Cette déclaration écrite n’engage que ses signataires.
Dans une allocution télévisée le 9 novembre, le Président
Erdogan a critiqué une municipalité du pays, dirigée par le principal
parti d’opposition, pour sa politique de soutien aux personnes LGBTI.
Neuf jours plus tard, le gouverneur d’Ankara interdisait, pour une
durée illimitée, tous les événements liés à la communauté LGBTI dans
la province, y compris un festival de film soutenu par l’ambassade
d’Allemagne. Cette interdiction faisait suite à la publication dans
un quotidien populaire d’un éditorial intitulé «l’ambassade d’Allemagne
soutient les pervers». Les autorités provinciales ont cité «les
sensibilités sociales» et «la protection de la santé publique et de
la moralité» parmi les motifs de cette décision.
Les projections de films et les tables rondes prévues dans
d’autres villes ont été annulées. De même, on constate une nette
augmentation des discours haineux à l’encontre des personnes LGBTI
dans les médias et en ligne.
Ces dernières années, toutes les manifestations publiques
en faveur des droits de la communauté LGBTI ont été interdites en
Turquie. Suite aux derniers événements, la Turquie se rapproche
d’une interdiction complète du droit d’expression et de réunion
en faveur des personnes LGBTI.
Cette intolérance grandissante à l’égard des personnes LGBTI
nous inquiète gravement. Nous demandons aux autorisés de veiller
à ce que l’interdiction d’Ankara soit immédiatement levée et que
le droit des personnes LGBTI à la liberté d’expression et de réunion
soit rétabli.