire aux droits de l’homme, que je remercie vivement.

Il y en avait beaucoup d'autres, mais je pense que vous avez répondu en profondeur aux questions qui vous ont été posées et je tiens à vous remercier une fois de plus d'y avoir répondu et d'avoir informé notre Assemblée. Nous nous réjouissons de coopérer avec vous dans les années à venir.

Merci beaucoup, Madame la Commissaire.

La prochaine séance aura lieu demain après-midi, dans ce même hémicycle, à 14 h30, conformément à l’ordre du jour de la présente partie de session. Nous accueillerons la ministre des Affaires étrangères de l’Islande, Présidente du Comité des Ministres. Je vous prie donc d’être présents dans l’hémicycle dès l’ouverture de la séance.

La séance est levée.

(Undelivered speech, Rules of Procedure Art. 31.2)

Madam Commissioner,

Thank you very much for the comprehensive report on your annual activity in 2022 you have presented today to the Parliamentary Assembly of Council of Europe. It reflects your sincere commitment to the issue of human rights in Europe. I would like particularly to praise your work for victims of the Russian aggression against Ukraine. Both in terms of monitoring the situation of war refugees in all European countries neighbouring Ukraine and witnessing Russian atrocities on spot.

You also rightly pointed out already in July last year the danger of forcible transfer of Ukrainian children to the Russian Federation or Russian-occupied territories. As we know International Criminal Court recently issued arrest warrant against Vladimir Vladimirovich Putin and Maria Alekseyevna Lvova-Belova, Russian Commissioner for Children’s Rights in the Office of the President of the Russian Federation exactly in that context. That proves how valuable you and your team work is. Once again - thank you Madame Commissioner very much for all you have already done for Ukrainian people who has been experiencing horrible crimes committed by Russians for exactly fourteen months.

Discours non prononcé (Règlement, Art. 31.2), disponible uniquement en anglais.