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Svetlana Tikhanovskaya: 'Mon pays, ma nation, mon peuple ont maintenant besoin d'aide'

« Mon pays, ma nation, mon peuple ont maintenant besoin d'aide », a déclaré aujourd'hui Svetlana Tikhanovskaya, ancienne candidate à la présidence du Bélarus, s’exprimant devant la Commission des questions politiques de l'APCE lors d'un échange de vues sur la situation au Bélarus à la suite de l'élection présidentielle.

« Des manifestants pacifiques ont été illégalement détenus, battus et emprisonnés. Des personnalités de l'opposition sont intimidées et menacées. Hier encore, l'un des leaders des manifestations pacifiques a été enlevé. Mon mari est en prison, tout comme une centaine d'autres personnes. Cela ne devrait pas être la norme en Europe. Cela ne peut pas être la norme dans un monde civilisé. Je refuse, comme le font des millions de Bélarusses, d'accepter que ce soit le destin de mon pays, que le monde se contentera d’observer ces innombrables violations des droits de l'homme, ce mépris flagrant de la dignité humaine", a-t-elle déclaré.

Mme Tikhanovskaya a appelé à la libération immédiate de tous les prisonniers politiques et à l'ouverture d'un dialogue civilisé afin de trouver des moyens pour que le pays aille de l'avant. « Il est bien connu que les résultats officiels de l'élection présidentielle du 9 août ont été falsifiés. Aucune organisation internationale n'a reconnu ces faux résultats. Le peuple bélarusse n'acceptera certainement pas cette fraude. Cela signifie que M. Loukachenko n'a aucune légitimité en tant que Président de notre pays. Il ne représente plus le Bélarus », a-t-elle ajouté.

L'ancienne candidate à la présidentielle au Bélarus a déclaré qu'il était symbolique qu'elle s'adresse à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe « en tant qu'outsider », mais a ajouté que cette situation ne durera pas longtemps. « Les Bélarusses se battent à présent pour les valeurs que défend cette Organisation. J'espère vivement que le Bélarus, le nouveau Bélarus, pourra très bientôt reprendre la place qui lui revient parmi les autres pays qui respectent les droits de l'homme et la dignité », a-t-elle souligné.

En réponse aux questions soulevées par les membres de la commission lors de l'échange de vues, Mme Tikhanovskaya a ajouté que la majorité du Bélarus est prête au dialogue, mais que les autorités ne le sont pas. « Au lieu de dialoguer, elles intimident, incriminent et forcent les membres du Conseil de coordination à fuir le pays. Ce n'est pas un dialogue. C'est de la répression », a-t-elle déclaré.

Selon l'ancienne candidate à la présidentielle, « le Conseil de coordination, malgré la répression, est toujours engagé dans le dialogue. Il y a donc une question fondamentale pour l'APCE ainsi que pour d'autres institutions internationales : comment encourager le dialogue, quels sont les instruments pour le permettre, si les autorités ignorent tout simplement l'appel au dialogue et tentent d'éliminer l'autre partie ? ». « Le peuple bélarusse veut un changement. Cela est inévitable. Les gens sont déterminés à avoir un changement ainsi qu'un dialogue, mais il appartient aux autorités de décider si le dialogue commence, et si la transition est pacifique », a-t-elle conclu.

Andreï Savinykh, Président de la Commission permanente des affaires internationales de l'Assemblée nationale du Bélarus, a également participé à la réunion, ainsi que Rik Daems, Président de l'APCE, qui a récemment appelé à « un processus politique national inclusif » dans le pays pour assurer une transition pacifique et démocratique.

Le Bélarus a demandé à adhérer au Conseil de l'Europe en 1993, mais le statut d'invité spécial de son parlement auprès de l'Assemblée – considéré comme la première étape vers l'adhésion – a été suspendu en 1997. Cependant, depuis lors, l'Assemblée a continué à entretenir un dialogue permanent avec les autorités, les parlementaires et la société civile du Bélarus, et invite fréquemment des membres de l'Assemblée nationale du Bélarus, ainsi que des membres de l'opposition extraparlementaire, à assister aux réunions de ses commissions.