18/09/2017 Egalité et non-discrimination
« Renforcer les droits des femmes dans l’économie d’un pays revient tant à réduire des discriminations intolérables, qu’à renforcer l’économie elle-même », a déclaré aujourd’hui Brigitte Longuet, Présidente honoraire de la Fédération française des femmes administrateurs, en s’adressant à la Commission sur l’égalité et la non-discrimination de l’APCE dans le cadre de la préparation d’un rapport sur le sujet par Elena Centemero (Italie, PPE/DC).
Si dans bon nombre de pays européens le discours sur la parité est devenu une évidence, omniprésent dans les entreprises, la classe politique et les médias, « cette évidence ne veut pas dire une réalité concrète », a-t-elle souligné. Ainsi, l’écart de salaires homme-femme est de 20 à 25 % dans des pays comme l’Allemagne, la Belgique ou la France. Dans ce dernier pays, 30% des femmes travaillent à temps partiel, contre 7% des hommes.
Devant cette réalité, comment réduire les discriminations au sein de l’entreprise ? Doit-on systématiquement employer la ‘méthode lourde’, un arsenal législatif assorti de quotas obligatoires et de sanctions ? Mme Longuet a évoqué le ‘name and shame’, la possibilité de favoriser la publicité négative pour les contrevenants. Les noms des entreprises qui ne respecteraient pas les bonnes pratiques seraient portés à la connaissance du public.
Mme Longuet a également souligné que les incitations juridiques portent leurs fruits en France. « Le renouvellement des instances politiques en 2017 en est un bon exemple. Les candidats aux fonctions de parlementaires n’ont jamais été aussi nombreuses car les sanctions financières ont été alourdies pour les partis politiques qui ne respecteraient pas la parité ».
En même temps, a-t-elle signalé, les entreprises peuvent être plus performantes grâce à la mixité. « Utiliser l’esprit de compétition des hommes, qui est avivé en présence des femmes managers ; utiliser la complémentarité des équipes hommes-femmes pour accentuer leurs performances ; utiliser la diversité pour multiplier les styles de leadership ».
« Une parité réelle apporterait une vraie complémentarité qui ferait la richesse de l’entreprise et qui, généralisée, ferait la richesse de l’économie », a conclu Mme Longuet.