Cette déclaration écrite n’engage que ses signataires.
Nous, soussignés, déclarons ce qui suit:
La plupart des experts de la santé s’accordent à dire que
la résistance aux antimicrobiens (RAM) et l’incapacité du marché
de produire de nouvelles classes d’antibiotiques depuis les années
1980 pourraient provoquer une nouvelle pandémie. La Banque mondiale
prévoit 300 millions de décès d’ici 2050 et des milliards de dollars des
États-Unis de pertes si des mesures contre la RAM ne sont pas prises
dès maintenant. En 2019, la Cour des comptes européenne a critiqué
la Commission européenne en raison de l’absence d’action effective
contre la RAM. Les différents gouvernements ne font pas mieux. Il
est temps de promouvoir une nouvelle donne entre les autorités européennes
et les industries pharmaceutiques, les brevets restant aux mains
des autorités de financement.
Le transfert de la production européenne d’antibiotiques vers
les pays asiatiques notamment affaiblit l’indépendance de l’Europe
tout en ajoutant à la pollution des sols, des eaux de surface et
des eaux souterraines par les antibiotiques, ce qui provoque la
mort de 58 000 bébés indiens chaque année à la naissance.
Nous invitons la Secrétaire Générale du Conseil de l'Europe,
le Comité des Ministres et les États membres:
à élaborer et à faire appliquer des lois qui réduisent
de moitié le recours aux antibiotiques dans l'élevage et dans les
soins de santé humaine et qui permettent de recueillir des données
complètes et fiables sur toutes les questions liées à la RAM;
à instaurer de nouveaux rapports entre les autorités et
les entreprises pharmaceutiques et les start-ups qui incluent la
transparence, des partenariats public-privé et la priorité de la
santé publique sur la valeur actionnariale.