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Actualiser et relancer la Charte des partis politiques européens pour une société non raciste

« Plus de 20 ans après la rédaction et l'ouverture à la signature de la Charte des partis politiques européens pour une société non raciste, le moment est venu d'actualiser ce texte, car nous avons assisté à des changements dans le paysage politique – avec l'émergence de mouvements populistes et xénophobes – et dans la communication, avec l'utilisation généralisée des médias sociaux », a déclaré aujourd'hui Momodou Malcolm Jallow (Suède, GUE), rapporteur général de l'APCE sur la lutte contre le racisme et l'intolérance et coordinateur de l'Alliance parlementaire contre la haine, à l'ouverture d'une audition organisée conjointement par la Commission sur l'égalité, la Commission des questions politiques et l'Alliance parlementaire contre la haine.

La Charte, qui a été élaborée sous les auspices de la Commission consultative de l'UE sur le racisme et la xénophobie, est basée sur les normes internationales des droits de l'homme consacrées dans des textes adoptés par les Nations Unies, le Conseil de l'Europe et l'Union européenne, a expliqué M. Jallow. « Ce texte appelle les partis politiques à faire usage de leur pouvoir d'autorégulation et à s'engager à défendre les droits de l'homme et les principes démocratiques fondamentaux, à rejeter toute forme de violence raciste, d'incitation à la haine raciale et de harcèlement », a-t-il ajouté.

Andreas Nick (Allemagne, PPE/DC), premier Vice-président de la Commission des questions politiques, qui a rappelé le travail de l'APCE dans le domaine de la lutte contre l'extrémisme, estime que tous les partis européens ont besoin de cette Charte comme outil d'autorégulation fixant les lignes rouges à ne pas franchir : la haine, la discrimination, la xénophobie et toutes les autres formes d'intolérance fondées sur la race, la couleur, la religion, l'origine nationale ou ethnique, l'orientation sexuelle ou l'identité de genre, le handicap ou le statut social.

« Cette Charte engage tous les partis européens à respecter les valeurs défendues par le Conseil de l'Europe et par nos Constitutions nationales. Tous les groupes politiques de notre Assemblée ainsi que du Parlement européen devraient la soutenir et la promouvoir activement au sein de nos parlements nationaux. Cela est essentiel et urgent dans le paysage politique actuel afin de contrecarrer les manifestations de néonazisme et d'extrémisme de droite », a-t-il déclaré, soulignant la nécessité d'une Charte actualisée.

Samira Rafaela, membre du Parlement européen, co-présidente de l'Intergroupe Antiracisme et Discrimination (ARDI), a également exprimé son soutien à cette initiative et a évoqué les jalons récents dans le domaine de la lutte contre le racisme au niveau de l'Union européenne, tels que le plan d'action antiracisme 2020-2025. Elle a exprimé son plein soutien à l’actualisation et à la relance de la Charte et portera la discussion au sein de l'ARDI.

Deux autres intervenants ont fait des présentations avec une approche technique concernant l'élargissement du champ d'application de la Charte, tout en soulevant la question des sanctions en cas de non-respect et des mesures à prévoir en cas de violation de la Charte, et en soulignant la nécessité d'un soutien politique fort :

- Maria Daniella Marouda, Présidente de la Commission européenne contre le racisme et l'intolérance (ECRI)

- et Nicolae Esanu, membre suppléant de la Commission européenne pour la démocratie par le droit (Commission de Venise)