Les demandeurs d’asile roms en Europe
Réponse à Recommandation
| Doc. 12690
| 19 juillet 2011
- Auteur(s) :
- Comité des Ministres
- Origine
- adoptée
à la 1118e réunion des Délégués des Ministres (6 juillet 2011) 2011 - Quatrième partie de session
- Réponse à Recommandation
- : Recommandation 1941
(2010)
- Thesaurus
1. Le Comité des Ministres a examiné la
Recommandation 1941 (2010) de l’Assemblée parlementaire sur « Les demandeurs d’asile
roms en Europe ». Il l’a portée à l’attention des gouvernements
des Etats membres et des organes compétents du Conseil de l’Europe
Note, dont les commentaires
ont été pris en compte dans la présente réponse.
2. Le Comité des Ministres partage en général les préoccupations
exprimées par l’Assemblée parlementaire au sujet de la situation
dans certains Etats membres où les Roms sont la cible de violences racistes.
A un niveau globalement général, l’Assemblée n’est pas sans savoir
que l’amélioration de la situation des Roms est une priorité politique
de premier ordre pour l’Organisation. Depuis la réunion à haut niveau
sur les Roms, qui s’est tenue en octobre 2010, et conformément à
la Déclaration de Strasbourg sur les Roms, plusieurs initiatives
ont été prises dans le but d’améliorer les conditions de vie des
populations roms dans tout le continent, y compris au Kosovo
Note. A cet égard, le Comité
des Ministres renvoie au premier rapport d’activité (novembre 2010
– avril 2011) du Secrétaire Général du Conseil de l’Europe sur le
suivi de la Déclaration de Strasbourg. Il souhaite en particulier
informer l’Assemblée que le Kosovo fait partie des bénéficiaires
du Programme européen de formation des médiateurs roms (ROMED) et
que des sessions de formation y ont été organisées avec succès.
Il est également prévu de lancer la campagne Dosta! au Kosovo en 2011.
3. S’agissant de la situation particulière des demandeurs d’asile
roms en provenance du Kosovo, le Comité des Ministres renvoie à
l’avis actualisé du MG-S-ROM sur le retour des Roms au Kosovo et
en Europe du Sud-Est, dont il a pris note le 1er juillet 2009 et
dont il approuve les orientations essentielles. Il renvoie également à
ses réponses aux recommandations suivantes de l’Assemblée parlementaire :
Recommandation 1633 (2003) sur les « Retours forcés de Roms originaires de l’ex-République
fédérale de Yougoslavie, y compris du Kosovo, en Serbie-Monténégro,
en provenance d’Etats - membres du Conseil de l’Europe »,
Recommandation 1708 (2005) sur la « Situation actuelle au Kosovo » et
Recommandation 1889 (2009) « Améliorer la qualité et la cohérence des décisions
en matière d’asile dans les Etats membres du Conseil de l’Europe ».
Il souhaite également souligner la pertinence des « Vingt Principes
directeurs sur le retour forcé » adoptés par le Comité des Ministres
le 4 mai 2005.
4. En ce qui concerne la proposition spécifique selon laquelle
le Comité d’Experts ad hoc sur les questions roms (CAHROM) pourrait
examiner les mesures nécessaires à la création de solutions durables
pour les Roms du Kosovo (paragraphe 6.1), le Comité des Ministres
peut informer l’Assemblée que le CAHROM a l’intention – en fonction
de ses priorités globales et de sa charge de travail – d’aborder
cette question lors de l’une de ses prochaines réunions en tenant
compte des développements récents ainsi que des pratiques nationales
(en se fondant notamment sur les règles de l’Union européenne) concernant
les demandeurs d’asile et les rapatriés roms au Kosovo. Un certain
nombre de contributions écrites sur le sujet ont d’ores et déjà
été soumises au Comité.
5. Pour ce qui est de la recommandation figurant au paragraphe
6.2, l’Assemblée est informée que le Comité consultatif de la Convention-cadre
pour la protection des minorités nationales a examiné, dans le cadre de
ses activités de suivi et à la lumière de la Convention-cadre, les
conséquences juridiques et factuelles de mesures se rapportant au
retour des Roms au Kosovo. Dans ce contexte, l’attention de l’Assemblée
est attirée sur le deuxième avis de ce comité sur le Kosovo, adopté
le 5 novembre 2009
Note, en particulier
les paragraphes 21 et 80 à 92 portant sur des questions relatives
à la liberté de circulation et au processus de retour. Le Comité des
Ministres souhaite également souligner que les observations du Comité
consultatif sur la situation des Roms au Kosovo incluent généralement
les membres de la communauté rom rapatriés précédemment au Kosovo.
Cela permet de suivre l’évolution de la situation concernant les
droits et la sécurité de ces derniers dans le cadre des activités
de suivi en cours.
6. S’agissant du paragraphe 6.3, le Comité des Ministres réaffirme
la nécessité d’empêcher la propagation d’un discours de haine dans
les médias, y compris contre les Roms, tout en respectant le droit
fondamental à la liberté d’expression, comme le prévoit l’article
10 de la Convention européenne des droits de l’homme. Le Comité
des Ministres souhaite également souligner la pertinence de ses
Recommandations Rec(97)20 sur le discours de haine et Rec(97)21
sur les médias et la promotion d’une culture de tolérance, et attirer
l’attention sur le manuel « Vivre ensemble » du Conseil de l’Europe
(2009), qui regroupe les normes relatives à la contribution des
médias à la cohésion sociale, au dialogue interculturel, à la compréhension,
à la tolérance et à la participation démocratique. Il rappelle en
outre que les Etats parties à la Convention européenne sur la télévision
transfrontière sont juridiquement tenus de ne pas diffuser de contenus
susceptibles d’inciter à la haine raciale. En outre, les Etats liés
par les dispositions de la directive de l’Union européenne sur les
services de médias audiovisuels sont soumis à une obligation similaire
d’interdire tout discours de haine. Le Comité des Ministres renvoie
enfin à la pertinence du Protocole additionnel à la Convention sur
la cybercriminalité relatif à l’incrimination d’actes de nature
raciste et xénophobe commis par le biais de systèmes informatiques.
7. En ce qui concerne la recommandation spécifique visant à « charger
le Comité directeur sur les moyens de communication de masse d’évaluer
la situation des médias dans les Etats membres, s’agissant de la propagation
de discours de haine, d’idées racistes et de préjugés à l’encontre
des Roms, y compris les migrants et demandeurs d’asile roms, et
de proposer au besoin des actions à entreprendre », le Comité des Ministres
considère que cela n’est pas faisable actuellement, eu égard aux
ressources humaines et financières nécessaires à une telle entreprise.
8. Toutefois, il souhaite rappeler que le CDMC est chargé, en
vertu de son mandat actuel, de « surveiller la mise en œuvre par
les Etats membres des instruments non contraignants élaborés sous
son autorité ». Cette tâche ouvre la possibilité de contribuer à
l’objectif formulé par l’Assemblée.