Intérêt supérieur de l’enfant et politiques pour assurer l’équilibre entre vie privée et professionnelle
Recommandation 2216
(2021)
- Auteur(s) :
- Assemblée parlementaire
- Origine
- Texte
adopté par la Commission permanente, agissant au nom
de l’Assemblée, le 26 novembre 2021 (voir Doc. 15405, rapport de la commission des questions sociales, de
la santé et du développement durable, rapporteure: Mme Françoise
Hetto Gaasch).
1. L’Assemblée parlementaire renvoie
à sa
Résolution 2410
(2021) «Intérêt supérieur de l’enfant et politiques pour
assurer l’équilibre entre vie privée et professionnelle». L’intérêt
supérieur de l’enfant doit être considéré comme l’un des objectifs
ultimes du Conseil de l’Europe afin de garantir à chaque enfant
un bon départ dans la vie. Nous savons qu’«[i]l est plus facile
de construire des enfants solides que de réparer des hommes brisés»
(Frederick Douglass).
2. Assurer un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle
sans altérer le bien-être supérieur de l’enfant est un défi pour
les pouvoirs publics. C’est aussi une nécessité sociale, économique,
politique et démographique. Cette nouvelle ambition requiert la
coopération des autorités nationales, des pouvoirs locaux et régionaux,
des parents et des professionnels. Elle nécessite de s’attaquer
aux racines de la pauvreté des enfants et de l’exclusion, et de
répondre aux besoins des parents tout en dégageant les moyens nécessaires pour
le développement harmonieux des enfants.
3. La Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant
et l’article 17 de la Charte sociale européenne (STE no 35)
engagent les États parties à fournir la protection nécessaire au
développement des enfants, en particulier les plus vulnérables:
les filles, les migrants et les enfants issus de minorités ethniques ou
nés dans des familles pauvres, monoparentales ou dont un des parents
au moins est issu d’une minorité sexuelle.
4. L’Assemblée est persuadée que le Conseil de l’Europe peut
contribuer à la mise en place de politiques familiales inclusives
de la petite enfance, répondant aux besoins exprimés par les parents
tout en conciliant l’intérêt supérieur des enfants. Elle appuie
les travaux en cours visant à préparer une nouvelle stratégie pour les
droits de l’enfant 2022-2027 et invite le Comité directeur pour
les droits de l’enfant (CDENF) à intégrer la petite enfance et les
politiques des 1 000 premiers jours dans ses travaux.
5. L’Assemblée recommande au Comité des Ministres:
5.1 d’intégrer les enjeux liés à
la politique des 1 000 premiers jours dans le cadre de la prochaine stratégie
relative aux droits de l’enfant et dans les travaux innovants sur
les racines de la pauvreté;
5.2 d’accompagner les États membres dans la préparation de
stratégies nationales sur la petite enfance, de promouvoir les bonnes
pratiques et d’assurer l’échange d’information entre les autorités chargées
de piloter ces stratégies nationales.
6. Compte tenu de son rôle aux côtés des États membres, l’Assemblée
appelle le Comité des Ministres à plaider pour l’ouverture de négociations
dans les meilleurs délais, en vue de l’adhésion de l’Union européenne à
la Charte sociale européenne révisée (STE no 163),
afin de renforcer la cohérence des normes européennes en matière
de droits socio-économiques.