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Une rapporteure s’inquiète des nouvelles propositions de loi sur les ‘organisations indésirables’ en Russie

La rapporteure de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) pour le suivi de la Résolution 2362 (2021) sur les « Restrictions des activités des ONG dans les Etats membres du Conseil de l’Europe », Alexandra Louis (France, ADLE), a exprimé sa préoccupation quant aux deux nouvelles propositions de loi visant à élargir le champ de l’application de la loi russe du 23 mai 2015 sur les « organisations indésirables ».

« L’application de la loi sur les « organisation indésirables », critiquée par la Commission pour la démocratie par le droit (Commission de Venise) et par l’Assemblée, a déjà entraîné la fermeture d’une trentaine d’ONG internationales en Fédération de Russie. Il est d’autant plus inquiétant que deux nouvelles propositions de loi ont été récemment déposées à la Douma d’Etat en vue d’élargir le champ de son application. Si elles sont adoptées, l’application de nouvelles dispositions de la loi ferait encore rétrécir l’espace dévolu à la société civile en Russie.

Ces nouvelles propositions de loi vont à l’encontre de la recommandation formulée par l’Assemblée en janvier dernier dans sa Résolution 2362 (2021), exhortant les Etats membres du Conseil de l’Europe à « s’abstenir d’adopter de nouvelles lois qui se traduiraient par des restrictions non-nécessaires et disproportionnées des activités des ONG ». Ainsi, j’en appelle aux parlementaires de la Fédération de Russie à ne pas procéder à l’adoption de ces propositions de loi et, aux autorités russes, à respecter les normes du droit international en matière des droits à la liberté de réunion, d’association et d’expression des ONG ».

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Le 4 mai dernier, un groupe de députés a déposé à la Douma d’Etat deux projets de loi visant à élargir le champ de l’application de la loi sur les « organisations indésirables ». Ainsi, cette loi s’appliquerait également aux personnes participant aux activités menées par les « organisations indésirables » à l’étranger (c’est-à-dire aux citoyens de la Fédération de Russie, apatrides y résidant en permanence et personnes morales russes). En outre, il est proposé de durcir les sanctions pénales pour participation ou direction d’une telle organisation et de considérer comme « indésirable » toute ONG étrangère ou internationale qui servirait de « médiatrice » pour aider au financement d’organisations déclarées « indésirables » en Russie.