Elaboration d’une politique volontariste des pouvoirs publics en Europe pour prévenir le surpoids et aboutir à une règlementation
Proposition de recommandation
| Doc. 11825
| 02 février 2009
- Signataires :
- Mme Marietta KARAMANLI,
France, SOC ; M. Laurent BÉTEILLE,
France, PPE/DC ; Mme Rossana BOLDI,
Italie, GDE ; M. Georges COLOMBIER,
France, PPE/DC ; Mme Josette DURRIEU,
France, SOC ; Mme Lydie ERR,
Luxembourg, SOC ; M. Jean-Charles GARDETTO,
Monaco, PPE/DC ; M. Luc GOUTRY,
Belgique ; M. Norbert HAUPERT,
Luxembourg ; M. Jean HUSS,
Luxembourg, SOC ; M. Denis JACQUAT,
France, PPE/DC ; M. Geert LAMBERT,
Belgique ; M. Pietro MARCENARO,
Italie, SOC ; M. Aristotelis PAVLIDIS,
Grèce ; M. Giuseppe SARO,
Italie, PPE/DC ; M. Paul WILLE,
Belgique
- Thesaurus
Cette proposition n'a pas été examinée par l'Assemblée et n'engage que ses signataires.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l'obésité
figure parmi les plus graves problèmes de santé publique du XXIe siècle.
Sa prévalence a triplé dans de nombreux pays de la région européenne
de l'OMS depuis les années 80 et le nombre de personnes touchées
continue d'augmenter à un rythme préoccupant, en particulier parmi
les enfants.
Ces dernières années notre Assemblée a adopté une résolution
visant à encourager une consommation alimentaire responsable (février
2005) qui a débouché sur une recommandation (octobre 2007) soulignant notamment
que cette consommation responsable passait d’abord par une consommation
alimentaire saine; notre Assemblée a aussi été saisie d’une proposition
de résolution visant à prévenir l'obésité et à faire la promotion
d'habitudes alimentaires saines chez l'enfant et l'adolescent; dès
1994 notre Assemblée avait adopté un rapport sur l’alimentation
et la santé recommandant d’améliorer les habitudes alimentaires
des consommateurs. De façon générale, ces travaux parlementaires
ont mis en avant la nécessité d’améliorer l’information et l’éducation
nutritionnels, l’intérêt de définir des référentiels de bonne alimentation,
enfin l’utilité de miser sur la conscience des consommateurs pour
faire des choix citoyens.
Malgré l’engagement de notre Assemblée, les mesures évoquées
ou recommandées sont restées limitées alors même que l’obésité constitue
la plus grande maladie non transmissible au monde et qu’il y a urgence pour
les pouvoirs politiques et les citoyens à réagir.
Une politique de lutte globale contre le surpoids et l’obésité
et d’accompagnement des personnes qio en souffrent devrait déjà
être définie.
D’ores et déjà, des organismes publics indépendants ont mis
en évidence le risque couru par les enfants d’être atteints de surpoids
et d’obésité en Europe et recommandent que la publicité sur leur
alimentation, en particulier à la télévision, soit totalement revue.
Parallèlement, des études ont mis évidence que les très grandes
entreprises du secteur de la production, de la distribution et la
restauration alimentaires ne respectaient pas les recommandations
de l’Organisation mondiale de la santé visant à limiter le recours,
dans leurs produits, au sel, au sucre, aux matières grasses, à agir
sur la taille des portions individuelles, à promouvoir les conseils
aux personnes et à promouvoir ou aider les activités physiques.
Pour ces motifs, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe
demande au Comité des Ministres:
- de
faire de la prévention et de l’information contre l’épidémie d’obésité,
notamment infantile, une priorité de l’action publique: il faut
prévenir dès l’école, dépister efficacement, donner et diversifier
des conseils nutritionnels adaptés, non culpabilisants. Toute notre
intelligence collective doit être mobilisée, notamment en direction
des plus jeunes;
- d’inviter, puis d’inciter et peut-être de contraindre
les industriels et les distributeurs de l’agroalimentaire à revoir
tant la composition de certains de leurs produits (normes de qualité
et de santé) que leurs actions d’incitation et de promotion de la
consommation des produits jugés peu ou pas sains;
- d’appeler les Etats membres à limiter la publicité, notamment
à la télévision, en direction des enfants pour les denrées alimentaires
trop sucrées, trop salées, trop grasses ou déséquilibrées du point
de vue nutritionnel;
- de proposer aux Etats membres de prendre des mesures pour
garantir aux personnes présentant un risque d’obésité et/ou de complications
diverses liées à cette pathologie un réel accès à des conseils médicaux
et à des soins adaptés;
- d’inciter les Etats à lutter fermement contre les mesures
discriminatoires touchant les personnes souffrant d’obésité comme
celles dont elles peuvent être victimes dans l’accès aux transports, l’organisation
et l’exercice de fonctions au travail, etc.;
- d’encourager une réflexion d’ensemble pour que notre vie
collective quotidienne incite à la pratique d’activités physiques
«souples» et moins stressantes. Les transports, l’aménagement des
voies urbaines, l’organisation des temps de travail doivent donner
la possibilité aux citoyens et aux travailleurs de profiter de leurs
déplacements, de leurs pauses et des moments de repos pour se détendre confortablement
et se dépenser avec sécurité et confort.