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Des rapporteurs de l'APCE réagissent à la mort en prison de l'avocate turque et défenseure des droits humains Ebru Timtik

Ebru Timtik  / Turquie

La Rapporteure générale de l'APCE sur la situation des défenseurs des droits de l'homme dans les Etats membres du Conseil de l'Europe, Alexandra Louis (France, ADLE) et les corapporteurs pour le suivi de la Turquie, Thomas Hammarberg (Suède, SOC) et John Howell (Royaume-Uni, CE / DA), ont réagi à la mort jeudi de l'avocate turque et défenseure des droits humains Ebru Timtik, qui était en prison et en grève de la faim.

« Nous sommes choqués et attristés par le décès de Mme Timtik et présentons nos condoléances à sa famille. Mme Timtik avait entamé une grève de la faim pour dénoncer les violations présumées de son droit à un procès équitable. Son état de santé était donc vulnérable et s’est aggravé en raison des mauvaises conditions carcérales et de la crise sanitaire. Cependant, les autorités turques ont rejeté ses demandes de mise en liberté.

Nous exhortons les autorités turques à libérer immédiatement Aytaç Űnsal, le confrère de Mme Timtik, qui a entamé la grève de la faim avec elle et dont l'état de santé se détériore considérablement.

Nous appelons également les autorités turques à respecter leurs engagements au titre de la Convention européenne des droits de l'homme et à cesser tous les actes d'intimidation ou de représailles contre les avocats qui se livrent à la défense des droits de l'homme et / ou traitent de questions politiquement sensibles. Les avocats doivent pouvoir exercer librement leur profession et, sans eux, il n'y a pas de justice indépendante », ont-ils déclaré.

Les co-rapporteurs pour le suivi de la Turquie, Thomas Hammarberg et John Howell, ont ajouté : «Dans ce contexte, nous réitérons l'urgence de réformes pour garantir les conditions nécessaires à la tenue de procès équitables. Nous porterons une attention particulière à cette question dans le cadre de notre suivi ».

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Ebru Timtik, 42 ​​ans, s'était spécialisée dans la défense d'affaires politiquement sensibles et était membre de la Progressive Lawyers’ Association. Condamnée à 13 ans et 6 mois de prison pour « maintien de liens » avec une organisation terroriste, son appel était en instance devant la Cour suprême. En février dernier, avec son confrère Aytaç Űnsal, condamné dans le même procès à 10 ans et 6 mois de prison, elle avait entamé une grève de la faim illimitée pour demander un nouveau procès.