22/04/2015 Migrations, réfugiés et personnes déplacées
Tineke Strik (Pays Bas, SOC), rapporteure de l’APCE sur la question des « Pays en transit : relever les nouveaux défis de la migration et de l’asile », a appelé aujourd’hui les organisations et les Etats européens à faire de la Libye une priorité à l’heure où ils élaborent de nouvelles mesures stratégiques et opérationnelles face à la crise migratoire qui continue de s’aggraver dans le bassin méditerranéen.
Mme Strik est intervenue à l’issue d’un échange de vues tenu par la commission des migrations, des réfugiés et des personnes déplacées de l’APCE avec Samer Hadaddin, chef de mission pour la Libye du HCR, Othman Belbeisi, chef de mission pour la Libye de l’OIM et Franck Düvell du Centre on Migration, Policy and Society de l’université d’Oxford.
« Le chaos en Libye contribue à l’augmentation du nombre de migrants qui tentent de traverser la Méditerranée », a indiqué Mme Strik. « En raison du conflit et de l’instabilité en Libye, des personnes qui auraient pu rester dans le pays sont elles aussi contraintes de se mettre en quête de sécurité et de protection en Europe. Entretemps, elles risquent d’être détenues de manière arbitraire et pendant une longue période dans des conditions épouvantables et d’être soumises à des mauvais traitements et à des violences de la part des passeurs et des trafiquants ».
« Les pays européens doivent contribuer au rétablissement de la paix, à la promotion de l’unité nationale et à la mise en place de pouvoirs publics efficaces en Libye », a t elle poursuivi. « Si ces résultats sont obtenus, la Libye peut jouer un rôle important en tant que pays de destination sûr pour les migrants économiques et les réfugiés, avec des garde côtes et une police en mesure de coopérer avec les autorités européennes lors des opérations de recherche et de sauvetage et dans la lutte contre le trafic de migrants. Si tel n’est pas le cas, la Libye restera un lieu sûr pour les passeurs et une étape essentielle pour les migrants contraints d’emprunter le couloir maritime pour se rendre en Europe ».
« Dans l’intervalle, les Etats européens doivent prendre des mesures urgentes pour sauver des vies et mener à nouveau une opération de recherche et de sauvetage robuste pour le centre de la Méditerranée », a-t-elle conclu.