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COVID-19 / Journée mondiale de la santé : le Président appelle les Etats membres à mieux protéger ceux qui nous protègent

« […] parce c’est tout ce que je peux faire pour assurer mon travail quotidien, qui est très pesant. J’ai été tellement malade. » Alors que la pandémie du COVID-19 se propage sur toute la planète, ces mots, écrits en 1888 par Florence Nightingale – pionnière des soins infirmiers modernes – prennent aujourd’hui plus de sens que jamais. Combien d’infirmièr(e)s et autres professionnels de santé en sont là aujourd’hui, et combien d’autres dans les mois à venir ? Comment peuvent-ils remplir leur mission de protection des citoyens s’ils sont de plus en plus nombreux à tomber malades ? Et que faire pour empêcher cela ?

Les professionnels de santé sont le moteur de notre réponse globale à la pandémie du COVID-19. Il est donc extrêmement préoccupant de voir les statistiques : en Italie, un cas sur 10 de COVID-19 confirmé concerne les soignants ; en Espagne, ce chiffre atteint 13,6 pour cent ; et au Royaume-Uni, un médecin sur quatre et un(e) infirmièr(e) sur cinq sont soit malades, soit en auto-confinement. Des tableaux similaires ou pires émergent dans d’autres pays du monde. Le manque d’équipements de protection, l’insuffisance des tests, l’inefficacité des réseaux de distribution et les ruptures de communication expliquent en partie ces chiffres élevés.

Il ne faut pas sous-estimer non plus l’impact du COVID-19 sur le bien-être psychologique de ceux qui doivent lutter contre cette pandémie sur le front médical. Ils doivent non seulement faire face à d’énormes pressions et à un travail en équipes épuisant, mais aussi préserver la santé de leurs propres familles et celle de leurs patients.

Mettons-nous un instant à leur place derrière leurs masques de protection et imaginons leur peur constante de contaminer les autres, que ce soient leurs proches, leurs patients ou leurs collègues. Cette situation est si difficile que de nombreux soignants ont dû se priver eux-mêmes de la présence chaleureuse de leurs familles et ont choisi de s’isoler de façon à les protéger de toute infection.

Nous savons tous que, sans les soignants, il n’y aurait aucune réponse au COVID-19. Mais pour que cette réponse soit efficace, il faut qu’elle bénéficie des ressources et du soutien nécessaires. C’est pourquoi, en cette Journée mondiale de la santé, j’ai choisi de demander à tous nos Etats membres à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour garantir que la protection de la santé, de la sécurité et du bien-être psychologique des personnels soignants soit leur priorité absolue dans la réponse actuelle au COVID-19.

Dans le même temps, j’appelle nos 830 millions de citoyens européens à montrer – de toutes les façons possibles – qu’ils soutiennent, encouragent et apprécient les millions de soignants qui sont en première ligne dans cette crise. Même les plus petits gestes, comme applaudir devant nos portes ou sur nos balcons, ou écrire un message de soutien aux soignants qui habitent près de chez nous, peuvent avoir un effet. Unissons-nous dans un effort pour reconnaître le travail de ceux qui nous protègent et mieux les protéger !

Un jour, quand tout cela sera fini, nous pourrons nous réunir à nouveau, comme l’a dit Florence Nightingale à la fin de sa lettre (“But you shall run up some fine day from Louise and sleep here. We will settle the time.”).