04/12/2024 Egalité et non-discrimination | LGBTI
« L'Assemblée parlementaire a joué depuis longtemps un rôle prépondérant dans la promotion et la protection des droits des personnes LGBTI », a déclaré Despina Chatzivassiliou-Tsovilis, Secrétaire Générale de l'APCE, à l'ouverture d'une conférence à Strasbourg sur les violences et les discriminations à l’égard des femmes LBQ, rappelant les ‘résolutions novatrices’ adoptées par l'APCE. Elle a souligné l’importance de la coopération avec les organisations de la société civile qui apportent des perspectives critiques du terrain.
« La création de la Plateforme parlementaire pour les droits des personnes LGBTI en Europe en 2022 illustre notre engagement en faveur de la collaboration et de l'action collective, non seulement avec les organes intergouvernementaux, mais aussi avec celles et ceux qui sont en première ligne dans la lutte pour l'égalité », a souligné la Secrétaire Générale de l'APCE. Elle a également mentionné le Prix Vigdís de l'empouvoirement des femmes de l'APCE, lancé en 2023, « une reconnaissance du courage, de la résilience et des contributions des femmes, y compris des femmes LBQ, à travers l'Europe et au-delà ».
Béatrice Fresko-Rolfo (Monaco, ADLE), rapporteure générale pour les droits des personnes LGBTI de l’APCE a souligné que les femmes LBQ devaient faire face à une stigmatisation accrue et à des discriminations fondées sur le genre et l’orientation sexuelle, mais aussi « en tant que femmes qui ne se conforment pas aux attentes sociétales ». « L’affirmation et la protection des droits des personnes LGBTI, notamment des femmes LBQ, n’enlèvent pas de droits à d’autres personnes », a-t-elle déclaré. Rappelant l’adoption de la résolution 2576 de l’APCE en octobre 2024, elle estime que les parlementaires peuvent jouer un rôle majeur dans prévention et la lutte contre les violences et les discriminations à l’encontre des femmes LBQ.
« Il est essentiel que la société civile concernée soit profondément impliquée dans toute action des gouvernements visant à répondre aux schémas de violence et de discrimination à l'encontre des femmes LBQ », a déclaré Michael O'Flaherty, Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe. Il a ajouté que la dimension de l'intersectionnalité devait être au premier plan dans l'élaboration des politiques et que les États devaient « tenir compte en profondeur du droit international et des normes existantes » dans la protection de l'identité de chacun. À cet égard, M. O'Flaherty a déploré les actions des mouvements anti-genre. « Ils n’incarnent ni plus ni moins qu'un rejet du droit international des droits humains ; ils ne proposent pas de point de vue alternatif, mais plutôt un appel à violer le droit international », a-t-il souligné. Le Commissaire aux droits de l'homme a également souligné l'importance de disposer d'une législation nationale solide en matière de lutte contre les discriminations, de crimes de haine et de violences, et de soutien aux victimes de crimes. Enfin, il a appelé les États à investir davantage dans la collecte de données.
« Nous, en tant que femmes, en tant qu'alliées et soutiens, en tant que défenseuses, en tant qu'ONG, ne sommes pas seulement des victimes, mais des survivantes, des leaders, des actrices du changement, et à travers le monde, des femmes à toutes ces intersections lancent des mouvements locaux », a déclaré Lady Phyll, Directrice exécutive et Fondatrice UK Black Pride. « Ces mouvements remettent en question des normes préjudiciables en plaidant pour des politiques inclusives. Ils nous rappellent la force de l'action collective », a-t-elle ajouté. « Cette alliance doit être davantage qu'une simple solidarité, elle doit mener à l’action, par le biais d'une approche à multiples facettes », a-t-elle souligné, appelant à des politiques fortes qui reconnaissent l'intersectionnalité et favorisent des services compétents garantissant des systèmes de soins de santé, des refuges, des écoles qui reconnaissent les besoins des femmes de couleur et d'autres groupes marginalisés.
Cet événement organisé par la Plateforme parlementaire pour les droits des personnes LGBTI de l'Assemblée parlementaire, en collaboration avec l'Unité SOGIESC du Conseil de l'Europe, visait à mettre en lumière l'invisibilité des femmes LBQ, à lutter contre la lesbophobie et à identifier des solutions pour protéger leurs droits et leur dignité. Elle s'inscrivait dans le cadre des 16 jours d'activisme contre la violence fondée sur le genre (du 25 novembre au 10 décembre) et a vu la participation de parlementaires, d'expert.es et de militant.es.