Lutte contre l'extrémisme: réalisations, faiblesses et échecs
Recommandation 1933
(2010)
- Auteur(s) :
- Assemblée parlementaire
- Origine
- Discussion
par l’Assemblée le 5 octobre 2010 (30e séance)
(voir Doc. 12265, rapport de la commission des questions politiques,
rapporteur: M. Agramunt Font de Mora; et Doc. 12337, avis de la commission des questions juridiques et des
droits de l’homme, rapporteur: M. Marcenaro). Texte
adopté par l’Assemblée le 5 octobre 2010 (30e séance).
- Thesaurus
1 L’Assemblée parlementaire renvoie
à sa
Résolution 1754
(2010) sur la lutte contre l’extrémisme: réalisations, faiblesses
et échecs, dans laquelle elle fait part de son inquiétude face à
la résurgence de certaines formes d’extrémisme en Europe.
2 Combattre l’extrémisme tout en défendant la démocratie et
en veillant au respect des droits de l’homme et de l’Etat de droit
représente un défi constant pour les Etats membres du Conseil de
l’Europe.
3 L’Assemblée salue le travail important réalisé par de nombreux
mécanismes de suivi du Conseil de l’Europe ainsi que par la Commission
européenne pour la démocratie par le droit (Commission de Venise)
pour aider les Etats membres à relever ce défi. Les conséquences
éventuelles de la récente crise économique accentuent encore la
nécessité de leur expertise.
4 L’Assemblée rappelle également que, bien que la liberté d’expression
et la liberté d’association soient les piliers d’une démocratie
pluraliste, leur exercice peut faire l’objet de restrictions. Ces
restrictions devraient toujours être prévues par la loi, constituer
des mesures nécessaires dans une société démocratique et viser les
objectifs légitimes énoncés dans la Convention européenne des droits
de l’homme (STE no 5), et notamment la
défense de l’ordre et la prévention du crime, la protection de la
morale et la protection des droits d’autrui.
5 Compte tenu de ce qui précède, l’Assemblée appelle le Comité
des Ministres:
5.1 à inviter les
mécanismes de suivi compétents de l’Organisation à évaluer dans
quelle mesure les Etats membres du Conseil de l’Europe ont mis en
œuvre la Recommandation no R (97) 20
du Comité des Ministres sur le «discours de haine» et souscrit aux
modèles de bonnes pratiques et aux recommandations énoncées dans
la publication du Conseil de l’Europe Manuel
sur le discours de haine (2009);
5.2 à inviter les mécanismes de suivi pertinents de l’Organisation
à vérifier si les lois contre l’extrémisme adoptées par certains
Etats membres du Conseil de l’Europe sont conformes aux instruments
internationaux dans le domaine des droits de l’homme tels que la
Convention européenne des droits de l’homme;
5.3 à améliorer la capacité d’action et la visibilité de ses
mécanismes de suivi, tels que la Commission européenne contre le
racisme et l’intolérance (ECRI), et le Comité consultatif de la Convention-cadre
pour la protection des minorités nationales, afin qu’ils jouent
un plus grand rôle pour sensibiliser l’opinion publique à ces questions;
5.4 à encourager ses comités compétents et ses mécanismes
de suivi indépendants, notamment l’ECRI:
5.4.1 à étudier les effets de la crise économique actuelle sur
l’extrémisme, ainsi que sur le racisme et la discrimination raciale;
5.4.2 à poursuivre leurs travaux sur la question de l’islamophobie,
à la lumière des développements récents;
5.5 à intensifier ses activités dans le domaine de l’éducation
et du dialogue interculturel, y compris en ce qui concerne sa dimension
religieuse.
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