Depuis des siècles, une minorité allemande autochtone, couverte par le champ d’application de la Convention-cadre de 1995 du Conseil de l’Europe pour la protection des minorités nationales (STE n° 157), est installée en Roumanie. La Roumanie a ratifié ce traité.
Depuis qu’un membre de la minorité allemande a été élu Président de la Roumanie en 2014, et en particulier au cours des derniers mois, cette minorité est systématiquement attaquée et ciblée par les insultes collectives de hauts représentants du parti au pouvoir (PSD) et par les médias proches du gouvernement, avec un risque de perturber durablement la paix sociale. Au mois d’août dernier, le président de la Commission de l’éducation, l’ancien ministre Liviu Pop, a qualifié l’organisation autonome de la communauté allemande de Roumanie «d’organisation nazie» au cours d’une interview publique. En outre, l’ancien ministre des Finances et conseiller du gouvernement, M. Darius Vâlcov, a publié sur Facebook une vidéo dans laquelle il a introduit, par photomontage, des symboles du national-socialisme afin de discréditer le Président de la Roumanie, qui est membre de la minorité allemande. L’intensité et la fréquence des diffamations collectives commises par des personnalités gouvernementales, et l’absence de désaveu politique public de la part des autres membres du gouvernement, sont très préoccupantes.
L’Assemblée parlementaire devrait enquêter sur la mise en œuvre de la protection des minorités nationales en Roumanie et inviter instamment ce pays à se conformer à son engagement de protéger ses minorités nationales et, en l’occurrence, la minorité allemande.