Déportations et transferts forcés d’enfants et d’autres civils ukrainiens vers la Fédération de Russie ou les territoires ukrainiens temporairement occupés: créer les conditions de leur retour en toute sécurité, mettre fin à ces crimes et sanctionner leurs auteurs
Recommandation 2253
(2023)
- Auteur(s) :
- Assemblée parlementaire
- Origine
- Discussion
par l’Assemblée le 27 avril 2023 (13e séance)
(voir Doc. 15748, rapport de la commission des migrations, des réfugiés
et des personnes déplacées, rapporteur: M. Paolo Pisco; et avis
oral de la commission des questions sociales, de la santé et du
développement durable, rapporteure: Mme Carmen Leyte). Texte adopté par l’Assemblée le 27 avril
2023 (13e séance).
1. Se référant à sa
Résolution 2495 (2023) «Déportations
et transferts forcés d’enfants et d’autres civils ukrainiens vers
la Fédération de Russie ou les territoires ukrainiens temporairement
occupés: créer les conditions de leur retour en toute sécurité,
mettre fin à ces crimes et sanctionner leurs auteurs», l’Assemblée déplore
et condamne les violations massives du droit international causées
par la guerre d’agression totale de la Fédération de Russie contre
l’Ukraine et les déportations et transferts forcés qui ont suivi
de milliers de civils, et notamment d’enfants, vers la Fédération
de Russie, les territoires ukrainiens temporairement occupés et
le Bélarus. Le rapatriement des enfants, leur réintégration et la
création de conditions permettant la réunification des familles
pour préserver l’identité des enfants ukrainiens doivent aujourd’hui
être une priorité des États membres du Conseil de l’Europe.
2. L’Assemblée salue, par conséquent, la préparation par le Comité
des Ministres d’une déclaration sur la situation des enfants ukrainiens
touchés par l’agression persistante de la Fédération de Russie contre l’Ukraine,
engagée par le Comité directeur pour les droits de l’enfant (CDENF)
en vue de son adoption par les chefs d’État et de gouvernement du
Conseil de l’Europe au 4e Sommet (16-17 mai
2023, Reykjavik, Islande) et souligne la nécessité de garantir la
protection effective des droits des enfants d’Ukraine. L’Assemblée
ne doute pas que le Comité des Ministres donnera les suites appropriées
à cette déclaration de Reykjavik et se tient prête pour toute coopération
future sur la question.
3. L’Assemblée salue les initiatives du Comité des Ministres
et les propositions faites depuis par la Secrétaire Générale du
Conseil de l’Europe en faveur d’une contribution du Conseil de l’Europe
au processus visant à établir les responsabilités dans l’agression
de la Fédération de Russie contre l’Ukraine, à traduire en justice
tous les responsables des déportations et des déplacements forcés,
et à obtenir justice pour les victimes, notamment la mise en place
d’un registre permettant de recueillir et consigner les preuves
et les demandes d’indemnisation des dommages, pertes ou préjudices
subis du fait de l’agression russe contre l’Ukraine.
4. L’Assemblée appuie les recommandations formulées par la Commissaire
aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe demandant que des solutions
et mécanismes concrets soient trouvés et mis en œuvre d’urgence
pour permettre à tous les enfants transférés depuis l’Ukraine vers
la Russie et les territoires temporairement occupés par la Russie
de retrouver leur famille, notamment par l’identification et l’enregistrement
des enfants non accompagnés et séparés venant d’Ukraine et la facilitation
des procédures de recherche et de réunification des familles. Elle
demande au Comité des Ministres d’assister l’Ukraine dans ce processus.
Le Plan d’action du Conseil de l’Europe pour l’Ukraine «Résilience,
relance et reconstruction» (2023-2026) devrait jouer un rôle déterminant
dans la réalisation de ces objectifs. Il convient de prendre des
mesures particulières pour soutenir l'action menée par le Conseil
de coordination de l’Ukraine sur la protection et la sécurité des
enfants sous les auspices du Bureau du Président ukrainien et les
activités du Commissariat aux droits de l'homme du Parlement ukrainien
relatives au retour des enfants ukrainiens qui ont été déportés.
À cet égard, l'élaboration d'un nouveau « cours d'éducation aux
droits humains destiné aux professionnels du droit » sur la déportation
des enfants peut être envisagée.
5. L’Assemblée appelle le Comité des Ministres à assurer une
protection effective des migrants et des réfugiés en situation de
vulnérabilité, notamment les femmes et les enfants qui fuient l’Ukraine,
en s’appuyant sur le travail mené par la Représentante spéciale
de la Secrétaire Générale sur les migrations et les réfugiés, dans
le cadre du Plan d’action du Conseil de l’Europe sur la protection
des personnes vulnérables dans le contexte des migrations et de
l’asile en Europe (2021-2025).
6. L’Assemblée veut espérer que la Secrétaire Générale assurera
la coordination de toutes les mesures prises pour protéger les droits
des enfants d’Ukraine et informera le Comité des Ministres et l’Assemblée
des progrès réalisés. L’Assemblée recommande la mise en place de
mécanismes de communication appropriés en coopération avec les autorités
ukrainiennes et d’autres organisations internationales comme les
institutions de l’Union européenne, le Haut Commissariat des Nations
unies pour les réfugiés, le Haut-Commissariat des Nations unies
aux droits de l’homme, le Fonds des Nations unies pour l'enfance
(UNICEF), l’Organisation internationale pour les migrations, le
Comité international de la Croix-Rouge, ainsi que les organisations
de la société civile nationales et internationales.