La pression migratoire est devenue, particulièrement depuis 2015, une question essentielle pour notre continent. Face à une arrivée sans précédent de personnes migrantes, l’Europe a eu beaucoup de mal à faire face de manière unie et responsable à ce défi. La solidarité européenne a montré ses limites et nombre de pays ont refusé de contribuer à l’effort commun en la matière. La définition même du droit d’asile est remise en question par certains pays. On parle d’Europe forteresse tandis que la migration est considérée par beaucoup comme le mal absolu. Et nous n’avons peut-être encore rien vu, pensons notamment aux conséquences de la crise climatique.
Pourtant la migration pourrait représenter une chance pour l’Europe, un continent qui vieillit, qui se dépeuple dans plusieurs de ses pays. L’allongement de l’espérance de vie en lien avec les progrès de la médecine et l’amélioration des conditions de vie, couplé à une réduction de la natalité globalement sur le continent expliquent pour l’essentiel ce phénomène.
La pyramide des âges dans plusieurs pays montre une réduction inquiétante des jeunes et des actifs. On compte au contraire un pourcentage impressionnant de retraités, voire désormais un nombre croissant de personnes atteignant le quatrième âge, synonyme fréquent de dépendance.
Quel sera l’avenir démographique de l’Europe? Qui pour soigner nos aînés? Qui pour faire fonctionner la société? Des forces vives venant d’ailleurs pourraient représenter la réponse, au moins partiellement.
Il convient de dresser un état des lieux démographique de l’Europe, globalement, mais également par régions, et d’imaginer les solutions que pourrait apporter l’ouverture de voies légales et sûres pour une mobilité fondée sur l’accueil et le respect des normes et valeurs communes qui rassemblent les membres du Conseil de l’Europe.