L’Assemblée rappelle que tous les États membres du Conseil
de l’Europe sont parties à la Convention des Nations Unies relative
aux droits de l’enfant et doivent donc défendre l’intérêt supérieur
des enfants en tant que principe de base et leur accorder la protection
et les soins nécessaires à leur bien-être. À cet égard, les États
membres devraient veiller à ce que:
4.1 les normes de protection les plus exigeantes soient accordées
à l’ensemble des enfants réfugiés ou migrants, indépendamment de
leur statut;
4.2 les conditions d’accueil et de prise en charge des enfants
migrants et réfugiés répondent aux droits et besoins fondamentaux
de ces personnes, en prenant en compte les besoins spécifiques de
la protection de l’enfant; en aucun cas les enfants ne doivent être
placés en rétention;
4.3 tout enfant réfugié ou migrant soit accueilli, dans la
mesure du possible, avec sa famille; tous les efforts devraient
être faits pour réunir les familles de réfugiés et de migrants qui
ont été séparées, dans le droit-fil de l’article 22 de la Convention
des Nations Unies relative aux droits de l’enfant;
4.4 les parents, les membres de la famille et les amis disposent
des informations et des moyens nécessaires pour contacter les services
de protection de l’enfance ou la police lorsqu’un enfant réfugié ou
migrant disparaît; les enfants réfugiés ou migrants devraient également
disposer des informations et des moyens nécessaires pour pouvoir
contacter un service de protection de l’enfance ou la police s’ils sont
en mesure de le faire. La police et les agences de protection de
l’enfance doivent suivre une formation adéquate afin de pouvoir
s’occuper des cas de disparition d’enfants réfugiés ou migrants;
4.5 les écoles, les centres d’accueil et les personnes chargées
d’accueillir les enfants réfugiés ou migrants, et de répondre à
leurs besoins, informent immédiatement les organismes de protection
de l’enfance et la police si un enfant disparaît;
4.6 la recherche sur les cas de disparition d’enfants migrants
et réfugiés soit soutenue et encouragée, et serve à orienter les
politiques et les pratiques dans ce domaine;
4.7 les observations faites par les réfugiés et les migrants,
y compris les enfants, au sujet des réponses apportées aux problèmes
de disparition d’enfants réfugiés ou migrants soient prises en compte
de manière appropriée, utile et sûre, en particulier avec l’aide
des institutions nationales des droits de l’homme et des organisations
de la société civile qui exercent leurs activités dans ce domaine. Cela
ne devrait pas retarder, entraver ou être préjudiciable aux procédures
se rapportant au statut de migrant et de réfugié;
4.8 les médias nationaux et régionaux, y compris la presse,
l’audiovisuel et les réseaux sociaux, soient alertés de la situation
concernant la disparition d’enfants réfugiés ou migrants et prennent
des mesures appropriées pour sensibiliser davantage l’opinion aux
disparitions et pour aider à retrouver les enfants disparus, tout
en veillant à ce que les informations diffusées n’interfèrent pas
avec les procédures policières ou avec le droit individuel à la
vie privée; l’Assemblée devrait donner l’exemple en publiant, par
le biais de ses différents supports médiatiques, une base de données
de bonnes pratiques pour la prévention des disparitions et la recherche
des enfants disparus en vue d’une réunification familiale;
4.9 la coopération internationale entre la police et les autorités
judiciaires soit renforcée pour éviter la disparition d’enfants
réfugiés ou migrants, par le biais d’Interpol, du système d’information
Schengen (SIS), d’Europol et d’Eurojust, ainsi que par l’entraide
judiciaire. Les enfants réfugiés ou migrants portés disparus devraient
faire l’objet d’une notice jaune d’Interpol et d’une notification
au SIS;
4.10 les organisations de la société civile aidant à retrouver
les enfants disparus soient soutenues dans leur travail, lequel
ne devrait pas être entravé ou détourné. Les campagnes de sensibilisation menées
par ces organisations et les lignes d’assistance téléphonique mises
en place, telles que celle de Missing Children Europe, devraient
être soutenues par des ressources financières et humaines. Des dispositions
facilitant le travail des organisations non gouvernementales qui
interviennent dans le secteur des enfants réfugiés ou migrants disparus
devraient être prévues dans la législation nationale des États membres;
4.11 des ressources financières adéquates soient mises à la
disposition de la prévention des disparitions d’enfants réfugiés
ou migrants.