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Une audition se penche sur le phénomène inquiétant du partage d’images et vidéos à caractère sexuel autogénérées par les enfants

« Le partage généralisé d’images et de vidéos sexuelles produites par les enfants eux-mêmes est devenu un défi auquel nous devons impérativement répondre, d’autant que les risques d’exploitation et d’abus sexuels se sont accrus dans le contexte du confinement où les enfants sont isolés », a déclaré Dimitri Houbron (France, ADLE), rapporteur de l’APCE sur l’évaluation des moyens et des dispositifs luttant contre l'exposition des enfants aux contenus pornographiques, lors d’une audition parlementaire en vidéoconférence.

Le « sexting », communication d’images autogénérées à caractère sexuel est un phénomène croissant chez les jeunes jusqu’à l’âge de 18 ans, selon, Matthew Ezzell, membre de l’ONG Culture reframed. Une large étude de 2018 portant sur 110 000 jeunes d’un âge moyen de 15 ans a montré que 14,8% d’entres eux envoyaient des « sexting » et que 27% en recevaient. Ces contenus sont transmis le plus souvent sur téléphones portables et sans consentement, explique M. Ezzell. D’autres études mettent en évidence que le sexting est associé à une augmentation des taux de dépression et d’anxiété, et que les filles subissent davantage de pression.

La diffusion en ligne d’images à caractère sexuel autogénérées par les enfants, dans un contexte de confinement est en augmentation, a confirmé Toni Klančnik d’ Europol, présentant les conclusions d’un rapport. Il a posé la question de savoir si ces jeunes étaient des ‘victimes potentielles’ ou déjà des victimes et si le sexting devait être considéré comme une infraction et à quel stade, sachant qu’il faut différencier la possession, la distribution, l’envoi de ce type d’images. La prévention, l’éducation et la sensibilisation à ce type de pratique sont essentielles a souligné M. Klančnik, qui a évoqué la campagne de prévention et de sensibilisation d'Europol sur « Mettre fin à la coercition et l'extorsion sexuelles des enfants en ligne ».

Cette audition publique a été organisée en guise de contribution de l’Assemblée à la Journée européenne pour la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels (18 novembre).