02/12/2015 Egalité et non-discrimination
Maryvonne Blondin (France, SOC) a fourni ce matin les premiers éléments de son rapport sur « Garantir l’égalité des droits et la protection contre la violence faite aux femmes dans les forces armées », en rendant compte de sapremière visite d’information en Norvège, les 22 et 23 octobre derniers, dans le cadre d’une audition sur le sujet.
« La Norvège est à la pointe en matière de politiques efficaces visant à favoriser la participation de femmes dans les forces armées. Environ 17% des effectifs sont des femmes (10% des effectifs militaires), et elles bénéficient d’une série de mesures visant à favoriser non seulement leur entrée dans les forces armées, mais aussi la poursuite d’une carrière tenant compte de la conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle. Même si ces avancées sont remarquables, le plafond de verre existe toujours ».
La journaliste Julia Pascal, auteur du livre « La guerre invisible », a souligné que l’armée française est l’une des plus féminisées d’Europe, avec environ 15% de femmes dans leurs rangs. Cependant, une culture du silence règne dans les casernes autour d’une institution très hiérarchisée et dans laquelle les voix des femmes, perçues comme des ‘intruses’, ont eu du mal à se faire entendre.
Un véritable ‘choc culturel’ s’est produit en France, a-t-elle souligné, dans les années 90 avec la professionnalisation des forces armées dans un environnement jusqu’alors éminemment masculin. En dénonçant les abus dont elles étaient victimes, les femmes ont été considérées comme mettant en péril l'unité du groupe, l'esprit de corps. Et elles seraient vues comme des moutons noirs qui pourraient salir la réputation de l'armée.
Apres son approbation par la commission en début d’année, le rapport de Mme Blondin devrait être débattu par l’Assemblée en juin 2016.