11/06/2021 Questions sociales, santé et développement durable
« Le travail des enfants n’appartient pas au passé, c’est une réalité pour des millions d'enfants. Le travail des enfants nuit à la santé, au développement et à l'éducation des enfants. Il les prive de leur enfance et de l'égalité des chances dans une vie future. À la veille de la Journée mondiale contre le travail des enfants (12 juin), nous appelons tous les parlements à prendre des mesures plus fortes », a déclaré Pierre-Alain Fridez (Suisse, SOC), rapporteur de l’APCE sur « Éliminer la pauvreté extrême des enfants en Europe : une obligation internationale et un devoir moral ».
« De manière inquiétante, le nombre d'enfants qui travaillent est passé à 160 millions à travers le monde – une augmentation de 8,4 millions d'enfants au cours des quatre dernières années – avec des millions davantage à risque en raison des impacts de la covid-19, selon un nouveau rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT) et de l’UNICEF. Plus de la moitié d'entre eux effectuent des travaux dangereux et près de la moitié de ces enfants ont entre 5 et 11 ans. Leur travail se situe principalement dans l'agriculture, où les enfants sont exposés à des substances chimiques et pesticides, dans l'industrie et dans les services. Les pires cas concernent l'esclavage, les abus sexuels sur enfants, les activités criminelles et la conscription en tant qu'enfants soldats », a-t-il souligné.
« Il est essentiel de s'attaquer aux causes profondes du travail des enfants, car il est souvent le résultat de la pauvreté et du manque d'opportunités de travail pour les parents et pour les autres personnes qui s’occupent de la garde d’enfants. L'Assemblée parlementaire est fortement engagée sur ce sujet et a déjà adopté un large éventail de résolutions et de recommandations. En juin 2021, elle débattra de rapports sur « Surmonter la crise socio-économique déclenchée par la pandémie de covid-19 » et sur « L'impact de la pandémie de covid-19 sur les droits des enfants ». Des rapports sur « L'éradication de l'extrême pauvreté des enfants en Europe : une obligation internationale et un devoir moral » et sur « Les inégalités socio-économiques en Europe : rétablir la confiance sociale en renforçant les droits sociaux » sont actuellement en préparation », a-t-il déclaré.
« Les Etats membres du Conseil de l'Europe devraient s'attaquer aux causes profondes du travail des enfants ; assurer une protection sociale adéquate aux enfants et à leurs familles ; et lutter contre la traite. Une attention particulière devrait être accordée aux enfants en situation de vulnérabilité, tels que les enfants migrants et ceux issus de minorités. Enfin, une éducation de qualité doit être accessible à tous les enfants, pour briser le cycle de la pauvreté et de l'exclusion », a-t-il ajouté.
« Les conventions internationales fournissent un cadre utile pour une telle action. Nous appelons tous les parlements à prendre des mesures urgentes pour mettre en pratique la Convention n° 182 sur les pires formes de travail des enfants.
« Chaque enfant mérite de vivre dans la dignité. Nous devons éradiquer le travail des enfants, tant en Europe que dans le monde », a conclu Pierre-Alain Fridez.